Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 28 Février 2020
Chronique 3 :
Désormais investi d'une mission, Legoshi est prêt à tout pour retrouver l'assassin de Tem...mais rapidement il se fait attaqué par un puissant ennemi qu'il ne parvient pas à identifier! Le seul indice dont il dispose c'est la forme et la puissance des mâchoires de son adversaire.
Un terrible constat s'impose, Legoshi n'est pas capable de tenir tête à son agresseur, il lui faut donc se renforcer... Il part donc retrouver Gohin, le panda, pour lui demander de l’entraîner!
Raconté comme cela, on a le sentiment que la série s'oriente de plus en plus vers un coté shonen classique, alors que ce n'est pas du tout le cas, c'est bien plus complexe et profond que ça!
Legoshi va donc passer un bon moment avec son nouveau "formateur", qui va l'aider à se renforcer...la conséquence première de cette entraînement c'est une nouvelle tête pour notre héros! C'est assez déstabilisant, pour ma part je ne saurai dire si il gagne ou perd en charisme mais il apparaît plus "dangereux".
On va le suivre auprès de Gohin au cours de nuits aussi malsaines que dangereuses, où ensemble ils partent "chasser" les prédateurs! Ici on suit en direct l'évolution du jeune loup qui se renforce en affrontant ses congénères, et tout cela avec pour objectif de faire le bien!
La problématique existant entre les herbivores et les carnivores demeure au centre du récit, et plus particulièrement les pulsions irrépressibles des carnivores et la difficulté de ceux ci à lutter contre leurs instincts primaires.
Ensuite on va laisser Legoshi de coté pour un temps afin de s'attarder sur Louis, pour le plus grand plaisir de la plupart des lecteurs, j'en suis persuadé! Ce personnage possède réellement une aura et se montre fascinant (à tel point qu'il est devenu le leader du gang des Lions).
On va le suivre sur l'étrange voie qu'il a choisit, sur ses choix difficiles, dans son rapport plus que particulier avec son père adoptif... Il est perdu dans cette nouvelle vie et se cherche, se questionne sur le chemin qu'il emprunte. Bizarrement il va recevoir un soutien inconditionnel des lions (du moins de certains d'entre eux) et il va évoluer par le biais d'une rencontre inattendue: une biche strip-teaseuse dans un cabaret du marché noir (donc pour les carnivores)! On devine que ce personnage va jouer un rôle essentiel mais il est difficile de deviner quel sera celui ci.
A coté de tout ça Haru n'est pas oubliée, même si un peu moins présente, tout comme sa relation avec Legoshi qui s'avère aussi compliquée que prévu...et ce n'est pas l'incroyable maladresse du loup qui va arranger les choses!
Ce passage contraste avec le sérieux et la gravité de ceux qui ont précédé et cela apporte un vent de fraîcheur à ce titre!
La série se montre toujours aussi passionnante, toujours aussi surprenante! Au huitième opus toujours aucune faute de goût!
Chronique 2 :
Sous l'impulsion du vigile serpent Six-Yeux, Legoshi a accepté de rechercher le meurtrier de l'alpaga Tem, ce drame sur lequel la série avait débuté. Mais en entamant ses investigations, le loup ne s'attendait pas forcément à être si rapidement épié et mis en danger, puisqu'un mystérieux agresseur ne tarde pas à s'en prendre à lui. Et même s'il arrive à lui échapper, notre héros prend bien conscience d'une chose: son adversaire était beaucoup plus puissant que lui. Pour pouvoir faire face, il va donc falloir devenir plus fort... et pour ça, qui de mieux qu'un certain panda badass l'ayant déjà aidé quelques mois auparavant, et travaillant au coeur même du marché noir ?
Legoshi et Haru ont beau s'afficher ensemble avec une certaine chaleur sur la jaquette de ce 8e volume de Beastars, la petite lapine s'avère peu présente ici, et sa relation avec notre cher loup n'est pas au beau fixe, puisque ce dernier a beaucoup moins l'occasion de la voir suite au choix qu'il a fait depuis la toute fin du tome précédent. Tout au plus a-t-on droit à un chapitre vraiment centré sur eux deux, sur leurs retrouvailles un peu compliqués, Haru en voulant clairement au loup de l'éviter et de ne lui donner aucune nouvelle. Même si elle savait qu'ils ne marchaient pas forcément au même rythme, elle pensait tout de même qu'ils marchaient dans la même direction, mais est-ce totalement le cas ? Peuvent-ils totalement se comprendre ? D'un côté comme de l'autre, Paru Itagaki, en seulement quelques pages, expose vraiment bien le ressenti de chacun des deux personnages. Aucun des deux n'apparaît en tort, on les comprend tous les deux... et puis, ce n'est pas parce qu'ils se disputent un petit peu que le fond de leur relation semble en danger, ainsi Legoshi a-t-il une proposition à faire que seul lui était capable de sortir naïvement dans ce contexte, tandis que Haru laisse encore bien entrevoir à quel point elle est attachée à ce loup parfois bêta. On ne doute alors pas vraiment du lien qui les unit, encore plus quand on voit toutes les fois où Legoshi pense à Haru pendant son entraînement...
Car oui, dans ce tome, il est donc avant tout question d'entraînement, celui que Legoshi doit effectuer auprès de Gohin pour devenir plus fort. Une recette aux accents de pur shônen nekketsu qui est surprenante dans Beastars, mais évidemment la mangaka ne va pas aborder la chose de manière classique, et la notions de force est ici véhiculée d'une façon riche de sens dans les entraînements que Legoshi subit, ce que Gohin lui impose symbolisant bien la volonté du loup: ne toucher à aucune viande, parvenir à protéger les élèves de l'académie plus encore que de chercher simplement le meurtrier de Tem, tout simplement réussir à construire un monde où carni et herbi pourraient vivre réellement en harmonie car tous sont des êtres vivants devant se respecter. Le plus bel exemple de cette idée: ce que notre génialissime loup décide de faire des 7 morceaux de viande ayant servi à son entraînement. Un choix fort, allant jusqu'à étonner le panda lui-même, évidemment en bien. Un panda qui, d'ailleurs, continue lui aussi de se dévoiler un peu plus, ne serait-ce que par son statut de panda ayant la puissance physique d'un carnivore alors qu'il est herbivore.
Et le petit travaille sur Gohin est loin d'être le seul "à-côté" de ce volume, car Itagaki, en permanence, n'offre jamais une phase d'entraînement classique, et s'intéresse toujours avant tout à ses personnages, qui ont toujours des choses à véhiculer. On adorera la réaction de Jack et des autres en tout début de tome devant un Legoshi qui change y compris physiquement, tout comme on restera toujours aussi intéressé par ce que Juno montre d'elle, ou par, évidemment, la manière dont Louis continue de se faire une place dans le gang des lions, au coeur du marché noir, quitte à même se confronter à son père adoptif. Enfin, même si ce n'est que le temps d'un chapitre, certains visages encore plus secondaires ont aussi pas mal de choses à véhiculer, comme la femelle guépard Sheila et la brebis Peach dans un dernier chapitre abordant la question des réseaux sociaux avec nuances, ou, avant ça, la femelle okapi Cosmo, danseuse dans uns trip club, où elle fait face avec sa propre fierté à l'appétit sexuel voire l'appétit tout court des mâles carnivores venant la voir, quitte à ce que la frontière entre ces deux formes d'appétit se brouille parfois, pour un résultat très fort dans sa symbolique.
Ainsi la série suit -elle son cours avec toujours autant de richesse et d'efficacité. L'intrigue principale suit son cours vraiment très doucement, mais Itagaki a toujours ce don pour profiter de celle-ci afin de travailler en profondeur, avec complexité et nuances, ses sujets et ses personnages.
Chronique 1 :
En affirmant sa volonté d'enquêter sur la mort de l'alpaga Tem, Legoshi s'est sans doute fait un ennemi. Il est ainsi attaqué par plus fort que lui, ce au sein même de Cherryton. L'agresseur parvient à prendre la fuite, et la détermination du loup gris n'en n'est que renforcée : Il se rend auprès de Gohin, le panda médecin du marché noir, pour lui demander de l'entraîner...
L'entraînement est une phase classique du nekketsu, une étape qu'on ne s'attendait pas à voir dans Beastars ! Legoshi doit ainsi devenir fort, et recquiert l'entraînement du sévère Gohin. Evidemment, Paru Itagaki est là pour ne pas rendre cette étape pénible, et c'est toute une symbolique qui se dégage de l'entraînement de Legoshi : la volonté du loup d'évoluer et de s'ancrer dans une société pleine d'harmonie, au sein de laquelle carnivores et herbivores pourraient coexister sans crainte. Une idée excellente, et raccord avec les thèmes de la série, qui amène aussi une véritable évolution du protagoniste.
Alors, l'enquête autour de la mort de Tem, remise en avant depuis le volume précédent, ne progresse qu'en filigrane, le récit montrant parfois que cette piste du scénario n'est jamais oubliée. Néanmoins, c'est plutôt sur différents éléments que ce huitième opus cherche à s'intéresser, qu'il s'agisse de la perception de l'entourage de Legoshi de l'évolution de ce dernier, la relation un poil tendue avec Haru, mais aussi l’avenir de Louis au sein du monde de l'ombre.
Et concernant le personnage, l'autrice continue de développer un miroir entre le cerf et le loup tout à fait passionnant. Si Legoshi fait des efforts acharnée au nom d'une société harmonieuse, Louis trouve toujours plus sa place sur le marché noir. Les parcours respectifs des deux personnages est riche de sens, et amène une scène de rencontre très succincte mais véritablement évocatrice. C'est d'ailleurs autour de Louis que se jouent les plus grands moments forts du volume, la richesse du personnage progressant à la même au même rythme de son passé dévoilé par le récit. De nouveaux éléments viennent donc étoffer Louis, un personnage dont on ne peut deviner la destinée, tant son ambiguïté est mise en avant, à chaque fois un peu plus.
Le scénario global de Beastars ne progresse donc que peu, au final, dans ce volume. Paru Itagaki a une démarche très cohérente en privilégiant le développement de ses personnages centraux, mais aussi de son univers, quitte à ce que le fil rouge avance à un rythme plus posé. Une manière de faire totalement honorable, car c'est pour la profondeur des personnages qu'on ne cesse d'être captivé par le récit, et qu'on en redemande à chaque fois.
Aussi, on pourrait penser qu'un tel programme amènerait la mangaka a imposer une ambiance trop lourde. Le sérieux est de mise, bien plus que dans les premiers opus, mais les petites notes d'humour ne sont jamais oubliées. Une séquence autour de Legoshi et Haru est un parfait exemple, tandis que le chapitre final de ce tome propose une coupure nette en abordant purement la société de cet univers d'animaux, en traitant habilement l'idée des réseaux sociaux sans tomber sur le discours grotesque à leur sujet. La série de Paru Itagaki reste astucieuse et bien pensée, même sur des segments où on s'y attend le moins.
Désormais investi d'une mission, Legoshi est prêt à tout pour retrouver l'assassin de Tem...mais rapidement il se fait attaqué par un puissant ennemi qu'il ne parvient pas à identifier! Le seul indice dont il dispose c'est la forme et la puissance des mâchoires de son adversaire.
Un terrible constat s'impose, Legoshi n'est pas capable de tenir tête à son agresseur, il lui faut donc se renforcer... Il part donc retrouver Gohin, le panda, pour lui demander de l’entraîner!
Raconté comme cela, on a le sentiment que la série s'oriente de plus en plus vers un coté shonen classique, alors que ce n'est pas du tout le cas, c'est bien plus complexe et profond que ça!
Legoshi va donc passer un bon moment avec son nouveau "formateur", qui va l'aider à se renforcer...la conséquence première de cette entraînement c'est une nouvelle tête pour notre héros! C'est assez déstabilisant, pour ma part je ne saurai dire si il gagne ou perd en charisme mais il apparaît plus "dangereux".
On va le suivre auprès de Gohin au cours de nuits aussi malsaines que dangereuses, où ensemble ils partent "chasser" les prédateurs! Ici on suit en direct l'évolution du jeune loup qui se renforce en affrontant ses congénères, et tout cela avec pour objectif de faire le bien!
La problématique existant entre les herbivores et les carnivores demeure au centre du récit, et plus particulièrement les pulsions irrépressibles des carnivores et la difficulté de ceux ci à lutter contre leurs instincts primaires.
Ensuite on va laisser Legoshi de coté pour un temps afin de s'attarder sur Louis, pour le plus grand plaisir de la plupart des lecteurs, j'en suis persuadé! Ce personnage possède réellement une aura et se montre fascinant (à tel point qu'il est devenu le leader du gang des Lions).
On va le suivre sur l'étrange voie qu'il a choisit, sur ses choix difficiles, dans son rapport plus que particulier avec son père adoptif... Il est perdu dans cette nouvelle vie et se cherche, se questionne sur le chemin qu'il emprunte. Bizarrement il va recevoir un soutien inconditionnel des lions (du moins de certains d'entre eux) et il va évoluer par le biais d'une rencontre inattendue: une biche strip-teaseuse dans un cabaret du marché noir (donc pour les carnivores)! On devine que ce personnage va jouer un rôle essentiel mais il est difficile de deviner quel sera celui ci.
