Banana Fish - Perfect Edition Vol.2 - Actualité manga
Banana Fish - Perfect Edition Vol.2 - Manga

Banana Fish - Perfect Edition Vol.2 : Critiques

Banana fish

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 31 Mai 2021

Incarcéré suite à ses altercations avec la bande de Dino Golzine, Ash devient la cible idéale pour les autres prisonniers, dont l'appétit morbide s'illustre en voyant un jeune garçon de son genre. Max, ancien camarade d'armée du frère d'Ash, décide de garder un œil sur le jeune homme, mais ce dernier refuse ces considérations. Pourtant, quelque chose les relie tous les deux, tout comme ceux qui gravitent autour d'eux : Le mystère Banana Fish. Au même moment, les hommes de Dino s'en prennent au médecin en charge de Griffin, le frère d'Ash en état végétatif, dans le but de lui dérober cette fiole qui semble être un vrai graal pour le patron de la pègre corse. Malheureusement, l'assaut est fatal à Griffin, et l'annonce de son décès pourrait avoir de sévères répercussions, sur Ash notamment...

Œuvre digne d'un film noir, récit mafieux, thriller haletant dont les enjeux gravitent autour d'un même terme, galerie de personnages saisissante... Le premier volume de Banana Fish s'est avéré aussi endiablé dans son rythme que prenant dans tout ce qu'il raconte, si bien qu'il est déjà difficile d'établir un récapitulatif précis et succinct des premiers événements. Passionnante, l'œuvre d'Akimi Yoshida a besoin d'être appréhendée et d'avoir l'attention du lecteur. Panini ne semble donc pas s'être trompé en publiant les deux premiers opus de sa réédition en simultanée, puisque cela correspond en réalité aux quatre premiers volumes de l'édition dite « classique ».

Le cadre de fin du premier volet était celui de la prison, là où sont détenus Ash et Max, et c'est logiquement là que nous les retrouvons. Si on pouvait légitimement se questionner sur le plan qu'a l'autrice en tête pour son récit d'action, de suspense et de mystère, tout portait à croire que ces premiers événements n'étaient qu'une introduction. Car c'est un vrai élément déclencheur qui a lieu en ce début de deuxième opus, un drame qui ne pouvait que marquer les deux incarcérés qui condensent à eux seuls une bonne partie des éléments du titre.

Dès lors, la suite de Banana Fish prend presque des allures de road-trip à travers l'Amérique du Nord, en tenant compte du bon nombre de personnages présentés jusqu'à présent. Chacun trouve sa petite place dans cette aventure, un voyage qui n'a rien de paisible puisque la présence récurrente des hommes de Dino amène constamment des moments d'action aussi effrénés qu'efficaces, et son lot de rebondissements de d'instants fatals. Dans ce climat, l'énigme « Banana Fish » livre de nouvelles réponses. Certaines étaient assez évidentes pour le lecteur, mais il fallait les rendre aussi tangibles pour les personnages. Mais au-delà de ça, la mangaka fait de ce concept une vraie menace en étendant les enjeux au-delà de la simple rixe entre Ash et la bande mafieuse de Dino. C'est bien vu, aussi une simple information fait frétiller de par la tension qu'elle amène. Plus qu'une enquête, la série sera possiblement un combat d'envergure contre un pays et ses institutions. A voir comment Akimi Yoshida traitera cet ensemble par la suite.

Aussi, il est impossible de passer à côté des traitements de personnages, captivants dans cette suite. En premier lieu, Ash révèle sa complexité, celle d'un garçon au caractère ambigu, tête brûlée au bon fond, que la vie n'a pas épargnée. Le protagoniste pouvait faire tiquer sur le premier tome, mais il est désormais difficile de ne pas être attendri par celui qu'il est en réalité. A côté, chacun livre de nouvelles informations. Max a une ampleur un poil différente après lecture de cette suite, on lui greffe même des enjeux autres que le simple lien d'amitié d'autrefois avec Griffin. Shorter vient aussi constituer un personnage remarquable, surtout mis en exergue sur la deuxième partie de ce volet, ce pour tout ce qu'il représente : Le dilemme d'une minorité a priori unaniment représentée dans ces Etats-Unis des années 80. A sa manière, la figure est complexe, et chacun de ses choix lui donne une richesse percutante. Enfin, comment ne pas évoquer Eiji, ce jeune japonais parfaitement opposé à Ash, mais dont la relation avec ce dernier gagne en tendresse et en humanité ? Rien qu'à ce stade, on pourrait s'étaler des paragraphes durant sur chaque personnage, unique et fouillé, donnant lieu à un casting aussi captivant qu'attachant.

Si le doute persistait encore, Banana Fish montre donc ses richesses avec ce second épais volume, passionnant d'un bout à l'autre. Equilibré dans ses traitements, jamais totalement manichéen, rythmé avec brio, pourvu d'une galerie de figures déjà rendues très riches... Le thriller d'Akimi Yoshida méritait une remise en lumière, et ces débuts suffisent à prouver que le manga n'a pas usurpé sa réputation. A noter que cette réédition semble connaître un franc succès, la récente adaptation animée n'étant sans doute pas étrangère à cet engouement. Et tant mieux ! Gageons que cela puisse permettre aux éditions Panini de redonner une place forte à des titres autrefois délaissés, une politique que la maison semble vouloir entretenir.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs