Be x Boy Magazine Vol.3 - Actualité manga

Be x Boy Magazine Vol.3 : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 21 Décembre 2009

Avec cette troisième parution du magazine Be x Boy, c’est la dernière fois que les lecteurs auront à payer 4 € 95 puisque dans le prochain opus, le prix augmentera d’un euro, et les séries changeront. En effet, sur les 9 titres présents actuellement, on verra arriver 4 nouveaux débuts de séries. En parallèle, certains titres comme Silent Love ou Do you know my detective sont prévus en volume relié dans le catalogue de l’éditeur, respectivement en janvier et février 2010. Pour ce qui est du troisième magazine de Be x Boy, le seul changement à noter est l’apparition de Love Lesson, remplaçant apparemment Viewfinder de la même mangaka. Cependant, il faut savoir que si on a eu droit qu’à deux chapitres de la série principale, c’est que le premier tome est ainsi fait : deux épisodes de Viewfinder et trois histoires courtes, dont Love Lesson, dont la présence ici est alors justifiée.

Silent Love se retrouve ici en premier chapitre du magazine, et c’est avec un immense plaisir qu’on retrouve l’amour perturbé de Tôno et Tamiya, qui ont en plus du même coup droit aux pages couleur. Bien que les complications qui unissent et séparent les deux adolescents soient assez classiques, on se passionne bien volontiers pour la candeur de Tôno, sa timidité maladive et son manque d’expression toujours bienvenus. Et puis l’arrivée d’un ami d’enfance a beau être un peu facile, cela permet de se demander comment les deux jeunes hommes vont s’en sortir : cela les séparera-t-il ou au contraire cette épreuve renforcera-t-elle leur amour ? Yebisu Celebrities, qui vient juste après, est nettement moins émouvant et plaisant. En effet, on retrouve Haruka et sa stupidité. Certes, vous me direz qu’il n’y a qu’un pas entre naïveté candide et stupidité. Pourtant, ce n’est pas tellement un point de vue subjectif : il suffit de se rendre compte du caractère passif et complètement mièvre d’Haruka pour en comprendra la limite. Ses rougissements, ses sourires à la « petite maison dans la prairie » (oui oui il y a même le chien) et ses pleurs lorsque son patron daigne s’intéresser à lui … On a vaguement l’impression que l’histoire va décoller grâce à la création d’un nouveau slogan pour une entreprise quelconque, mais tout cela n’a pour but que de rapprocher le patron et son subordonné. L’auteur ne profite même pas de la pléiade de beau gosse qu’elle a introduit dans le premier tome afin d’en faire un harem : cela aurait été moins crédible mais au moins un peu plus animé que les réflexions amoureuses puériles d’un gamin qui appelle encore « patron » celui qu’il aime. La suite au prochain épisode ? Mais a-t-on véritablement envie de savoir comment va tourner tout ceci pour les deux êtres qui, au final, ne nous intéressent pas tant que ça ?

Avec Hey Sensei, on retrouve la fraîcheur de Yaya Sakuragi, qui réussit toujours à mettre en scène des personnages un peu complexés, timides et peu démonstratifs. Le désir de l’un, la retenue de l’autre, l’avancement des deux se concrétisant par un déménagement du prof … Plus l’on s’éloigne du cadre scolaire, meilleure est l’histoire. Néanmoins, la différence d’âge et de statut est conservée et c’est dans un souci de rigueur -bien que parfois maladroite- que la mangaka fait évoluer doucement ses deux personnages, sans que l’on remarque toutefois de changement majeur. Love lesson est donc un chapitre bonus du premier tome de Viwfinder, et il conserve avec lui toute l’appréhension que l’on peut coller au nom de l’auteur : du sexe pour du sexe, de la violence et surtout une grande part de soumission de la part d’un protagoniste supposé être un peu rebelle … C’est globalement ainsi que commence donc ce chapitre, avec un « actif » au regard dur et à l’approche sympathique, un « passif » plus que passif, soumis telle une serpillère devant un balais. Et vas y que je te saute dessus avec comme prétexte de te piquer ton paquet de cigarettes, et vas y que je te viole comme je veux sur le toit de l’école … Pas vraiment de sado masochisme ici, juste une scène de sexe pour ne rien dire, juste une nouvelle sans intérêt aucun. De plus, celle-ci est particulièrement courte et n’a donc pas une seule case de disponible pour ne serait ce que faire semblant d’approfondir un caractère en particulier.

