Blue Morning Vol.7 : Critiques

Yûutsu na Asa

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 09 Mai 2018

Pour la famille Kuze autant que pour Katsuragi, Akihito veut tout recommencer à zéro, et c'est dans ce but qu'il poursuit sa stratégie. Mais désormais, pour continuer d'avancer, mais aussi pour permettre à Tomoyuki d'être libéré de ses chaînes invisibles, il se doit d'essayer de lever définitivement le voile sur le passé et les origines de son bien-aimé. Pour ça, une seule solution: partir de là où tout a commencé, à la rencontre du dernier témoin vivant de ce qui est à l'origine de tous les maux: Takamasa Katsuragi. Mais celui-ci, alité et très affaibli, acceptera-t-il de le rencontrer et de tout lui dire ? Et Takayuki le laissera-t-il faire ?
Une bonne partie du volume nous plonge donc dans ce que l'on attendait tous: la découverte plus précise des origines de Tomoyuki. Pourquoi paraissait-il, depuis toujours, comme prisonnier des desiderata de son aïeul et, encore plus, de la famille Kuze ? L'heure est enfin venue de mieux le découvrir, à travers une excellents évocations de secrets de famille reliant les Katsuragi et les Kuze. C'est clair, c'est cohérent, ça a le mérite de ne pas traîner inutilement... Shoko Hidaka gère décidément très bien son récit. Et, mieux encore, elle sait aussi profiter de l'incursion d'Akihito sur les terres des Katsuragi pour peaufiner le personnage de Takayuki, un homme dont on comprend un peu plus l'aversion peut-être stérile qu'il a pour Tomoyuki, et qui pourrait enfin, lui aussi, évoluer et se libérer de certains poids.

Pendant ce temps, Tomoyuki, devenu secrétaire de Sôemon Ishizaki et précepteur de son fils Sôichirô, doit subir les remontrances de son nouveau maître, qui n'apprécie pas les décisions qu'il a prises sans le consulter concernant l'usine textile qui vient d'être rachetée. Face à Sôemon, on cerne bien, via sa manière de réagir, que Tomoyuki a bien évolué... Mais malgré cette situation où il risque fort de se mettre à dos les Ishizaki à cause de ses choix, notre héros semble bel et bien vouloir profiter de la situation concernant l'usine, de manière maligne mais peut-être assez injuste envers les Ishizaki... A travers les enjeux autour de l'usine, Hidaka brille à nouveau pour sa manière d'exploiter une société japonaise alors en plein changement, ce qui passe ici par l'exploitation du système capitaliste. Mais elle séduit aussi pour le caractère que montre Tomoyuki.

Le récit avance donc très bien, chacun des deux personnages principaux avançant intelligemment de son côté... mais qu'en est-il de leur relation ? Alors qu'Akihito devrait partir pour l'Angleterre à la fin de l'été, Tomoyuki refuse d'aller le voir à la résidence de Kamakura. Est-ce uniquement parce que ce lieu lui rappelle de trop mauvais souvenirs ? Tout au long du volume, Shoko Hidaka entretient alors une habile frustration, autour de l'impossibilité qu'ont les deux amants de se voir. Elle entretient cela par petites doses, sans insister, mais c'est largement suffisant pour accentuer une certaine attente, et la fin du volume a alors quelque chose d'assez libérateur, même si les retrouvailles ne peuvent régler certains problèmes et qu'il est sans doute temps pour tous deux de se livrer un peu plus l'un à l'autre.

Dans sa postface, Shoko Hidaka avoue espérer pouvoir terminer la série dans le 8e volume, et cela semble possible: au bout de ce très bon 7e tome, riche et et bien construit, tout est en place pour un final qui a tout pour être excellent.

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.5 20
Note de la rédaction