Bakuman Vol.12 : Critiques

PCP », le nouveau manga de Mashiro et Takagi, cartonne dans le Shônen Jump, si bien qu’il rivalise avec les séries d’Eiji ! Ce succès mérité pour nos deux mangaka leur ouvre bien des portes, mais tout n’est pas exempt de quelques déboires…

Avec ce douzième volume de Bakuman, nous avons enfin l’impression que l’histoire avance un peu ! Les premiers échecs de nos héros étaient certes indispensables car rares sont les mangaka qui ont connu le grand succès dès leur premier titre. Mais après dix volumes, il était temps de passer à la vitesse supérieur, ce que font les auteurs ici avec brio. Ainsi, l’intérêt est porté sur la réussite toujours plus grande du duo sur Perfect Crime Party, leur manga devenu œuvre à succès dans le Jump. C’est l’occasion de se tourner légèrement vers un sujet parfois évoqué mais jamais vraiment développé : les produits dérivés qui entourent une série, la manière dont l’éditeur de l’œuvre d’origine et le producteur du goodies viennent à créer le dérivé. C’est toujours assez survolé mais le sujet a le mérite de ne pas totalement passer à trappe, permettant d’ouvrir d’éventuelles pistes futures dans l’intrigue. Et si les auteurs auraient pu volontiers ouvrir les premières portent vers la fin de la série, il en est tout autre. Au contraire, Obata et Ohba exploitent un sujet sérieux mais bien présent, même au Japon, afin de mettre des bâtons dans les roues de nos héros : Les mangas incitent-ils les jeunes à la décadence ? Mais là aussi, on regrette que le sujet ne soit pas traité avec plus de profondeur, servant ici de justification pour ne pas conclure la série de suite…

En parallèle, une intrigue secondaire occupe une grande partie de ce volume : L’un des assistants du duo souhaite devenir mangaka, ce qui n’est pas du goût de sa famille, bourgeoise, dénigrant le passe temps du jeune homme. Voilà ainsi l’occasion pour Mashiro et Takagi de rentrer en scène !
Cette histoire, intimement rattachée à l’intrigue principale, revient une nouvelle fois sur l’image du manga dans la société mais se veut cette fois pour étoffée. On reste cependant et malheureusement sur de gros clichés : une famille d’aristocrates jugeant le manga comme une sous culture et le rejeton de la famille rejetant l’avenir pré-construit par les siens pour se rattacher à sa passion… Il est vraiment dommage que le tout soit traité avec tant de légèreté car avec pareil sujet, il y avait matière à livrer un récit passionnant propice à la réflexion ! Mais n’oublions pas que Bakuman est pré-publié dans le Shônen Jump, destiné avant tout à de jeunes enfants…

Au final, ce douzième tome s’avère des plus plaisants et continue à relever un peu la barre alors que le manga commençait à s’essouffler. Le renouveau se marque par la réussite de Mashiro et Takagi, mais aussi par les thématiques sérieuses abordées. Si elles sont traitées avec trop peu d’approfondissement et d’idées pré faites, elles ont le mérite d’exister et constituent à faire de ce douzième volet une lecture agréable, qui pourrait peut-être en réconcilier certains avec la série !

Takato