Welcome to the chemistry lab ! fait un grand pas en avant dans son histoire. Et, si l’on regrette que des couples homosexuels se forment si facilement dans tous les coins, cette nouvelle romance amène un peu de fraîcheur, même si l’on se languit du sadisme mystérieux de Shibaura. Ici, c’est le frère de Kôsuke qui découvrira l’amour qu’il s’efforçait de tenir à distance de son frère. L’élu de son cœur est un joli garçon à la mémoire trop courte, et qui a l’originale habitude de tout noter dans un carnet … sauf ce qui dépend de ses sentiments. Un bon moment de lecture, qui fera sourire et plaira d’avantage que la relation professeur - élève de Shibaura et Kôsuke. Dans My demon and me, la première chose qui nous vient à la lecture est sans hésitation l’absence inhabituelle de scène érotique. C’est juste un très long chapitre sur la présence de Setsu et son magnétisme. On découvre avec un peu de surprise les vieilles connaissances du démon, et au final la narration n’avance pas : Aki est juste de plus en plus faible et dépend de plus en plus de Setsu, qu’il apprécie manifestement plus qu’il ne veut le dire. Une seule chose peut résumer ce chapitre : l’attente. L’attente d’une quelconque réaction, d’un quelconque avancement dans l’histoire qui a tendance à stagner en mettant trop en valeur des personnages secondaires que l’auteur n’approfondit pas spécialement.

Whispers, par contre, et là où certains titres nous apportent une bonne surprise, devient moins captivant. Renji est de plus en plus transparent -c’est le cas de le dire-, et leur péripétie de ce chapitre n’intéresse pas vraiment. En effet, la thématique de la mort, des revenants, est bien gentille mais quelque peu trop fortement appuyée. Ceci dit, la narration de Bohra Naono est efficace, tant elle allie bien les situations comiques voire ridicules avec les passages plus profonds, développés et réfléchis. De plus, le graphisme, toujours aussi caractériel et soigné, permet d’apprécier presque à sa juste valeur un chapitre un peu plus décevant. Une fois qu’elle aura épuisé toutes ses idées autour de la qualité de réincarnation de Kazuki, on se demande bien dans quoi le récit va pouvoir puiser une source d’inspiration … Lovely teachers, quant à lui, continue d’aborder tendrement la relation entre les deux profs de primaire. On revient sur la notion de préjugé, comme dans le premier opus du magazine, mais cette fois par un œil extérieur qui connait déjà bien Takigawa. Les enfants aident le lecteur à ne pas trop prendre au sérieux certains passages tandis que le questionnement de Komori est construit, organisé et légitime. Bref, une lecture qui perdure dans un niveau plus que satisfaisant, et ce tout en douceur : rien n’est brusqué, pas même la relation charnelle des deux hommes. Enfin, le dernier chapitre revient sur les aventures de Shigure et Ryûnosuke, qui cette fois ci ne s’attardent pas franchement sur une affaire policière qui rentrerait dans leur cadre de détective privé. En effet, cet extrait développe d’avantage l’amour qui unit les deux êtres, en en montrant l’ampleur mais aussi les limites : dans la volonté de protection de l’autre, il peut advenir une souffrance mutuelle. La fin de ce chapitre conclut le magazine et nous frustre quelque peut. Certes, mais après ? La série commence enfin à devenir intéressante, malgré le physique largement trop féminin de Shigure.

L’ensemble de cette parution de Be x Boy 3 s’équilibre en lui-même. Si auparavant on distinguait assez clairement les « bonnes » séries et les « moins bonnes », cela a perdu un peu de sa véracité. Ainsi, certains titres évoluent et permettent aux lecteurs de se repositionner constamment face aux séries. L’avantage d’un magazine de prépublication où il faut attendre et toujours attendre entre deux parties d’une même narration, mais surtout où l’on peut comparer la qualité de plusieurs récits portant sur un même thème. Globalement, la disparition de temporaire de Viewfinder, la confirmation des bonnes surprises et l’amélioration de quelques séries permettent de passer outre la déception de certaines autres. Au final, c’est un bon troisième magazine que voilà, et à vrai dire, on commençait à s’attacher aux personnages … Qu’en sera-t-il du volume 4 ?


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs