Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 23 Mai 2008
Ce premier tome de Black Cat, un shonen pur et dur, sans être excellent, demeure assez convaincant.
Amateurs de séries à la philosophie poussée ou totalement novatrices, n’achetez pas ce manga. Ce n’est pas du tout dans l’intention de Kentaro Yabuki de se distinguer de la masse de shonens déjà existants. Ici, le mangaka ne se gêne pas pour réutiliser grassement les codes du shonen, que ce soit dans le scénario de base ou dans la narration.
En effet, Black Cat narre les péripéties que rencontrent Train et Sven, deux « sweepers », qui recherchent les criminels dont la tête est mise à prix. Rien de bien extraordinaire, puisque les mangas traitant de ce thème sont légions. Alors, Black Cat a t-il de quoi concurrencer ces derniers ?
Et bien pour l’instant la réponse tend vers le « oui » : malgré cette absence flagrante d’originalité, la sauce prend plutôt bien. Finalement, on ne demande pas vraiment plus à un manga comme Black Cat. Et puis le titre recèle d’autres qualités qui peuvent faire la différence.
Le dessin, par exemple, quoique classique, est très efficace. Yabuki a opté pour un style assez réaliste pour un shonen. En outre, le trait du mangaka est très bien mis en valeur par une mise en page dynamique et un chara design très travaillé.
Autre atout, et pas le moindre : l’hétérogénéité des personnages, tous bien pensés et apportant quelque chose de non négligeable à la série. Train, le personnage central, est très intéressant. Gentillet et simple la plupart du temps, il peut se révéler très charismatique lorsqu’il devient plus sérieux, quand la vie d'autres personnes sont en jeu par exemple. Personnellement, je préfère le voir sous son premier aspect, cela rend le personnage très sympathique et attachant.
Sven, lui, est doté d’un chara design que je trouve particulièrement réussi. Avec son bandeau, sa coiffure négligée et son chapeau, l’homme est à la fois mystérieux et séducteur. D’ailleurs, sa personnalité est à l’image de son apparence extérieure : à l’instar d’un Sandy (One Piece), il aime les femmes plus que tout et ne jure que par son « code de conduite du parfait gentleman ».
Black Cat contient aussi sa part de féminité, avec deux protagonistes relativement énigmatiques pour l'instant : Rinslet Walker et Eve, apparue en fin de tome.
Le tout sert parfaitement à l’humour, une autre des qualités de ce premier opus. Comme dit plus haut, le caractère de Train amuse par sa schizophrénie et en même temps sa simplicité. Sven, lui, caricature à merveille le « beau gosse fashion », personnage tellement actuel malheureusement …
L’édition est assez satisfaisante elle aussi. Personnellement, je ne suis pas fan de la rigidité du papier utilisé par Glénat. Mais ça, c’est à l’appréciation de chacun. Côté traduction/impression, il n’y a, dans ce premier volume, rien à redire.
Une introduction de qualité, même si le choix scénaristique de Kentaro Yabuki est à double tranchant : l’auteur devra redoubler d’inventivité pour éviter la répétition et ne pas lasser le lectorat.
crack