Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 24 Octobre 2024
La réapparition de Kôya a fragilisé le nid: persuadé que les sentiments d'Alice sont tournés vers celui-ci, Dimitri a décidé de quitter les lieux, à la recherche d'une autre compagne, au moment même où notre héroïne commence à réfléchit plus sérieusement à son rôle et à sa place. Evidemment, le départ de leur principal rival motive les jumeaux à passer à l'offensive pour conquérir Alice, quitte à devoir entrer en compétition l'un contre l'autre ! Mais maintenant que Reiji a retrouvé ses souvenirs, son rapport avec Kaï risque de devenir bien différent.
Ce sont sans aucun doute les nouveaux développements faits sur les jumeaux qui, alors, captent en premier lieu notre attention dans ce dernier volume de la première partie de Black Rose Alice: on cerne enfin mieux pourquoi Kaï était si dévoué envers son frère, quelles furent les erreurs du passé entre eux deux, comment leur lien change désormais... l'ensemble amenant enfin une complexité supplémentaire à ces deux garçons à la fois indissociables et bien différents l'un de l'autre.
Mais évidemment, le tome ne se limite pas à cet aspect très réussi: en tant que dernier volume de la première partie de l'oeuvre, il est forcément question ici de cristalliser les évolutions d'Alice jusqu'à son tant attendu choix: elle doit réfléchir plus profondément sur ses sentiments et sur elle-même, jusqu'à prendre la fameuse décision qui ne surprend pas du tout mais qui est, dans l'ensemble, fort bien menée, surtout quand la mangaka fait parler ses prouesses narratives et visuelles: Mizushiro sonde effectivement en profondeur la complexité de ses personnages, et met tout ceci en images de manière particulièrement sublime, notamment via certaines métaphores visuelles pour des séquences cruciales où les émotions torturées des personnages ressortent fortement.
Le tome est donc riche en événements, très intense, souvent captivant... mais peut-être est-ce là aussi sa limite, car on peut souvent avoir l'impression que Mizushiro va vite sur pas mal de choses en cédant à quelques facilités, comme si elle-même avait pris conscience de devoir boucler plein de choses en un seul volume. Il y a un côté un peu précipité dans l'agencement des événements, mais c'est bien là l'unique petit problème de ce tome, au bout duquel on reste captivés par tout ce que l'autrice a raconter et a sans doute encore à narrer.
Après cette passionnante (re)lecture de la saison 1, il n'y a donc plus qu'à se précipiter sur la saison 2 "D.C. al fine", lancée en France cette semaine, parallèlement à la parution du présent volume !