Blizzard Axel Vol.1 - Actualité manga
Blizzard Axel Vol.1 - Manga

Blizzard Axel Vol.1 : Critiques

Blizzard Axel

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 12 Juin 2019

Nakaba Suzuki doit surtout sa notoriété à sa série phare, Seven Deadly Sins. Pourtant, même en France, le mangaka n'en n'était pas à sa première œuvre. On lui a notamment connu un certain Kongoh Bancho aux éditions Kana, titre au succès très relatif chez nous. Mais désormais, grâce à Seven Deadly Sins, l'image de l'auteur est autre. Il n'est donc pas étonnant que le groupe Pika, via l'éditeur nobi nobi ! cette fois, se penche sur une des œuvres antérieures de Nakaba Suzuki, à savoir Blizzard Axel.

Un shônen sur le patinage artistique, donc. Il faut dire que le succès de la série animée Yuri On Ice a apporté un sacré focus sur la thématique, et a pu ouvrir certaine voies à Blizzard Axel. Le titre a été publié entre 2005 et 2007 au Japon, dans le magazine Shônen Sunday des éditions Kôdansha. Il s'agit donc de la série qui a précédé Kongoh Bancho dans la carrière de l'auteur.
Initialement conçue sur 11 volumes, l’œuvre fut rééditée en 6 tomes plus épais au Japon, l'année dernière. C'est cette version que nous propose aujourd'hui nobi nobi !.

Fubuki Kitazato est le quatrième fils de sa famille. Mais contrairement à ses frères, qui ont tous percé dans différents prestigieux domaines, le jeune garçon n'a rien d'exceptionnel. Enfant ordinaire, il a toujours été ignoré par son père et sa mère qui ne lui portent aucune attention. Ayant besoin de reconnaissance, Fubuki a cherché à briller dans ce qu'il sait faire de mieux : la baston ! Mais plutôt qu'attirer les regards, il fait fuir son entourage, excepté son meilleur ami : Kanon. Par le plus grand des hasards, il se retrouve à fréquenter une patinoire, lors d'une journée de libre. Un groupe de patineurs semble alors capter l'intérêt du public, l'occasion idéale pour Fubuki de briller. Contre toute attente, en tentant d’exécuter quelques figures maladroitement, le garçon surprend l'assemblée, fort d'un potentiel qui ébahit tout le monde. Fubuki aurait-il trouvé son talent caché, ainsi qu'une opportunité pour exister aux yeux du monde ?

L'idée d'un shônen sur le patinage artistique est plutôt séduisante car, contrairement à de nombreux sports représentés dans le Manga, il s'agit d'une pratique solitaire qui implique de mettre l'accent sur la portée esthétique de l'activité. Et de ce point de vue, c'est pari réussi pour Nakaba Suzuki qui met particulièrement bien en image la beauté qu'on peut s'imaginer du sport, détaillant les différentes figures présentées ici, tout en les appuyant par des métaphores visuelles qui apportent une poésie assez appuyée au tout. Pour l'auteur qui signait, à l'époque, ses premières œuvres ambitieuses, l'exercice est une réussite.
Assez rapidement, on fait confiance en l'auteur pour traiter le patinage artistique de manière efficace. Ce premier opus se révèle d'ailleurs très bon dans sa manière d'aborder le sujet auprès de néophytes, l'intrigue se concentrant sur quelques figures précises et des mécaniques rendues parfaitement limpides. Comme bon nombre de récits sportifs, Blizzard Axel donne envie de s'intéresser à la pratique dépeinte, un premier gage de réussite pour un manga de sport.

A côté d'un sujet particulièrement bien abordé, on pourra regretter, dans un premier temps, un début d'intrigue qui verse dans les classiques du genre. Fubuki, le protagoniste, est assez cliché en son genre, et de même pour les personnages qui l'accompagnent. Du meilleur ami posé au rival dans l'ombre du héros jusqu'au coach excentrique et au nez rouge (sans doute l'influence d'un certain Danpei), le casting se révèle ultra classique... mais aussi très efficace dans son intégration au sein du récit. C'est justement en abordant le patinage artistique sous des angles séduisants, en ne se limitant justement pas à de simples exécutions de figures mais en poussant la vision du sport bien plus loin, que Nakaba Suzuki rend cette succession de ficelles classiques particulièrement plaisante dans ce premier opus. Finalement, malgré des personnages aux airs de déjà-vu, on se laisse prendre volontiers au jeu, comme on se laisserait prendre à la contemplation d'une prestation sur glace. On sent alors une certaine sincérité dans ce début d'oeuvre, et il n'en fallait pas plus pour nous accrocher sans grand mal.

Le petit plus du titre, qui devra se confirmer par la suite, c'est une petite dimension sociale plus que bienvenue. Ignoré par des parents toxiques, Fubuki cherche un moyen de prouver son existence, et le patinage artistique sera un excellent moyen pour ça. Dit telle quelle, l'idée peut paraître surfaite, mais elle est exécutée efficacement tant l'auteur n'hésite pas à intégrer les fameux parents au récit, en fin de tome, afin d'instaurer un certain malaise. Belle prouesse qui permet de créer une solide empathie avec Fubuki, protagoniste pourtant archi-classique dans son archétype. Le tome se paie ainsi le luxe de se conclure sur un cliffhanger qui n'a pourtant pas lieu sur la glace, et ainsi donner l'envie immédiate de découvrir le suite. Fubuki pourra-t-il devenir patineur ? Une simple question rendant l'attente très efficace.

On saluera aussi l'édition de nobi nobi ! , qui nous livre un épais volume fort bien conçu. Papier épais de qualité, couverture aux très jolis effets métallisés, et une traduction bien vivante signée Fédoua Lamodière. Fort du succès de Seven Deadly Sins, on sent que l'éditeur est aux petits soins avec ce titre qui le mérite.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs