Big order Vol.1 - Actualité manga

Big order Vol.1 : Critiques

Big order

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 14 Mars 2016

Critique 1


Après une série surprenante et particulièrement bien ficelée, Mirai Nikki, l'auteur Sakae Esuno nous revient, toujours chez Casterman, avec sa nouvelle série, actuellement en cours au Japon : Big Order !
A peine suffit-il de jeter un œil à la couverture pour reconnaître la patte de l'auteur, dans le trait bien sur, mais également dans l'esprit. Et si vous avez aimé Mirai Nikki, vous serez également séduit par Big Order, vous ne serez pas dépaysé.

Le monde tel que nous le connaissons n'est plus ! Il y a de cela dix ans, une catastrophe dont on ignore encore la cause a ravagé la planète et tué des millions de personnes.
Dans ce Nouveau Monde, on trouve des « Orders », des gens capables d'obtenir des pouvoirs suite à un vœu qui leur est accordé. Bien que peu nombreux (seulement quelques milliers), les gouvernements les redoutent et ils sont considérés comme dangereux, car bien souvent incontrôlables.
Eiji Hoshimiya est un lycéen discret, ayant peu d'amis, il est lui aussi un Order bien qu'il le cache. Et la destruction du monde est sa faute ! Il y a dix ans il a souhaité la fin du monde sans réaliser ce que cela impliquait, et son vœu a malheureusement été exaucé. Depuis ce jour il se refuse à utiliser son pouvoir, ce qui intrigue Daisy, une fée exauçant les vœux qui reste à ses côtés espérant le voir à nouveau utiliser ses étranges capacités.
Un jour une jeune fille, Rin Kurenai, l'attaque sans raison : elle est aussi une Order, son pouvoir la rendant immortelle. Elle veut venger la mort de ses parents ayant péri dans la catastrophe d'il y a dix ans.
Par une suite de malentendus, Eiji et Rin vont être liés et ne pourront plus se séparer. Notre jeune héros va alors se retrouver mêlé à quelque chose d'ampleur mondiale qui le dépasse totalement…

Et tout ceci ne couvre qu'une partie de ce premier tome… Les choses apparaissent alors bien compliquées, mais on s'y retrouve malgré tout rapidement, surtout pour ceux ayant lu Mirai Nikki, tant les points communs entre les deux titres sont nombreux !
On va donc croiser la route de plusieurs personnages possédant chacun une capacité unique, comme c'était le cas dans Mirai Nikki, cette fois ce ne sont pas les téléphones portables qui leur confèrent des pouvoirs, mais des vœux.
Le héros est accompagné d'une jeune fille volante qui en sait bien plus qu'elle ne veut en dire, comme dans le titre précédent, on va assister à une lutte entre ces possesseurs de pouvoirs et déjà une partie d'entre eux ont l'air dérangés, voir psychotiques...bref tout ce qui a pu nous séduire dans Mirai Nikki.
Donc si Sakae Esuno s'est lancé dans un nouveau récit, il ne prend pas beaucoup de risques et se contente de reprendre des idées, mais en les exploitant différemment.
L'originalité du titre vient des vœux : l'Order en fait un et un pouvoir lui est conféré, un pouvoir unique et partagé par personne d'autre, à moins de faire exactement le même vœu. La bonne idée avec ce concept, c'est que les vœux, suivant comment ils sont formulés, peuvent être interprétés de façon bien étrange. Ainsi, si on retrouve des personnages avec des capacités déjà vues (mais non moins intéressantes), celle de Eiji est particulièrement intrigante, à tel point qu'à l'issue de ce premier tome, les choses ne sont pas encore très claires, notamment concernant la catastrophe. On devine alors de multiples possibilités qui seront à n'en pas douter exploitées par la suite.

Bien entendu ce concept de capacités uniques reste malgré tout du déjà vu maintes et maintes fois (inutile de citer tous les autres, quiconque en a forcément plein en tête), mais l'auteur pousse le vice à conférer à ses Orders une entité matérialisant leur pouvoir...en gros un Stand, exactement de la même manière que dans Jojo's Bizarre Adventure. A ce stade-là, ce n'est plus de l'inspiration, c'est soit du plagiat soit un hommage, mais c'est sans doute trop gros pour que ce soit du plagiat.
Maintenant que l'idée a été « copiée », il va falloir que l'auteur se montre aussi malin que celui à qui il l'a piqué (Hirohiko Araki) et trouve des idées de pouvoirs vraiment originales et inventives.

Mais il y a autre chose que de simples affrontements entre possesseurs de pouvoirs dans la trame du récit : un plan de conquête mondiale est en marche ! Rien que ça ! L'auteur, égal à lui-même nous impose un rythme effréné où les événements s’enchaînent à une vitesse impressionnante et déjà à l'issue de ce premier tome nous nous retrouvons avec une intrigue bien différente de ce à quoi on pouvait s'attendre et on se prépare pour la suite à des choses sérieuses.
Et bien entendu, au centre de ces intrigues on retrouve des personnages dont l'auteur va explorer la psyché, mais à sa façon ! D'un côté nous avons Eiji, rongé par la culpabilité d'un vœu qu'il ne maîtrisait pas, qui ne souhaite de mal à personne, voulant à tout prix aider sa sœur condamnée, et autour de lui gravitent des individus étranges, portant des masques pour certains, semblant à peine humain, et puis il y a Rin, qui s'annonce aussi dérangée et inquiétante que son équivalent (Yuki) dans Mirai Nikki. On devine déjà des débordements et des phases aussi intenses que malsaines.

Graphiquement on reconnaît sans peine le style de l'auteur, les personnages de ces deux séries se ressemblent énormément, à tel point qu'ils pourraient être interchangeables. Mais à côté de ça, il parvient une nouvelle fois à insuffler un rythme incroyable à ce premier tome, la narration nous laisse à peine respirer une fois les choses lancées et on enchaîne les scènes d'actions avec les révélations/surprises qui nous laissent présager de bonnes choses pour la suite.

Ce premier tome est donc particulièrement séduisant et intrigant bien que manquant tout de même cruellement d'originalité. Mais on fait confiance à l'auteur pour la façon dont il va s’approprier un concept classique pour nous fournir une série totalement déjantée !


Critique 2


Après l'excellente surprise Mirai Nikki et Hanako et autres légendes urbaines qui s'avérait sympathique, les éditions Casterman nous amènent la dernière oeuvre en date de Sakae Esuno, toujours en cours au Japon : Big Order, série d'action dans la pure veine de ce qu'a fait l'auteur avant.

"Cette histoire commence par la fin du monde."

Eiji Hoshimiya est un lycéen qui n'a que peu de foi en ce monde, si bien que dix années auparavant, il a souhaité la fin de celui-ci. Et son souhait s'est en partie exaucé. Le monde tel qu'on le connaît a chuté, ravagé par un cataclysme, et a laissé place à de nouvelles bases où sévissent les Orders, des humains dotés de pouvoirs qui leur ont été conférés suite à un voeu qu'ils ont fait plusieurs années auparavant. Seulement quelques milliers de spécimens existent, mais leur nombre semble se multiplier constamment, si bien que leur existence-même est considérée comme une menace par beaucoup.
Dans ce nouveau monde où le Japon, ravagé, est désormais dirigé par un organisme administratif de l'ONU via différentes divisions, Eiji poursuit sa vie, soignant jour à après jour Sena sa petite soeur gravement malade, et tentant de vivre avec en tête l'idée qu'il est à l'origine de ce nouveau monde... Mais est-il réellement celui qui a engendré tant de malheurs ? Daisy, une étrange entité, une jeune fille volant dans les airs et rendant régulièrement visite au jeune garçon depuis plusieurs années, semble en savoir long sur le sujet... Mais a-t-elle seulement envie de dévoiler toutes ses informations ?
La situation d'Eiji va toutefois être définitivement bouleversée par l'arrivée dans sa classe d'une nouvelle élève, Rin Kurenai. Pour Eiji, c'est le coup de foudre quand il voit cette belle jeune fille. Mais Rin lui prouvera vite qu'elle est loin d'être aussi douce qu'il y paraît, et qu'elle est là dans un but bien précis, qui ne sera que le déclencheur d'événements inattendus...

Après les pouvoirs conférés par les téléphones portables dans Mirai Nikki, place aux pouvoirs conférés par les voeux ! Avec Big Order, Sakae Esuno reste dans un registre qu'il connaît bien, se servant de sa pointe d'originalité pour offrir un récit d'action intriguant sur plus d'un point.
Il faut d'abord signaler ce concept des pouvoirs conférés par les voeux. Chaque Order a un pouvoir bien a lui, qui découle logiquement du souhait qu'il a autrefois formulé et l'on assiste alors à la découverte des premiers pouvoirs. Celui du dénommé Fran est on ne peut plus classique, celui de Rin également mais est exploité sous un angle peu courant avec régulièrement des pointes d'humour, mais c'est bel et bien le pouvoir d'Eiji qui bluffe de par son concept assez original et porteur de grandes promesses. Les premiers combats exploitent parfaitement les pouvoirs, ceux-ci faisant tout le sel des scènes d'action, ces dernières étant représentées assez pauvrement mais se révélant, grâce à cette bonne exploitation des pouvoirs, riches en rebondissements.

Toutefois, cette simple idée de pouvoirs ne saurait suffire sans un fond intrigant, et de ce côté-là, le premier tome de Big Order fait fort en laissant déjà place à de nombreuses avancées et révélations qui pourtant ne forment encore qu'une longue introduction. A partir de l'arrivée de Rin, les choses s'enchaînent à un rythme soutenu et dévoilent au fur et à mesure des bases ambitieuses... et forcément assez haut perchées, Sakae Esuno oblige. On voit donc se préciser des informations importantes sur les premiers pouvoirs en place, sur ce qu'avait souhaité exactement Eiji dix ans auparavant, sur le rôle de notre héros auprès de sa petite soeur, sur l'objectif de Rin, sur les objectifs énigmatiques des Orders du decemvirat lancés à la poursuite du jeune garçon... Et très vite, des relations très délicates se mettent en place, à commencer par celle liant bien malgré elle Rin à Eiji. Un lien contraint, très instable, qui pourrait se briser à tout moment, et qui s'annonce bien tordu comme il faut, un peu à la manière de ce qu'offrait le couple Yuki/Yuno dans Mirai Nikki.

Globalement, on a donc un premier volume très riche, qui met énormément de choses en place et semble n'entrer dans le vif du sujet que dans les toutes dernières pages, annonciatrices d'un trip ambitieux et de grande ampleur. Et pourtant, difficile de se réjouir totalement lors de la lecture, tout aussi rythmée celle-ci soit-elle, car des défauts sont là, à commencer par ce rythme, justement, beaucoup trop rapide, qui nous balance très vite dans le vif du sujet sans passer par des présentations détaillées de l'univers et des personnages, alors peu attachants. Le mangaka se dépêche un peu trop de tout mettre en place pour ensuite pouvoir attaquer les choses sérieuses dès le tome 2, les petits raccourcis sont très nombreux, et cela se ressent malheureusement un peu trop. Egalement, il y a toujours ce style graphique loin d'être irréprochable, assez pauvre malgré des visages bien marqués et souvent emprunts de folie, et trop enclin aux bons gros clichés physiques (sérieusement, certains membres du decemvirat ont vraiment des dégaines à la ramasse et injustifiées... sans doute juste pour faire plus cool). Enfin, que penser du manque de renouvellement du physique d'Eiji et Rin, copies quasiment parfaites des deux héros de Mirai Nikki ?

Dès le premier tome, on sent Sakae Esuno parfaitement dans son trip, tout comme il l'était dans Mirai Nikki. Bien que cette longue introduction soit trop rapide et bourrée de raccourcis, l'auteur exploite déjà bien son concept de pouvoirs, met beaucoup de choses en place autour de son univers, de ses personnages, de leurs relations instables et du destin complètement fou qui attend Eiji, et intrigue sans difficulté quant aux intérêts de certains (le décemvirat et Daisy en tête). A présent, il reste à voir comment l'auteur va développer tout ce bordel organisé.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

14 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Erkael
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs