Bonolon Vol.1 - Actualité manga

Bonolon Vol.1 : Critiques Le gardien de la forêt

Mori no Senshi Bonolon

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 19 Juillet 2013

A l'origine de Bonolon, on trouve une série d'histoires courtes pour enfants créée par Tetsuo Hara, dont le succès fut suffisamment important pour aussi connaître une adaptation animée. L'ouvrage paraissant en France aux éditions nobi nobi! nous offre une anthologie de 5 histoires de 25-27 pages représentant avec force les valeurs de l'oeuvre.

Quand des âmes en peine versent des larmes sincères au pied d'un arbre sacré, il apparaît pour leur venir n aide. Lui, c'est Bonolon, le géant bienveillant, venu tout droit de la forêt de Tasman où il a appris à communiquer avec les arbres pour mieux venir au secours de ceux qui sont en difficulté, qui peuvent lui formuler un voeu dès lors qu'il leur apparaît. Ici, le géant éveillera un prince pleutre et délaissé par son père à l'héritage que lui a laissé ce paternel, là il réunira une jeune fille amnésique à sa mère mourante, ailleurs il réconciliera les animaux d'une forêt, restaurera le respect d'un petit garçon pour son grand-père, et redonnera espoir à une fillette malade qui a tout perdu.

Les récits de Bonolon se suivent avec émoi et se démarquent car ils ont le mérite de ne pas être naïfs. Les auteurs n'éludent pas les problèmes et les drames, bien au contraire, et s'en servent habilement pour faire ressortir ce qui fait la vie et sa valeur. La mort, la maladie, la séparation sont autant de sujets propres à la douleur humaine qui sont dressés avec beaucoup de nuances, sans être édulcorés, mais sans être synonymes de fatalité. Dans chacune des histoires, ils sont tout simplement des étapes difficiles à franchir mais essentielles à la bonne évolution des personnages, et surtout des enfants, qui doivent alors apprendre à surpasser leur peine et leurs doutes pour se forger... Qu'y a-t-il de plus vrai que ça ?

Le ton adopté dans les histoires est donc souvent doux-amer, mais surtout bourré d'espoir. Cet espoir, on le doit évidemment à Bonolon, personnages lui-même joliment nuancé. Car s'il a un pouvoir limité, ne peut réaliser tous les voeux, ne peut par exemple pas ressusciter les morts ou guérir la maladie, il s'efforce constamment de répandre le bonheur autour de lui et de redonner espoir. On a là une incarnation de la bienveillance et de l'espoir qui ne résout pas tout d'un claquement de doigts, mais nous apprend avant tout que ce sont les douleurs les plus simples et vraies de la vie qui forgent chacun d'entre nous. Le tout sur un fond écolo bien trouvé, jamais au premier plan mais présent constamment, dans le rapport que les hommes entretiennent avec la nature (les décors sont souvent très naturel, que ce soit la forêt des animaux, la montagne de la première histoire, l'arbre sacré, le pommier... Il y a constamment une mise en valeur de l'harmonie avec la nature, que nobi nobi! finit de bien mettre en avant dans les bonus à la fin de l'ouvrage, revenant sur la faune et la flore dans Bonolon.

Visuellement, c'est très bon. Les illustrations pastel sont variées, globalement légères mais profondes, mises en valeur par un trait simple et fin. Les personnages sont expressifs sans en faire trop, il y a une certaine chaleur, et la bonne bouille toute ronde de Bonolon fait des merveilles tant il apparaît sympathique et bienveillant.

Croquant des événements souvent douloureux, de ceux qui font une vie, Bonolon les utilise de brillante manière, ne les élude pas et s'en sert pour mieux porter ses messages de tolérance, d'écologie et d'espoir, et pour mettre en valeur de façon profonde les relations familiales parfois complexes, qui ressortent grandies de leur douleur. Chacune de ces cinq histoires, à sa manière, a de quoi marquer les enfants, leur faire prendre conscience de certaines choses et les aider à se forger et à évoluer sans les prendre pour des idiots et en dressant un message optimiste. Et qui sait, les adultes pourraient eux-mêmes verser quelques larmes face à la force simple que dégagent ces récits très humains (personnellement, c'est la dernière histoire et le voeu de la fillette malade qui m'ont achevé).


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
18 20
Note de la rédaction