Blue Period Vol.4 - Actualité manga
Blue Period Vol.4 - Manga

Blue Period Vol.4 : Critiques

Blue Period

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 24 Novembre 2021

Chronique 2 :

La fin de l'année scolaire se profile, et c'est pour Yatora la dernière ligne droite avant le concours de l'université Geidan. Après avoir enchainé des hauts et des bas dans son parcours d'artiste balbutiant, l'adolescent se heurte à sa plus grande limite, dévoilée par Mme Aoba. Plus que jamais, les choses sérieuses ont commencé. Aussi, Yatora apprend à connaître davantage Kuwana, sa camarade de prépa, tandis que Koi, son ami, choisit lui aussi de prendre son avenir en mains.

Toujours aussi intense et toujours aussi intelligemment écrit, Blue Period ne compte pas nous épargner de ses qualités sur ce quatrième tome qui s'avère décisif. Après l'entrée de Yatora dans le monde de l'art et ses premières avancées, il se prépare maintenant au redouté examen d'entrée pour l'université Geidan. La première grande partie de ce quatrième opus forme ainsi la dernière ligne droite avant ce moment décisif de sa vie d'artiste émergente, une phase dans laquelle Tsubasa Yamaguchi traite tant la progression de son héros que d'autres aspects humains de son œuvre.

Ainsi, Kuwana est mise en vedette dans un début d'opus qui met en relief ses démons. Personnage assez imperceptible, la demoiselle montre ici ses ambiguïtés par ses échanges avec Yatora, sans pour autant occuper un rôle important dans le scénario. On imagine bien que le mangaka prépare le terrain pour la suite en exploitant ainsi toutes ces figures, ce qui concerne aussi Yuka dont les apparitions, très ponctuelles, laissent clairement prévoir des enjeux plus grands le concernant.
Enfin, c'est Koi qui nous surprend en tant que véritable outsider de ce volume. Son échange avec Yatora est particulièrement fort et met en exergue l'un des messages centraux du récit, simple dans ses grandes lignes mais si sincère : Celui de choisir sa voie, et de s'éloigner de ce que la société attend de nous.

Cette thématique, elle est présente depuis le premier chapitre de Blue Period, et n'aura sans doute jamais aussi traitée de manière si forte jusqu'à présent. Car quand le héros découvre sa faiblesse qui pourrait lui coûter la réussite aux examens, il prend conscience de ce qu'il était, de la manière dont il a cherché à sa conformer, et comment il n'a pas tout à fait pu éviter ce schéma de vie, même après être tombé amoureux du monde de l'art. Dans cette dernière épreuve avant le concours universitaire, Tsubasa Yamaguchi pose cette idée comme un enjeu, voire un défi que devra relever Yatora durant la première épreuve de l'examen. Traitée en toute fin de volume, celle-ci est menée de manière brillante, que ce soit par l'ambiance pesante qui s'en dégage ou l'œuvre proposée par le héros, une véritable récompense à la grande problématique qui le concerne. Tout en développant cette étape d'examen scolaire, l'auteur répond aux questionnements posés au tout départ et interroge toujours plus le lecteur sur l'idée de singularité, que ce soit via Yatora qui a toujours vécu pour honorer ce qu'on attendait de lui, ou les personnages qui gravitent autour du jeune homme et qui souffrent, eux aussi, de ce que la société peut mettre sur leurs épaules, ou la manière dont ils peinent à trouver leur unicité. S'il fallait encore le démontrer, Blue Period est finement écrit, connectant toutes ses idées vers un unique thème riche, et le tout en traitant un périple scolaire et artistique passionnant.

Alors, on peut se demander comment le mangaka peut encore se surpasser dans la scénarisation de son titre, sans parler de sa mise en scène souvent forte et sensée pour traduire les dilemmes des personnages. Mais la question qui nous reste en tête concerne bien la réussite de Yatora : La deuxième épreuve du concours pour l'université Geidai approche, et on a hâte de voir le protagoniste en venir à bout, avec le vif espoir qu'il puisse triompher de ce challenge de taille.


Chronique 1 :

Nous voici en janvier. Les examens nationaux viennent tout de s'achever, signant la fin prochaine de l'année scolaire... et l'arrivée imminente de la première épreuve de l'examen d'admission de Geidai. Yatora et les autres élèves de la prépa n'ont donc plus que quelques semaines pour s'entraîner et s'améliorer au maximum, sous la houlette d'une Ooba qui en demande toujours plus: désormais, les cours de dessin vont s'étirer sur 4 heures par jour, en plus des cours du lycée, soit environ 12 heures de cours par jour. Et en plus de devoir tenir le rythme, Yatora devra encore apprendre de ses erreurs: Madame Ooba n'hésite effectivement pas à pointer du doigt sa principale faiblesse pour le pousser à progresser dans ce domaine précis. Mais entre le temps rallongé des cours, les dessins toujours plus nombreux, et le stress à l'approche de l'examen, notre héros tiendra-t-il le coup ?

Ce quatrième volume de Blue Period nous propose donc, dans un premier temps, de suivre la dernière ligne droite des prépas avant le début de l'examen à la fois tant attendu et tant redouté. Et en termes d'immersion, Tsubasa Yamaguchi se veut toujours aussi pointue, en abordant assez précisément pas mal de points importants, comme l'importance de progresser en dessin crayonné même dans le cadre de la peinture à l'huile, ou encore les limites techniques avec lesquelles doivent composer les lycéens. Et Yatora, bien sûr, a lui aussi des limites, et plus précisément une grosse limite qu'il va devoir surpasser, si tant est qu'il ouvre les yeux et oublie le stress suite aux dires d'une Ooba qui n'est pas là pour être tendre, quand bien même elle a parfaitement conscience de tous les efforts et de tout le sérieux du jeune garçon. Mais ce sérieux à toute épreuve est eut-être, justement, ce qui le handicape également... Car ici, Yatora devra améliorer non seulement sa palette de compositions, mais aussi et surtout sa vision de la notion d'adaptabilité qui semble l'étouffer plus qu'autre chose. Car à force de s'adapter toujours à ce qu'on attend de lui, peut-être perd-il une part de son vrai "lui". A la clé, alors, la mise en avant d'un besoin essentiel, surtout dans une domaine aussi propice à l'imagination que l'Art: oser n'en faire qu'à sa tête, lâcher les brides, retrouver le plaisir de dessiner simplement en dessinant quelque chose qui lui plaît. Laisser parler son vrai lui, en somme. A ce titre, on appréciera particulièrement le passage où Yatora retrouve l'un de ses potes du lycée, Koi: alors que notre héros s'acharne tant au dessin qu'il a le sentiment de ne plus y prendre du plaisir parfois, son ami va avoir des paroles importantes, sur la façon dont Yatora l'a influencé sans le savoir en osant choisir sa propre voie, sur la joie que lui et leurs autres potes ont à écouter notre héros parler de sa passion, sur la manière dont cette passion semble petit à petit le changer en laissant s'exprimer le "vrai Yatora", à savoir celui qui ne s'adapte plus aux autres en leur disant ce qu'ils veulent entendre.

Et tout ceci aura son importance quand, enfin, arrive la première épreuve de l'examen, qui occupe toute la dernière partie du tome. Nourri par toutes ses récentes expériences, Yatora va devoir créer un autoportrait à même d'attirer l'oeil, dans un examen où seul un élève sur vingt sera retenu. Comprendre comment lui-même se voit, trouver une façon originale de se dessiner, utiliser différentes méthodes... Tsubasa Yamaguchi décortique fort bien chaque étape du processus de création de son héros devant sa toile, non sans quelques imprévus qui vont le stimuler plus qu'autre chose. Et l'on suit alors cette première épreuve en immersion complète.

Enfin, la mangaka n'oublie pas ses autres personnages, toujours bien présent, en particulier deux d'entre eux qui nous intéressent plus: tandis que Ryûji inquiète toujours plus lors de ses rares apparitions et au vu de ce qu'il/elle fait pendant son examen, Maki Kuwana, elle, se voit un peu plus décortiquée, la prodige montrant des facettes d'elle assez ambivalentes et, surtout, un rapport à sa grade soeur particulièrement complexe voire handicapant. Après tout, même les plus grands talents ont leurs tourments...

Tsubasa Yamaguchi régale donc avec ce tome qui entre dans le vif du sujet via les débuts de l'examen, mais qui n'oublie pas pour autant de continuer à soigner les personnages et de nous plonger en profondeur dans son sujet. Inutile de dire que l'on attendra impatiemment la suite !
  

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Takato

17 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.75 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs