Beastars Vol.21 - Actualité manga
Beastars Vol.21 - Manga

Beastars Vol.21 : Critiques

Beastars

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 30 Mars 2022

Chronique 2 :

Le jour de la Bonne Chair est synonyme d'émule de part et d'autres de la ville. Legoshi se rend au marché noir pour défier Melon dans un ultime affrontement, mais ce sont différentes communautés carnivores qu'il doit d'abord combattre. Après avoir honoré le défi des varans de Komodo, le loup gris se frotte au Gang Inari, composé de redoutables renardes.
De son côté, Louis a repris les affaires de son père et prononce un discours largement retransmis. Alors que les tensions entre carnivores et herbivores sont à leur paroxysme, le cerf brise un tabou : Evoquer le besoin de chair des mangeur de viande...

A l'approche imminente de la conclusion de Beastars, Paru Itagaki fait monter la fièvre de son récit afin d'aboutir à un climax haletant sur tous les points. Evoquant les visionnages des films Avengers suite aux conseils de son éditeur, elle nous propose un vingt-et-unième tome construit sur des groupes de personnages menant leurs propres batailles dans un climat de tension que l'œuvre n'aura jamais connu depuis ses débuts. Plus que le combat décisif entre Legoshi et Melon, promis depuis un certain temps, c'est l'équilibre de la société de paix entre carnis et herbis qui risque de s'effondrer. Dans ce contexte et pour l'union entre les animaux, chacun à son rôle à jouer.

Ainsi, malgré l'omniprésence de Legoshi qui livre des combats le poussant dans des retranchements qu'il n'a encore jamais expérimenté, plusieurs personnages jouent un rôle clé, à commencer par Louis qui endosse la responsabilité d'orateur dont le discours à double tranchant fait voler les tabous en éclat, quant Yahya et Gosha tentent de maintenir le fragile équilibre encore en place. Les personnages clés de la seconde partie du manga jouent un rôle évidents dans ce segment final de l'histoire, sous les yeux de nombreux personnages que nous avons croisé depuis les débuts. Le côté réunion du volume est aussi évident que fort, Paru Itagaki cherchant vraisemblablement à boucler ce qui a été entrepris depuis le premier volume en ne laissant personne sur la touche, quand bien même des figures comme Juno ou Haru ont vu leurs temps d'apparition largement diminuer dans la seconde moitié de l'histoire.

Et tandis que Legoshi est le seul à mener un combat purement physique, presque viscéral face à un Melon qui veut s'extirper de ses tourments par le sang et la violence, le tome semble s'orienter vers une résolution morale, répondant à un dilemme qui plane depuis le meurtre de Tem l'alpaga. Le moment est assurément fort, prend à contrepied l'une des directions du volume et s'appuie sur des amitiés et autres liens entre personnages que nous n'aurions pas imaginé si fort. Par les actions parallèles des différentes têtes d'affiche du récit, la société animale de Beastars a évolué, aussi la mangaka dresse ici un premier bilan fort par son humanité.

Pourtant, l'affrontement entre Legoshi et Melon n'est pas conclu au terme de ce tome. L'optique centrale de l'acte final de la série reste donc à narrer, ouvrant la voie à une 22e et dernier opus qui s'annonce puissant. Mais s'il y a l'impatience de découvrir le fin mot de l'histoire et ce que donnera l'ultime réunion de quelques protagonistes, il y a aussi le regret de devoir dire adieu aux personnages et à l'univers, quand bien même il nous restera les deux derniers volets de Beast Complex ainsi que la troisième saison de l'adaptation animée à découvrir.


Chronique 1 :

Le jour de Bonne Chair, tournoi voué à désigner qui sera leader du marché Noir, bat son plein, et Legoshi est sorti victorieux de son premier combat contre le gang Venin. Marqué par la ressemblance de ces varans avec son propre grand-père Gosha, le loup a effectivement su gagner le respect des reptiles grâce à à sa persévérance et à son empathie. Et c'est ainsi qu'il fait un nouveau pas vers l'avant, en agrandissant même, avec le sang de reptile gracieusement donné par les varans, sa flamme de sangs-mêlés. Mais pour le deuxième duel, tandis que le gang des lions dirigé par Melon affronte le gang Tacheté des léopards, notre héros, lui, va devoir en découdre avec le gang Inari des renardes, un gang exclusivement féminin...

Après le combat contre le gang Venin qui confrontait Legoshi, quelque part, à son propre héritage puisqu'il a du sang de varan, l'affrontement suivant place donc le loup face à une autre de ses craintes: devoir affronter une femme, lui qui déteste précisément devoir affronter des filles. Le duel contre Ten, la charismatique boss du gag Inari, jouit alors d'une symbolique assez forte elle aussi, en poussant toujours plus Legoshi à devoir s'interroger sur sa vision des femmes, sur les rapports masculin/féminin. Et pour ça, il peut compter sur tout ce qu'il a déjà pu apprendre auprès des femmes qu'il a pu côtoyer ces derniers années, à l'image de Kyu tout récemment, de Seven, de Juno, ou bien sûr de sa chère Haru. Et en face, Ten, même si son cas reste un peu rapide, n'en reste pas moins une figure passionnante dans ce qu'elle véhicule, dans ses choix en tant que femme pourvue d'un fort féminisme, ou même dans son désir de déconstruire également les clichés vis-à-vis de son espèce, certaines légendes ayant longtemps traité les renardes comme des esprits malins et autres visions négatives. Dans le même temps, Paru Itagaki nous invite brièvement à suivre le duel de Melon contre le gang Tacheté, une confrontation ayant là aussi une certaine symbolique puisque l'hybride a du sang de léopard en lui. Le combat ne fait, alors, que réveiller encore un peu plus certains souvenirs de son enfance, et sa vision d'une mère qu'il détestait. Plus que les combats en eux-même, tout l'intérêt de ce tournoi reste, alors, la façon dont Paru Itagaki, fidèle aux thématiques de son oeuvre, en profite pour peaufiner jusqu'au bout ses principaux personnages.

Mais en réalité, dans cet avant-dernier volume de Beastars, Legoshi et Melon sont loin voire très loin d'être les seuls personnages sur le devant: toute une partie du tome nous invite à suivre plusieurs autres figures-clés du récit, et de ce côté-là aussi la mangaka fait des merveilles, en particulier dès lors que Louis, lors de sa conférence de presse pour le groupe Horns, fait des déclarations fortes vis-à-vis du marché Noir dont il ne faut plus détourner les yeux, brisant des tabous au risque de provoquer une vraie pagaille dans les rues... Mais peut-il y avoir de vrais changement sans révoltes ? Le choix du cerf est mémorable, mais pas autant que les conséquence de ses déclarations, des conséquences questionnant de plus belle la possibilité du vivre-ensemble et de la compréhension entre carni et herbi. Tandis que Yahya et Gosha sont face aux émeutes, on suit avec intérêt des alliances carni-herbi réussies, à l'image de celle entre Kyu et les lions pour voler à la rescousse de Louis, ou, dans un registre plus calme, la bonne ambiance du club de théâtre où tous se côtoient, ainsi que le visites faites par Pina à un "prédateur" que l'on connaît bien.

En somme, Paru Itagaki ne perd pas le nord avec ce 21e et avant-dernier volume de la série: tout, ici, est toujours prétexte à offrir une réflexion sur la société riche et fouillée. Désormais, on se demande bien comment la mangaka achèvera son oeuvre en un seul petit tome, mais la toute dernière page semble amener un rebondissement soudain (et peut-être un peu facile, donc il reste à voir ce qui en sera fait) assez intrigant. Espérons ne pas être déçus, mais l'autrice a toute notre confiance pour ce final que l'on espère à la hauteur.
  

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Takato

16.5 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs