Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 06 Décembre 2024
Le tournoi préfectoral, décisif pour accéder ensuite aux nationales, bat son plein, à l'équipe du FC Ohura s'est hissée en demi-finales, portée par son prodige Ryû Ichijô. Le jeune garçon passionné de football semble effectivement sur la voie parfaite pour suivre son projet de vie et devenir un immense joueurs: il éblouit tout le monde sur le terrain, il intéresse les recruteurs en ayant d'ores et déjà reçu une invitation de l'équipe des Reds d'Urawa, ses parents commencent à être plus intrigués par ses avancées alors qu'à la base ils n'ont aucun intérêt pour le football, il voit même des filles de son école lui faire leur déclaration (ce qui l'embarrasse plus qu'autre chose, car il ne pense qu'au football)... Mais les deux derniers matchs du tournoi pourraient être d'un calibre supérieur, non seulement car il risque d'être très, très marqué par les adversaires désormais conscients de son talent, mais aussi car certains autres joueurs sont redoutables à leur poste, à commencer par Kenta, le grand gardien des Asakura Kickers.
Alors, Ryû et les autres joueurs du FC Ohura seront-ils à la hauteur jusqu'au bout dans ce tournoi décisif, première étape à franchir dans le plan de notre héros ? On vous laisse évidemment le découvrir dans une première partie de volume rondement menée et facilement prenante, dans la mesure où l'auteur y montre les mêmes bonnes promesses graphiques que dans le tome 1, souligne encore la passion de ses jeunes personnages bourrés de rêves, se permet quelques références bien placées (à Platini, à Pelé...), et fait à nouveau bien ressortir les capacités de Ryû, entre son sens du collectif, son leadership, ses capacités purement techniques et ses visions du jeu stratégiques.
Les débuts de parcours de cet enfant et de ses proches reste alors assez irrésistible... du moins, jusqu'à ce que la dernière phrase du volume 1 se rappelle à nous, et que le récit bascule sur la base d'un drame violent, aussi soudain qu'insondable, comme il peut y en avoir sans crier gare dans toute vie. C'est véritablement cet événement marquant et graphiquement très fort qui lance une bonne fois pour toutes l'histoire de Be Blues!, en amenant bien d'autres sujets au coeur de ce début d'intrigue. Et il va de soi que nous ne dirons pas grand chose de plus là-dessus afin de ne rien spoiler, on peut au moins souligner la puissance avec laquelle Motoyuki Tanaka fait ressortir avec émotion tous les aspects humains de cette tragédie, le mangaka ayant été à bonne école pour ça en ayant été l'assistant de Masahito Soda, qui nous a tant bouleversés avec sa série Subaru (rééditée l'année prochaine aux édition naBan, rappelons-le).
Il sera ainsi question de l'impact sur chacun des proches, de détresse en tous genres selon les personnages (sentiment de culpabilité, sentiment d'impuissance, simple peur ou inquiétude face à ce qui arrive à quelqu'un en qui on tient tant...), mais aussi d'amitiés lumineuses face à l'adversité, et enfin de détermination sans failles avec le refus d'abandonner face aux injustices de la vie.
On pourrait encore souligner d'autres choses intéressantes dans ce tome, à commencer par ce qui se passe du côté d'Anna, la jeune fille métisse apparue dans les tribunes lors du volume 1 et qui, comme prévu, prend de l'importance. Mais n'en disons pas plus, car après il faudrait spoiler. Simplement, on peut affirmer que le mangaka livre un deuxième tome aussi fort que surprenant, d'une intensité et d'une humanité remarquables. Voila qui, définitivement, met Be Blues! sur d'excellents rails !