Rôsoku Hime - Princess Candle Vol.1 - Actualité manga
Rôsoku Hime - Princess Candle Vol.1 - Manga

Rôsoku Hime - Princess Candle Vol.1 : Critiques

Rôsoku Hime

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 02 Novembre 2017

Après l'excellent Le Monde de Ran en 2016, les éditions Black Box s'offrent en cette fin d'année 2017 leur deuxième manga issu du prestigieux magazine Fellows! d'Enterbain, le magazine de Bride Stories ou encore Stravaganza. Derrière le nom de Princess Candle se cache la série en deux tomes Rôsoku Hime. Prépubliée au Japon de 2008 à début 2011, cette oeuvre fut la toute première série de Kenya Suzuki, un mangaka qui était jusqu'à présent inédit en France, mais que l'on connaît déjà dans notre pays via l'adaptation animée d'un autre de ses manga : Oshiete!! Galko-chan.

Princess Candle prend place dans une contrée inspirée de l'Europe médiévale, et plus précisément au sein du couvent Saint-Ylieu, où deux nouvelles jeunes filles s'apprêtent à arriver : les dénommées Flora et Skw'àh. La première, qui se remarque par sa peau brune à cette époque, est une guerrière agile et impétueuse, également très impulsive. Elle est la servante dévouée de la deuxième, princesse déchue de son état. En effet, le roi étant mort récemment, la deuxième reine (une femme débauchée) et son fils Rùlh'ks (demi-frère de Skw'àh) ont pris le pouvoir, et ont décidé de se débarrasser des proches de la première reine. Plutôt que de tuer sa demi-soeur, le jeune prince a choisi de l'expédier au couvent... Sur place, c'est une tout autre vie qui attend Skw'àh et Flora.

Ce qui frappe très vite en commençant la lecture, c'est bien la qualité des planches de Suzuki. Dès le début, le dessinateur bluffe facilement par le grand soin qu'il accorde aux décors, omniprésents, et cela concerne surtout le couvent, bâtiment de briques que l'on aura l'occasion de découvrir sous tous les angles, y compris de haut via d'excellents angles de vue. La cour, le cloître, les intérieurs... sont autant de lieux fortement mis en avant et participant totalement à l'immersion. Et pour bien mettre en avant tout ça, l'auteur offre dès le début quelques scènes très vives qui régalent par les angles choisis, notamment avec une course-poursuite avec un chien où Flora, en sautant dans le vide, nous offre l'occasion de voir la cour d'en haut de façon vertigineuse. Et si le découpage reste académique (on a toujours des cases carrées ou rectangulaires), l'artiste sait les utiliser quand il le faut pour offrir de belles envolées ou pour décortiquer minutieusement certains visages ou certaines. A titre d'exemple, on peut citer la scène de flashback sur l'habillage de la princesse quand elle était encore au château royal, où Suzuki décortique les détails et les gestes avec une certaine précision, un peu à la manière de Kaoru Mori dans Bride Stories quand elle s'intéresse aux travaux manuels de ses personnages.

En somme, ces visuels servent parfaitement un récit qui prend tranquillement son temps pour décoller petit à petit, et qui s'applique avant tout à installer comme il se doit les principaux personnages.
On appréciera notamment certains visages du couvent qui sont bien campés, comme Mahlnô, demoiselle amicale qui épaulera plusieurs fois Flora, ou surtout Yajenka, une femme de caractère qui semble s'opposer à la princesse et à Flora... à moins que son comportement ne cache autre chose.
Mais ce sont bien les deux héroïnes qui attirent le plus l'attention.
Dans un cadre où elle doit s'habituer à une toute nouvelle vie beaucoup plus modeste que le quotidien de princesse (pas de luxe, pas de colliers, pas d'armes, s'habituer à la nourriture simple, s'habiller seule... ), Skw'àh conserve sa dignité en se pliant aux règles sans faire de remous, ne serait-ce que par respect pour les soeurs qui l'accueillent. Elle n'hésite pas même à se plier aux tâches ménagères, comme faire la lessive. Pourtant, ses bijoux sont l'héritage et le souvenir de ses parents et de ses ancêtres (ce qui lui vaut de quand même demander à pouvoir les garder dans un coin). Et son demi-frère le prince lui a tout pris : le trône, les vassaux, le château... ce qui fait qu'elle aurait pu être hors d'elle. Mais elle s'adapte avec un courage contenu.
Flora apparaît alors comme son parfait contraire. Non éduquée, se considérant elle-même comme étant bête, la dame de compagnie de la princesse déchue est avant tout une jeune femme de caractère, toujours prête à agir, souvent sous le coup de l'impulsion, souvent parce qu'elle ne supporte pas de voir Skw'àh se "rabaisser" autant alors qu'il y a peu elle était princesse. La raison est simple : elle aime Skw'àh plus que tout, serait prête à absolument tout pour elle, même à être humiliée ou à mourir.
A vrai dire, Flora est vraiment celle qui porte le plus le récit. L'essentiel des événements passe par elle, on ressent toute sa colère envers ceux qui ont tout prix à sa maîtresse adorée, et son côté très impulsif et énergique est ce qui offre au tome ses plus importantes envolées. La jeune femme à la peau brune s'avère très séduisante dans son rôle de battante un peu désespérée par la situation, et on a donc plus que hâte de voir comment elle réagira pour sauver sa princesse face aux dangers qui se profilent...

Car des dangers, il y en a bel et bien, et ceux-ci prennent forme dans la dernière partie du volume, où brigands autant que chevaliers semblent au moins unis par le désir de s'en prendre à Skw'àh... Cela amène déjà pas mal de bouleversement, e tune toute fin de volume qui laisse sur un très bon climax !

L'édition de Princess Candle est l'occasion d'apprécier quelques changements dans les habitudes de l'éditeur, notamment avec l'arrivée de rabats. L'impression est globalement de bonne qualité, et le papier, à la fois souple, pas trop épais et sans transparence, est agréable. Enfin, on a une traduction soignée de Mélissa Millithaler, qui s'est appliquée à offrir un langage adapté à l'époque à laquelle se déroule le récit. On appréciera les différences de langage, notamment entre la princesse et sa dame de compagnie.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs