Attaque Des Titans (l') Vol.19 : Critiques

Après avoir redonné le pouvoir aux mains de la véritable famille royale, désormais représentée par Christa, le bataillon d’exploration se lance dans une mission qui pourrait sceller le destin de l’humanité. De retour à Shinganshina, l’escouade parvient à boucher le trou du mur Maria grâce au pouvoir de titan d’Eren et pallier ainsi à la destruction par laquelle tout avait commencé. La dernière tâche n’est pas des moindres puisque le bataillon compte explorer la cave de la famille d’Eren dans laquelle Grisha Jäger a caché la vérité sur la situation de l’humanité, ce avant sa mort. Mais sur place, ils sont pris en tenaille par Bertolt, Reiner et le titan bestial, déterminés à ravir Eren de nouveau…

Après la longue, mais néanmoins passionnante phase du coup d’État, l’intrigue est revenue à un style qui lui préfèrent souvent les fans, à savoir la lutte pure entre le bataillon d’exploration et les titans. L’arc qui s’est mis en place renoue ainsi avec l’adrénaline connue lors des plus grands instants du manga et après une accalmie dans le récit, Hajime Isayama nous propose un affrontement à la tension palpable tout le long. Longuement attendu, le combat contre les « traîtres » tient ses promesses tant il joue autant sur la nervosité de la mise en scène que dans l’aspect tactique qui met à contribution chacun des personnages du récit. La lecture se fait à une vitesse folle étant donné la dominance de l’action, certes, mais c’est un affrontement d’une grande efficacité que l’auteur nous propose, achevant d’ailleurs son opus par un suspense qui nous ferait regretter d’avoir rattrapé la parution japonaise, nous contraignant à attendre un petit moment avant le vingtième tome.

En parallèle, ces quelques chapitres se montrent profonds par les différents points narratifs qu’ils décortiquent. D’un côté, l’intrigue principale est toujours piquée par quelques indices et non-dits qui mettent notre curiosité en ébullition et permettent de croire qu’on se rapproche des grandes révélations autour de l’univers. Et si certaines pirouettes scénaristiques, par exemple sur le tome 16, pouvaient nous laisser sceptiques, Isayama semble ici traiter son scénario de manière plus efficace et sait bel et bien où il va. C’est en particulier un certain flashback qui consolide notre opinion, un point du tome qui lève le voile sur un vieux mystère que certains auraient presque oublié, et qui pourtant se révèle crucial quant aux objectifs de l’intrigue et à la personnalité de certains personnages. Ils sont d’ailleurs nombreux à être développés ici, que ce soit du côté des antagonistes comme Reiner et Bertolt ou tout simplement de quelques alliés à l’image d’Erwin Smith. Là où on se montre inquiet, c’est que cette technique narrative est souvent utilisée en amont de la mort des dits personnages… à moins que le mangaka joue une fois encore avec nos nerfs et nous mènent vers de fausses pistes ?

En définitive, l’arc de la contre-attaque, si on peut le nommer ainsi, brille par sa tension et les différents éléments scénaristiques passionnants qu’il apporte. La série, après dix-neuf tomes, se révèle toujours aussi nerveuse et efficace et son intrigue avance à bon rythme tout en gardant nombre de mystères sous le coude. Bref, on se régale toujours autant.