A coté de tout ça Haru n'est pas oubliée, même si un peu moins présente, tout comme sa relation avec Legoshi qui s'avère aussi compliquée que prévu...et ce n'est pas l'incroyable maladresse du loup qui va arranger les choses!
Ce passage contraste avec le sérieux et la gravité de ceux qui ont précédé et cela apporte un vent de fraîcheur à ce titre!
La série se montre toujours aussi passionnante, toujours aussi surprenante! Au huitième opus toujours aucune faute de goût!
Chronique 2 :
Sous l'impulsion du vigile serpent Six-Yeux, Legoshi a accepté de rechercher le meurtrier de l'alpaga Tem, ce drame sur lequel la série avait débuté. Mais en entamant ses investigations, le loup ne s'attendait pas forcément à être si rapidement épié et mis en danger, puisqu'un mystérieux agresseur ne tarde pas à s'en prendre à lui. Et même s'il arrive à lui échapper, notre héros prend bien conscience d'une chose: son adversaire était beaucoup plus puissant que lui. Pour pouvoir faire face, il va donc falloir devenir plus fort... et pour ça, qui de mieux qu'un certain panda badass l'ayant déjà aidé quelques mois auparavant, et travaillant au coeur même du marché noir ?
Legoshi et Haru ont beau s'afficher ensemble avec une certaine chaleur sur la jaquette de ce 8e volume de Beastars, la petite lapine s'avère peu présente ici, et sa relation avec notre cher loup n'est pas au beau fixe, puisque ce dernier a beaucoup moins l'occasion de la voir suite au choix qu'il a fait depuis la toute fin du tome précédent. Tout au plus a-t-on droit à un chapitre vraiment centré sur eux deux, sur leurs retrouvailles un peu compliqués, Haru en voulant clairement au loup de l'éviter et de ne lui donner aucune nouvelle. Même si elle savait qu'ils ne marchaient pas forcément au même rythme, elle pensait tout de même qu'ils marchaient dans la même direction, mais est-ce totalement le cas ? Peuvent-ils totalement se comprendre ? D'un côté comme de l'autre, Paru Itagaki, en seulement quelques pages, expose vraiment bien le ressenti de chacun des deux personnages. Aucun des deux n'apparaît en tort, on les comprend tous les deux... et puis, ce n'est pas parce qu'ils se disputent un petit peu que le fond de leur relation semble en danger, ainsi Legoshi a-t-il une proposition à faire que seul lui était capable de sortir naïvement dans ce contexte, tandis que Haru laisse encore bien entrevoir à quel point elle est attachée à ce loup parfois bêta. On ne doute alors pas vraiment du lien qui les unit, encore plus quand on voit toutes les fois où Legoshi pense à Haru pendant son entraînement...
Car oui, dans ce tome, il est donc avant tout question d'entraînement, celui que Legoshi doit effectuer auprès de Gohin pour devenir plus fort. Une recette aux accents de pur shônen nekketsu qui est surprenante dans Beastars, mais évidemment la mangaka ne va pas aborder la chose de manière classique, et la notions de force est ici véhiculée d'une façon riche de sens dans les entraînements que Legoshi subit, ce que Gohin lui impose symbolisant bien la volonté du loup: ne toucher à aucune viande, parvenir à protéger les élèves de l'académie plus encore que de chercher simplement le meurtrier de Tem, tout simplement réussir à construire un monde où carni et herbi pourraient vivre réellement en harmonie car tous sont des êtres vivants devant se respecter. Le plus bel exemple de cette idée: ce que notre génialissime loup décide de faire des 7 morceaux de viande ayant servi à son entraînement. Un choix fort, allant jusqu'à étonner le panda lui-même, évidemment en bien. Un panda qui, d'ailleurs, continue lui aussi de se dévoiler un peu plus, ne serait-ce que par son statut de panda ayant la puissance physique d'un carnivore alors qu'il est herbivore.
Et le petit travaille sur Gohin est loin d'être le seul "à-côté" de ce volume, car Itagaki, en permanence, n'offre jamais une phase d'entraînement classique, et s'intéresse toujours avant tout à ses personnages, qui ont toujours des choses à véhiculer. On adorera la réaction de Jack et des autres en tout début de tome devant un Legoshi qui change y compris physiquement, tout comme on restera toujours aussi intéressé par ce que Juno montre d'elle, ou par, évidemment, la manière dont Louis continue de se faire une place dans le gang des lions, au coeur du marché noir, quitte à même se confronter à son père adoptif. Enfin, même si ce n'est que le temps d'un chapitre, certains visages encore plus secondaires ont aussi pas mal de choses à véhiculer, comme la femelle guépard Sheila et la brebis Peach dans un dernier chapitre abordant la question des réseaux sociaux avec nuances, ou, avant ça, la femelle okapi Cosmo, danseuse dans uns trip club, où elle fait face avec sa propre fierté à l'appétit sexuel voire l'appétit tout court des mâles carnivores venant la voir, quitte à ce que la frontière entre ces deux formes d'appétit se brouille parfois, pour un résultat très fort dans sa symbolique.
Ainsi la série suit -elle son cours avec toujours autant de richesse et d'efficacité. L'intrigue principale suit son cours vraiment très doucement, mais Itagaki a toujours ce don pour profiter de celle-ci afin de travailler en profondeur, avec complexité et nuances, ses sujets et ses personnages.
Chronique 1 :
En affirmant sa volonté d'enquêter sur la mort de l'alpaga Tem, Legoshi s'est sans doute fait un ennemi. Il est ainsi attaqué par plus fort que lui, ce au sein même de Cherryton. L'agresseur parvient à prendre la fuite, et la détermination du loup gris n'en n'est que renforcée : Il se rend auprès de Gohin, le panda médecin du marché noir, pour lui demander de l'entraîner...
L'entraînement est une phase classique du nekketsu, une étape qu'on ne s'attendait pas à voir dans Beastars ! Legoshi doit ainsi devenir fort, et recquiert l'entraînement du sévère Gohin. Evidemment, Paru Itagaki est là pour ne pas rendre cette étape pénible, et c'est toute une symbolique qui se dégage de l'entraînement de Legoshi : la volonté du loup d'évoluer et de s'ancrer dans une société pleine d'harmonie, au sein de laquelle carnivores et herbivores pourraient coexister sans crainte. Une idée excellente, et raccord avec les thèmes de la série, qui amène aussi une véritable évolution du protagoniste.
Alors, l'enquête autour de la mort de Tem, remise en avant depuis le volume précédent, ne progresse qu'en filigrane, le récit montrant parfois que cette piste du scénario n'est jamais oubliée. Néanmoins, c'est plutôt sur différents éléments que ce huitième opus cherche à s'intéresser, qu'il s'agisse de la perception de l'entourage de Legoshi de l'évolution de ce dernier, la relation un poil tendue avec Haru, mais aussi l’avenir de Louis au sein du monde de l'ombre.
Et concernant le personnage, l'autrice continue de développer un miroir entre le cerf et le loup tout à fait passionnant. Si Legoshi fait des efforts acharnée au nom d'une société harmonieuse, Louis trouve toujours plus sa place sur le marché noir. Les parcours respectifs des deux personnages est riche de sens, et amène une scène de rencontre très succincte mais véritablement évocatrice. C'est d'ailleurs autour de Louis que se jouent les plus grands moments forts du volume, la richesse du personnage progressant à la même au même rythme de son passé dévoilé par le récit. De nouveaux éléments viennent donc étoffer Louis, un personnage dont on ne peut deviner la destinée, tant son ambiguïté est mise en avant, à chaque fois un peu plus.
Le scénario global de Beastars ne progresse donc que peu, au final, dans ce volume. Paru Itagaki a une démarche très cohérente en privilégiant le développement de ses personnages centraux, mais aussi de son univers, quitte à ce que le fil rouge avance à un rythme plus posé. Une manière de faire totalement honorable, car c'est pour la profondeur des personnages qu'on ne cesse d'être captivé par le récit, et qu'on en redemande à chaque fois.
Aussi, on pourrait penser qu'un tel programme amènerait la mangaka a imposer une ambiance trop lourde. Le sérieux est de mise, bien plus que dans les premiers opus, mais les petites notes d'humour ne sont jamais oubliées. Une séquence autour de Legoshi et Haru est un parfait exemple, tandis que le chapitre final de ce tome propose une coupure nette en abordant purement la société de cet univers d'animaux, en traitant habilement l'idée des réseaux sociaux sans tomber sur le discours grotesque à leur sujet. La série de Paru Itagaki reste astucieuse et bien pensée, même sur des segments où on s'y attend le moins.