Carnets de l’apothicaire (les) Vol.1 - Actualité manga
Carnets de l’apothicaire (les) Vol.1 - Manga

Carnets de l’apothicaire (les) Vol.1 : Critiques

Kusuriya no Hitorigoto

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 15 Mars 2021

Chronique 2 :

C'est bien connu, Ki-oon affectionne les récits "tranches de vie" et les titres historiques! Les exemples sont désormais nombreux dans leur catalogue et personne ne viendra s'en plaindre!
Le titre qui nous intéresse ici, "Les carnets de l'apothicaire" est justement un mélange parfait de ces deux genres qui s'accordent bien souvent à merveille!
Issu d'un light novel à succès au Japon, le titre, ayant tout de même vu le jour en 2017, compte actuellement 10 volumes!
Aux commandes on découvre Itsuki Nanao au story board et Nekokurage aux dessins!
Avec ce titre nous allons voyager dans la Chine du 19e au cotés d'une jeune servante du palais qui, comme le titre le laisse supposer, possède des connaissances en médecine...
Une aventure qui promet d'être dépaysante et légère!

Mao Mao, bien qu'étant instruite, du fait de son passé d'apothicaire, se retrouve bien malgré elle à œuvrer en tant que servante au sein du palais impérial! En effet, elle a été enlevée par des ravisseurs qui l'ont vendu au palais. Simple servante, ses talents et ses connaissances ne sont pas utilisées et semblent perdue. L'injustice allant encore plus loin, puisqu''une partie de ce qu'elle gagne revient à ses ravisseurs, ce qui la pousse à ne pas faire d'effort afin que ceux ci ne gagent pas davantage sur son dos.
Un jour pourtant une sombre affaire éclate au palais: plusieurs jeunes héritiers sont décédés de manière étrange, les deux derniers étant malades, ainsi que l'une des favorites de l'empereur! Tout le monde pense à un complot par empoisonnement pour la succession du trône, mais Mao Mao est persuadée que s'il y a empoisonnement il est involontaire et provient d'un produit de beauté mal utilisé... Ne voulant pas se faire remarquer, elle va donner des conseils aux deux favorites, mais sera percée à jour par un des conseillers du palais, l'énigmatique Jinshi! Alors qu'elle pensait qu'elle recevrait une punition, elle va au contraire être nommée dame de compagne de Gyokuyo, la favorite de l'empereur et il lui sera permis d'user de ses talents d'apothicaire auprès du médecin de la cour!
Une nouvelle vie et de nouvelles perspectives s'offrent ainsi à elle!

Bien que ni le lieu, ni la date ne soient évoqués, qu'à aucun moment le nom de l'empereur ne soit donné (justement pour laisser ce flou), on peut aisément situer l'action en Chine, pour ce qui est de l'époque c'est plus compliqué et je ne me risquerai pas à faire des suppusitions ne maîtrisant pas suffisamment le sujet !
Ainsi, même si la situation n'est pas située précisément, on reconnaît les règles de la cour qu'on a pu découvrir dans d'autres œuvres...et c'est dans ce contexte qu'on fait la connaissance de la jeune Mao Mao, une jeune fille intelligente qui ne semble pas être à sa place!
Elle n'est pas aussi jolie que les autres servantes (du moins pour les critères de beauté de l'époque...bien que le coup de crayon de Nekokurage lui rend particulièrement hommage), qui est érudite contrairement aux autres, voire même plus savante que le médecin de la cour lui même qu'elle va considérer comme un incapable.

Cela ne va pas traîner et d'entrée de jeu on découvre une affaire de mort au sein de la cour, et ne concernant pas n'importe qui puisqu'il s'agit des princes héritiers. Il ne faudra pas longtemps pour que Mao Mao résolve l'énigme, alors que tout le monde, y compris le médecin impérial, pataugeaient et se fourvoyaient lourdement!
Par le biais de ce premier coup de génie, notre jeune servante va se faire remarquer et voir sa vie changer du tout au tout!
Chaque chapitre nous permettra de découvrir un nouveau talent de Mao Mao, comme par exemple sa résistance au poison et sa faculté de reconnaître avant même de le goutter, si un plat est empoisonné ou non.

Chaque chapitre se présente également sous forme "d'enquête" avec ses mystères à résoudre, tournant forcément autour de la médecine et de la pharmacologie.
Et si elle est le personnage principale de ce récit, elle apparaît tel un personnage de second, voire de troisième plan pour les autres, à l'exception du mystérieux mais pourtant charmeur Jinshi! Son rôle au sein de la cour est là encore un peu obscure: intendant, conseiller...Mao Mao elle même n'arrive pas à le cerner, pourtant c'est bien ce dernier qui met en lumière les talents de la jeune fille et qui va grandement s’intéresser à elle, allant jusqu'à lui tendre des pièges pour mieux la tester.

A l'instar d'un Golden Kamui par exemple qui va longuement s'attarder sur les recettes et manière de préparer certains plats typiques, on va ici aussi retrouver ce coté didactique avec des explications sur les différentes plantes et leurs usages (comme dans "Père et fils" également) ainsi que sur la préparation de certains ingrédients, tel qu'un aphrodisiaque (peut être la passage le plus amusant mais également le plus inattendu dans ce premier opus).

Tous ces éléments, des personnages attachants au cadre envoûtant, en passant par la curiosité du destin de Mao Mao et des mystères de la cour, vont contribuer à rendre ce premier tome séduisant et accrocheur!

En ce qui concerne la mise en page et le dessin, si il n'y a rien de révolutionnaire, on retrouvera avec plaisir un style libre des cadres et ouverts, frais et vivant tel que pouvait l'être Barakamon!
Ki-oon nous propose une nouvelle fois un sans faute au niveau de l'adaptation, de la couverture aux plus beaux effets au papier et à l'encrage de qualité, en passant par la traduction qui ne doit pas être évidente dans un tel récit!

Un titre frais qui titille notre curiosité et qui parvient à séduire sans peine...on ne peut qu'avoir hâte de découvrir la suite!


Chronique 1 :

Au Japon, les romans et light novel populaires trouvent vite leur adaptation manga (et parfois anime), ce qui est le cas du titres Les carnets de l'apothicaire, nouveauté Ki-oon de cette fin janvier 2021. Un titre déjà attrayant par son sujet, assez équivoque dans le titre français du manga, associé à un contexte a priori très inspiré de la Chine du XIXe siècle.

Initialement, le récit est un light novel écrit par Natsu Hyûga et illustré par Touco Shino, sous le titre d'origine Kusuriya no Hitorigoto. Lancé en 2011, il dénombre à ce jour 9 volumes reliés chez l'éditeur Shufun no Otomo, la dixième opus étant programmé pour la semaine suivant le lancement du manga chez nous, le 29 janvier.

Et s'il est commun qu'un roman de ce type soit porté en manga, le fait qu'il bénéficie de deux adaptations en quasi simultanée, chez deux ayant droits différents, est plus singulier. Les deux versions sont d'ailleurs nées la même année, en 2017. Celle à laquelle nous n'avons pas droit en France est dessinée par Minoji Kurata, un mangaka que nous connaissons pour Assassin's Creed : Blade of Shao Jun. Publié dans le magazine Sunday GX des éditions Shôgakukan, il dénombre à ce jour 9 volumes.
La deuxième itération, celle que nous connaissons désormais, est publiée dans le Big Gangan de Square Enix, 7 opus ayant été publiés à ce jour. Cette fois-ci, un binôme d'auteurs se charge de l'adaptation. En première étape, Itsuki Nanao adapte le scénario d'origine et conçoit le storyboard, tandis l'artiste Nekokurage se charge de toute la mise en dessin. Une mangaka plutôt novice, même si ses débuts remontent à 2011, sachant que sa carrière se compose d'une courte série en deux tomes et à plusieurs participations à des anthologies, notamment dédiées à Valvrave the Liberator et à Gekkan Shôjo Nozaki-kun.

Jeune femme de 17 ans, Mao Mao a grandi en tant qu'apothicaire au sein du quartier des plaisirs. Lorsqu'elle est enlevée par des ravisseurs peu scrupuleux, elle est vendue au palais impériale afin d'y travailler comme modeste servante. Lorsqu'une affaire ayant mis en jeu la vie des potentiels héritiers de l'Empereur ébranle la cour, Mao Mao a vite fait d'en déduire la nature du mal qui a coûté quelques vies. Une intervention qui lui rappelle son travail d'apothicaire... et qui va signer son destin. Bien qu'elle ait agit de manière discète, elle est rapidement démasquée par Jinshi, un intendant de l'Empereur envoyé dans les quartiers de Gyokuyo, l'une des favorites du monarque. Mao Mao se voit ainsi promue comme dame de compagnie, et sa spécialité sera rapidement découverte pour, ensuite, être mise au service de la cour.

Dans l'intrigue de Natsu Hyûga, on se trouve rapidement plongé et envouté. S'inspirant grandement d'une Chine un peu datée pour créer son univers (qui n'est jamais explicitement nommé en terme de nation), l’œuvre envoute par son cadre, celui d'une cour impériale régit par ses codes et sa hiérarchie, présentée pour l'élégant crayon de Nekokurage. L'esthétique de cette version des Carnets de l'Apothicaire est le premier choc dès qu'on ouvre l'ouvrage, tout étant d'une belle finesse qui rend crédible ce décor dans lequel on s'immerge sans mal. D'entrée de jeu, le lien entre le lecteur et le cadre est fait, sans aucun mal.

Cet envoutement nous place en territoire déjà conquis, et donc idéal pour profiter de l'histoire qui démarre sur ce volume. Les présentations avec la cour faites, on comprend et apprécie le parcours de Mao Mao, pourtant douloureux de base, qui devient une épopée presque enchanteresse tant la jeune apothicaire à tout à y découvrir, mais aussi énormément à apporter. Ses compétences, qui ne font aucun doute, sont vite cristallisées au sein du récit, et chacun des quatre chapitres du tome viendra présenter sa petite affaire qui nous contera toujours quelque chose sur l'univers et ses enjeux politiques.

Chaque épisode se savoure comme sa propre histoire, aussi on apprécie le parfait équilibre entre récit indépendant et trame construite qui s'articule sur des mystères de personnages. On se questionne forcément sur l'ascension dont profitera Mao Mao mais aussi sur l’ambiguïté de Jinshi, et sur la volonté du récit de nous montrer les horizons les plus larges possibles de son cadre impérial. Le tout est parfaitement dosé, aussi chaque chapitre étanche notre soif de découverte, qu'il s'agisse de l'univers ou des recettes concoctées par l'héroïne.

Car le récit présente déjà une volonté didactique, à travers les petits exploits de Mao Mai qui devra résoudre quelques cas étranges qui frappe la cour, quand il ne s'agit pas de répondre à une demande des grandes figures du palais concernant ses préparations. Et là dessus, l'histoire d'origine de Natsu Hyûga a l'intelligence d'être particulièrement fluide en détaillant ce préparations certes, mais tout en allant à l'essentiel pour ne pas noyer le lectorat sous une vague d'explications. Sur tous les pans de ce premier tome, c'est la curiosité qui nous transporte, celle-ci créant déjà un fort attachement pour l'ensemble.

Car au delà de cet aspect découverte, on se surprend même à déjà s'attacher aux figures présentées, qu'il s'agisse de l'étonnant Jinshi ou de l'élégante Gyokuyo, avec en tête une Mao Mao aussi mignonne que séduisante par son caractère fort. Un élément qui renforce notre entrée dans l’œuvre et notre volonté de la suivre sur le long terme. Tant de raisons qui, ensemble, créent déjà une vraie addiction pour ce titre, à tel point qu'on espère déjà avoir accès un jour aux light novel, et pourquoi pas à l'autre adaptation manga signée Minoji Kurata, ne serait-ce pour apprécier l'autre optique esthétique proposée par l'artiste.

Concernant l'édition, Ki-oon livre une très agréable copie. La couverture profite de quelques effets dorés discrets tandis que l'ouvrage a droit à une page couleur et au papier épais de qualité qu'on retrouve souvent chez l'éditeur. La traduction est signée Géraldine Oudin qui livre un texte efficace, sans coquille apparente, et à même de nous faire profiter de l'immersion dans le quotidien de Mao Mao.
   

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Erkael

16 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs