Baltzar - La guerre dans le sang Vol.9 - Actualité manga
Baltzar - La guerre dans le sang Vol.9 - Manga

Baltzar - La guerre dans le sang Vol.9 : Critiques

Gunka no Baltzar

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 19 Mai 2021

Chronique 2 :

Victimes collatérales d'enjeux bien plus grands opposant les deux princes héritiers du Baselland (et, derrière eux, les pays limitrophes du modeste royaume), les élèves de l'école militaire se retrouvent assiégés par les alliés du prince Theodore, emmenés principalement par l'expérimenté colonel Von Rendelick de l'artillerie d'élite d'Erzreich, tandis que certaines familles nobles (dont la propre famille de Helmut) s'apprête elles aussi à apporter leur aide dans ce siège. Malgré la présence dans l'école-forteresse du prince August et toute la persévérance des apprentis qui tâchent de tenir bon en tirant parti des leçons de Baltzar, la situation semble de plus en plus inégale, de plus en plus critique... Mais Baltzar, de son côté, peut-il laisser ses anciens élèves livrés à leur sort ? La réponse est non, preuve que le fada de guerre a commencé à évoluer en s'attachant à ces jeunes. Ainsi, quitte à être renvoyée de l'armée par le chef d'Etat-Major plus tard, notre héros est allé à l'encontre des ordres de ce dernier et, après être parvenu à s'infiltrer jusqu'au Baselland, s'apprête à présent à apporter son aide à l'école par un moyen encore peu courant à l'époque: la voie aérienne, depuis le ballon où il se trouve...

Surtout depuis le volume précédent, la série est entrée dans une phase particulièrement importante, avec la concrétisation du conflit longtemps annoncé entre les deux princes héritiers, conflit envenimé par les ambitions de certains pays des alentours. L'issue de cette bataille en forme de siège de forteresse sera assurément un tournant dans l'intrigue globale de l'oeuvre, chose que Nakajima Michitsune annonce lui-même dans sa postface en prévoyant un tournant majeur pour le tome 10. En attendant d'y parvenir, ce neuvième opus poursuit donc de dérouler l'intense bataille qui a lieu, pour un résultat véritablement prenant d'un bout à l'autre, et cela grâce à différents aspects désormais habituels dans la série.

On pense, en premier lieu, à toute la part tactique très prononcées, encore plus avec le retour de Baltzar à l'école, dans la mesure où notre héros, entre autres choses, prouvera encore toutes ses capacités à agir dans l'urgence, à s'adapter, à se défendre ou à contre-attaquer avec les moyens du bord qui ne sont pas toujours idéaux à la base. Ainsi, les tactiques s'enchaînent tout au long du volume, et c'est au camp qui saura le mieux répondre aux stratégies de l'autre, pour un résultat en constant changement, où rien ne reste fixe bien longtemps. Le mangaka développe les tactiques avec soin, quitte à être parfois bien bavard, mais cet aspect méticuleux est précisément l'un des éléments faisant le charme de la série depuis ses débuts en terme de stratégie militaire. Et c'est aspect, au vu de l'époque choisie par l'auteur pour son histoire, prend encore plus d'intérêt avec l'évocation des avancées techniques et tactiques en matière de guerre. On pense bien sûr à des armements en évolution comme les canons, le mortier... mais plus encore à des choses assez nouvelles pour l'époque, comme l'utilité du journalisme dans les prémisses de la "guerre de l'information", et surtout à l'exploitation des voies aériennes, une chose qui Baltzar fait très bien ici en utilisant sa vision depuis le ballon afin de mieux aiguiller la précision des tirs.

Et à tout cela s'ajoutent, comme toujours, les petites évolutions de personnages. Tandis que l'on attend impatiemment l'impact à venir du côté de Helmut et de son choix, on retiendra les petites mises en avant de nombres d'élèves, sans oublier Baltzar lui-même qui confirme encore le lien établi entre lui et les jeunes dont il avait encore la charge il y a très peu de temps.

Alors, la bataille en cours continue de tenir toutes ses promesses, tant l'auteur se veut méticuleux, immersif, en plus de savoir nuancer suffisamment les deux grands camps. En attendant le prochain tome qui, comme déjà dit, devrait nous faire atteindre un tournant majeur.


Chronique 1 :

Ne pouvant abandonner ses élèves, Baltzar rebrousse chemin pour leur porter main forte. Avec l'aide de Jürgen, il met au point un plan audacieux : Survoler les zones ennemies via un ballon d'observation. Et plus qu'un simple moyen de locomotion pour rejoindre les soldats soutenant le prince August, l'instructeur utilise sa vision des cieux pour guider l'artillerie, afin que celle-ci ne tire plus aux canons à l'aveuglette...

L'arc actuel met les jeunes recrues du Baselland dans une situation des plus tendues : Les voilà assiégées dans leur école, face aux armées du prince héritier composées de soldats aguerris d'Erzreich. Derrière cette guerre, il y a donc de solides enjeux politiques qui paraissent injustes dans leur manière de risquer la vie d'adolescents éloignés de ces considérations. Les bouleversements à l'égard du scénario pourraient être forts selon l'issue de la bataille, ce qui fera sûrement l'objet du prochain opus. Car pour l'heure, c'est le siège en lui-même qui intéresse Michitsune Nakajima.

Et effectivement, on sent que l'auteur prend un certain plaisir à développer son arc et ses rebondissements, en y incorporant de nouvelles idées très tactiques. Parce que les élèves du Baselland sont en sous-effectifs et loin d'être totalement rompus à l'exercice de la guerre, le retour de Baltzar à leurs côtés permet au siège de prendre une dimension hautement stratégique. Sorte de MacGuyver du front, c'est par ses trouvailles avec les moyens du bord qu'il devra permettre un retrait de l'ennemi. Le concept est astucieux et permet effectivement de narrer un conflit qui tient en haleine. Si on se doute que les élèves ne sont jamais salement exterminés pour éviter un récit cruel, la transposition du lecteur à leurs côtés amène une tension particulièrement palpable. Plus que jamais, on ressent le lien entre les recrues et leur instructeur, un point toujours aussi finement développé en filigrane.

Il n'en faut pas tellement plus à ce tome pour se montrer implacable en terme de sensation. L'adrénaline est là et bien que l'auteur se montre parfois bien bavard pour développer les différents pans de son récit, le tout se lit à une allure folle. Dans le genre du récit guerrier, Baltzar redouble d'efficacité. Mais il serait réducteur de limiter les qualités du volume à son intense conflit tactique. Au-delà de ça, l'auteur joue admirablement sur les différents aspects de son univers historique entre l'utilise du journalisme de propagande et les relations ambiguës entre les deux camps. Le développement des personnages n'est jamais en reste non plus, certains éléments s'affirmant bel et bien, suivant la logique des pistes amorcées dans les opus précédents. Baltzar lui-même demeure un protagoniste fascinant : Loin d'être un héros de guerre cherchant le mérite, il prend pourtant plaisir au front tout en voyant germer en lui un autre attachement guidant ses actions. Le mentor évolue subtilement, et le voilà déjà bien différent de celui qu'il était dans le premier tome, dans son rapport à ses élèves surtout.

Intense et intelligemment écrit, l'arc du siège constitue une lecture toujours aussi forte. L’œuvre de Michitsune Nakajima n'a pas à rougir face à d'autres mastodontes du genre guerres historiques, tant elle mène admirablement son récit et ses personnages, avec de multiples densités scénaristiques qui ne rend jamais l'ensemble tout noir ou totu blanc.
   

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

16.5 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16.5 20
Note de la rédaction