Bullet armors Vol.1 - Actualité manga

Bullet armors Vol.1 : Critiques

Bullet armors

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 10 Mars 2014

Dans un monde teinté de fantaisie, la race humaine cohabite avec les Tremors, des entités mécaniques dotées d’une conscience propre. Seulement, ces machines sont souvent considérées comme un ennemis à cause de leur caractère agressif, c’est pourquoi nombreux sont les humains chassant les Tremors, les Bakers. En parallèle, il existe les Breeders, des humains manipulant les Trémors pour devenir de puissants guerriers.
Le jeune Ion, élevé par sa sœur, est un féru de mécanique dont la vie bascule lorsqu’il rencontre le mystérieux Rez, un Breeder charismatique, et qu’il s’approprie un étrange Tremor qui a l’apparence d’un bras. 10 ans plus tard, Ion quitte sa contrée natale pour retrouver son père, lui aussi Breeder…

Bullet Armors est le nouveau shônen des éditions Kana pour cette année 2014, une histoire en six tomes se déroulant dans un monde de fantaisie où la mécanique domine, une œuvre qui n’est pas sans rappeler le très décevant Jumbor de Hiroyuki Takei… Mais Bullet Armors est dessiné par Fuji Morita et s’avère bien différent du titre du papa de Shaman King. Néanmoins, si l’univers est sympathique, ce premier tome ne prend pas de grands risques.

L’histoire est très classique puisque Bullet Armors nous propose de suivre les aventures d’un jeune homme déterminé à retrouver son père. A chaque chapitre, notre héros vit une aventure, rencontre quelques personnages attachants ou, au contraire, des ennemis belliqueux qui lui mettront des bâtons dans les roues. Dans son schéma, ce premier tome s’avère très, très classique, comme si l’auteur était effrayé par la prise de risque. Nous restons ainsi dans un cadre très commun, ce qui nous permet de nous familiariser assez facilement avec l’univers, ce qui n’est pas forcément un mal.
L’univers de Bullet Armors, lui, est déjà bien plus intéressant. Un monde empreint de fantaisie, guerre de cohabitation entre les humains et des machines dotés d’une motivation propre… Le sujet revisite des thèmes déjà vus dans quelques œuvres, notamment Tokto Ghoul qui pose le problème de la coexistence entre goules et humains. Sauf que dans Bullet Armors, les créatures sanguinaires laissent place à des machins dénues de parole et le sujet est pour le moment traité de manière simpliste. En effet, nous ne savons rien des Tremors et on se contente de les percevoir comme des ennemis de l’Homme, ce dernier n’ayant de cesse d’affronter cet ennemi. Si les Tremors ne sont pas vus à proprement dit comme un adversaire par Ion, la place de ces entités dans l’intrigue est celle d’ennemis, aux origines inconnues. Difficile alors de se glisser dans la peau des uns et des autres, mais ce développement aurait pu apporter une certaine consistance à l’intrigue. Gageons toutefois que nous ne sommes qu’au début de l’histoire.

Ion est donc le héros de Bullet Armors. Adolescent intrépide, Breeder manipulant un Tremor en forme de main, ce dernier est l’archétype du noble héros de shônen, se battant pour la juste cause et parcourant le monde pour réaliser son rêve, retrouver son père disparu. Le personnage s’avère peu original et ne parvient jamais à se démarquer, ce qui est le cas pour la majeure partie des intervenants qui sentent le réchauffé dès leur entrée en scène. A la limite, seul le personnage de Serena qui intervient assez tard constitue un allié intéressant qui ne demande qu’à être mis en avant.

Bullet Armors, sur ce premier tome, ne transpire par la baston et se présente avant tout comme un petit shônen d’aventure, tout ce qu’il y a de plus classique. L’action ne nous offre donc pas de combats dantesques, simplement des séquences plus mouvementées se basant sur de très brèves joutes, néanmoins plutôt spectaculaires par moments. Pour l’instant, Fuji Morita ne nous impose pas des concepts abracadabrants, la fusion entre humain et Tremor s’avère classique et constitue la seule mécanique d’action de la série, un mal pour un bien car nous évitons ainsi les classiques clichés mais aussi à la série de partir dans la surenchère immédiate.

Le trait du mangaka s’avère simpliste de prime abord, voir maladroit. Le design des personnages n’a rien d’extraordinaire, il s’avère même classique et bien souvent enfantin par le côté très jeune des protagonistes. Mais dès les premières pages, on soupçonne un talent de l’auteur pour les séquences détaillées. Et ça ne manque pas : les séquences qui offrent de l’action s’avèrent très réussies et malgré un léger souci de lisibilité par moment, la mise en scène des Tremors face aux Breeders est époustouflante. A défaut de se montrer inventif sur le chara-design, Morita nous offre des design inspiré et bénéficiant d’un souci du détail. Mais peut-être est-ce là la volonté de l’auteur, nous offrir une opposition entre des personnages enfantins et des machines de guerre imposante.

Pour ce nouveau shônen, Kana nous offre une adaptation de très bonne facture. La traduction est fluide et l’adaptation sans bavure, le tout nous offrant un moment de lecture agréable. Il convient de soulever que l’éditeur tient à nous offrir l’intégralité de l’histoire en une année seulement, en publiant ainsi les deux premiers volumes de manière simultanée, une bien belle manière pour le lecteur de se plonger dans l’univers de la série.

Au final, ce premier opus de Bullet Armors s’avère être une lecture distrayante, bénéficiant de certaines qualités mais souffrant aussi de quelques défauts. L’univers intrigue, les thématiques présentées attirent notre curiosité et sont associées à un coup de crayon superbe lorsqu’il l’histoire nous présente des scènes d’action, mais dans le récit demeurent de nombreuses idées sans grande originalité et traitées de manière superficielle en plus d’un chara-design très enfantin. Ce premier tome ne passionne donc pas, mais est loin d’enterrer notre enthousiasme. La série possède un potentiel certain et pour le découvrir, quoi de mieux que d’enchainer directement sur le second volume, sorti simultanément ?


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs