Vie de Bouddha - Deluxe (la) Vol.5 : Critiques Le parc aux gazelles

Dans ce cinquième opus, Tezuka continue de développer les personnages du mythe de Bouddha, Siddhartha lui-même, mais surtout Tatta et Devadatta, qui ont la part belle ici. Ce dernier voyage au Magadha et essaie de se créer des relations au sein de la cour, quitte à manipuler un peu tout ce beau monde pour arriver à ses fins.

Ce volume présente une transition dans le scénario. L’occasion pour l’auteur d’appuyer les faits des précédents chapitres. Ainsi, Tatta et Miguela sont toujours la cible d’horribles maux, Devadatta se précise en tant que protagoniste ambiguë, Bouddha devient un vrai penseur en fin de volume, et certains ascètes s’entêtent dans leur obsession de recherche spirituelle, mais cette fois, cela pourrait leur être fatal. Peut-être est-ce une sorte de conclusion à des pistes lancées depuis longtemps. Et dans une telle histoire, n'importe quel élément scénaristique sous-entend une morale. On a la sensation que l'auteur amène ses personnages dans une nouvelle ère, car "l'Eveillé" est en train de marquer son nom dans l'histoire, en surpassant certains faits établis d'une société solidement inégalitaire.

On est en présence d’un tome qui ne manque pas d’action, mais un peu de rebondissements. Et pourtant, le talent de narrateur de Tezuka fait toujours mouche. Comment ne pas être émerveillé par les légendes que raconte Bouddha aux animaux qui lui sont fidèles ? Ces animaux sont d’ailleurs majestueux dans leur représentation. Tezuka a dit qu’à travers ses mangas, il voulait nous faire aimer tout ce qui est vivant. Il a les qualités pour servir ce propos, et on comprend alors que son sens artistique et intellectuel est totalement crédible.

Le volume se finit en beauté, et est un genre d’allégorie en soi concernant Bouddha : son charisme oblige les hommes les plus durs dans leur âme à se soumettre. Magnifique.