Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 13 Août 2010
Rangbi est une jeune fille un peu particulière. Sa mère vendait des produits de beauté, mais quand ils se sont révélés être une arnaque, celle-ci a été obligée de fuir loin du monde, en laissant sa fille dans un espèce de taudis vaguement aménagé, obligée de gérer le travail, l’argent et l’école. En se faisant rémunérer pour les corvées scolaires telles que le ménage, le recopiage de cours et autres activités pas forcément très agréables, Rangbi arrive à joindre les deux bouts, tout en continuant d’espérer épouser un jour un riche prince, un héritier ou encore un haut dirigeant. Mais tout ne se passe pas comme prévu, puisqu’un jour un garçon de son âge débarque dans sa vie en prétendant être son père, ou plus exactement un beau père que sa mère aurait choisi pour se marier. Obligée d’accueillir ce parasite qui aime manger mais déteste travailler, Rangbi s’arrache les cheveux jours après jours et peine tant bien que mal à continuer l’école. Mais tout n’est pas perdu ! Car dans son école il existe un riche héritier de son âge, que tout le monde appelle patron mais qui se prénomme Won Dan. Rangbi est bien la seule à l’apprécier, étant donné que tout le monde se moque de sa naïveté et de son statut. Heureusement pour la jeune fille, Won Dan succombe rapidement à son charme mystérieux, bien qu’il n’ose pas l’avouer à l’élue de son cœur.
Entre ce nouveau beau-père, patron Won qui fait tout sauf lui montrer qu’il l’apprécie, une rivale de classe qui prend des airs sympathiques mais se comporte en réalité comme une vraie reine despote, notre héroïne ne sait plus où donner de la tête … et nous non plus. Sa pauvreté et l’abandon par sa mère ne sont que des prétextes à l’histoire pour essayer de la rendre attachante, alors qu’elle est plus détestable qu’autre chose. On apprécie son côté manipulateur, mais ça s’arrête là. En effet, on aurait préféré une réelle réflexion sur sa condition de fille abandonné de sa mère, avec un peu de sentiments au lieu de l’éternel comique de situation qui se révèle un peu redondant … L’histoire n’avance pas des masses non plus, on ne sait toujours rien sur le parasite qu’héberge Rangbi à part sa prétendue relation avec la mère de celle-ci. A quoi sert-il, qui est-il ? Aucune émotion ni aucune explication, le tout est un peu léger pour le lecteur qui sera rapidement déçu par ce premier tome, bien trop superficiel. Le récit est alors très décousu et interrompu par de nombreux SD peu pertinents, les personnages manquent autant de profondeur que d’originalité … On espère voir beaucoup mieux par la suite, mais rien n’est joué sur cette série coréenne qui part de manière assez bancale dans l’avis des lecteurs.
Pour parler des graphismes, il faudra dire que l’ensemble est brouillon, désordonné et trop chargé de choses sans importances comme le look de Jimmy, les fleurs et autres trames d’actions ou de sentiments … Jimmy est à peu près sympathique, mais Rangbi a un visage un peu étrange dans les proportions, sans parler de Won Dan qui n’a aucun charme, physique ou pas. Le manga se veut souvent rempli de classe et d’élégance mais ce n’est que poudre aux yeux dans un récit chaotique et désordonné. L’édition a cependant fait plutôt du bon travail, en son temps. La couverture annonce bien le ton enfantin, la traduction est globalement agréable surtout au niveau des onomatopées qui sont bien adaptées. De même, le format et les pages sont agréables en main, bref rien à redire de ce côté-là. Ce premier tome de Bom-Bom ne laisse rien présager d’exceptionnel, loin de là, et c’est avec un peu d’appréhension qu’on se dirige vers le second tome, sans trop savoir ce que l’on pourra bien y trouver. En tous les cas, la lecture n’est pas indispensable loin de là, et aucune véritable qualité ne vient étayer la fadeur de ce premier opus.