Celle que je suis Vol.2 - Actualité manga

Celle que je suis Vol.2 : Critiques

Kono Koi ni Mirai wa nai

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 19 Mars 2019

Yûji a déterminé l'origine de tous ses maux. Grâce aux paroles attentionnées de « Tigre », elle sait désormais qui elle est, et se voit rassurée de savoir que d'autres personnes comme elle existent au Japon. De son côté, Ayumi opère un changement radical dans l'optique de séduire Masaki. Mais le jeune homme connaît ses troubles personnels et sentimentaux, au même titre qu'Etsuko... Le destin des membres du club de littérature fantastique atteint un tournant qui ne sera pas forcément positif pour tout le monde...

Deuxième, et déjà dernière tome pour Celle que je suis. La série aurait clairement mérité de durer plus longtemps tant il y a à dire sur les thématiques abordées et sur les personnages. Mais telle est la dure loi de l'édition au Japon, l'un des enjeux clé de cet opus est donc la capacité de Bingo Morihashi à développer une conclusion honnête en peu de temps.

De ce côté, le pari est plus que réussi, tant on pourrait croire que la fin proposée est celle voulue par Bingo Morihashi initialement. Ainsi, l'intrigue centrée sur les membres du club de littérature fantastique est amenée à un tournant décisif, pour chacun de ses membres... ou presque. Les vedettes du récit sont bien Yûji, Masaki, Ayumi et Etsuko, on pourra alors regretter que « Tigre » n'ait pas droit à ses propres développements tant il sert surtout de justification pour le développement de l'héroïne.

Ainsi, l'éveil de Yûji est porté à son dénouement avec ce second opus qui, en peu de temps, parvient à apporter une transition cohérente pour le personnage. Le scénariste choisit d'aborder cette part du récit avec une douceur assez amère, proposant une conclusion à la fois sereine mais pas totalement utopique pour le personnage. Les questionnements apportés sont néanmoins intéressants, puisqu'il est question de la transidentité face au regard d'autrui, et à la perception collective sur ce qu'est une Femme, ou ce qu'est un Homme. Une ouverture thématique intéressante donc, mais c'est surtout le devenir de Yûji qui permet de refermer ce dernier opus l'esprit tranquille. Si la fin ne paraît pas totalement positive, elle apporte un bilan serein aux deux personnages principaux que sont Yûji et Masaki. C'est l'esprit tranquille qu'on quitte Yûji qui a trouvé celle qu'elle est, et c'est sans doute l'essentiel de cette fin.

Néanmoins, ce deuxième opus n'est pas consacré qu'à Yûji. En résumé, Masaki est au cœur des tensions amoureuses et dramatiques de la série, et fait office de fil conducteur pour les personnages d'Ayumi et Etsuko, en plus de concerner en partie l'héroïne. De ce côté, on pourra être surpris par le bilan amer qui résulte de ce trio, qui aborde clairement la question du poids de la société sur nos décision. Ayumi se doit de « faire femme » pour séduire Masaki, renvoyant alors à la triste idée imposée sur ce que doit être une Femme, tandis qu'Etsuko porte un poids social différent mais tout aussi lourd. Si à ses départs, Celle que je suis pouvait paraître comme une comédie sentimentale avec son lot de situations dramatiques obsolètes, ce dernier volume donne un sens pertinent à l'intrigue et ses personnages. Au final, notre compassion accompagne toutes les femmes du récit, et d'une certaine manière Masaki, malgré son comportement de goujat à certains instant, qui se révèle plus ambigu et humain que prévu.

Une conclusion rapide mais cohérente, donc, pour Celle que je suis. Ce second tome aura donné à l’œuvre tout son sens, tandis que l'aura de cette fin dépendra de l'appréciation de chacun(e). Néanmoins, cet épilogue doux-amer parvient à ouvrir d'autres questionnements, ce qui fait regretter l'absence d'une suite. On pourra alors se consoler avec la parution prochaine des romans Ce qu'il n'est pas, young novel aussi écrit par Bingo Morihashi et qui se déroule dans le même univers. Alors, l'idée de revoir Yûji n'est peut-être pas perdue ?
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs