Ascension Vol.11 : Critiques

Buntarô retrouve sur sa route Miyamoto, son camarade et rival du lycée, parti en France pendant plusieurs années pour se perfectionner en escalade. Ces retrouvailles s'annoncent pleines de promesses, et pourtant, Miyamoto n'agit pas vraiment comme l'espérait Buntarô. Il a changé, en profondeur, la déception n'est pas loin, et se confirme totalement quand Yumi va tout lui dévoiler sur les mensonges du jeune homme...

Nouvelle déception dans la vie de Buntarô, et cette fois-ci, elle vient de celui par qui tout a commencé. Tome après tome, que ce soit ici à cause des mensonges de Miyamoto ou des manigances de Yumi la fille facile, tout semble devoir éloigner toujours plus notre héros d'une société en laquelle il n'a plus aucune foi. Le temps passe de nouveau, Mori devient quasiment méconnaissable... pourtant, quand il sauve la vie de Hana, une jeune femme perdue en montagne, il semble enfin faire une rencontre qui pourrait tout changer...

L'aventure montagnarde et humaine de Buntarô Mori se poursuit dans un volume qui enclenche des évolutions notables, car après la plus grande déception amenée par Miyamoto, les dernières pages du tome ne laissent aucun doute quant à l'importance qu'a pris la nommée Hana dans la vie de notre héros. Cette jeune femme, Shin'ichi Sakamoto prendra bien ici quelques pages pour aborder sa façon d'être, son caractère, sa propre solitude, mais ces quelques pages ne suffisent pas encore, cela reste bien trop peu, et l'on a hâte de voir tout ceci mieux expliqué.

Pour l'heure, on retrouve surtout le goût du mangaka pour les métaphores visuelles (superbes, mais qui demanderont parfois de s'accrocher) et pour les sauts dans le temps. Il n'est également pas rare de voir plusieurs dizaines de pages quasiment dépourvues de dialogues, les dessins suffisant.
Mais il y a un mais : à force d'aller dans ce style, l'auteur donne l'impression de passer vraiment trop vite en revue certaines choses. Ainsi, le retour tant attendu dans la série de Miyamoto a un petit goût de trop rapide, de pas assez développé. Ses mensonges sont trop vite passés en revue, mais cela colle néanmoins plutôt bien au caractère désormais totalement désabusé de Mori, de moins en moins surpris par ce type de trahison. Et en ce qui concerne les nombreux jeux dans le temps, qu'ils soient à grande échelle (encore une ellipse de trois ans) ou à plutôt petite échelle (petits retours en arrière, flashbacks), tantôt ils bluffent et intriguent fortement quant à la suite (les dernières pages), tantôt ils tendent plutôt à briser le rythme, voire à perdre un lecteur qui ne serait pas assez attentif (il n'est pas rare que les petits retours en arrière soient amenés n'importe comment).

Ascension se poursuit donc sans vraiment décevoir, ce tome apporte à son tour une pierre à l'édifice, mais attention toutefois, car le mangaka semble parfois trop privilégier le style sur le fond.