Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 22 Septembre 2023
A chaque tome de Nagatoro son édition DX ! Fidèles à leur volonté de proposer des versions collector fidèles à celles sorties au Japon, les éditions Noeve Grafx nous proposent en guise de principal supplément, cette fois-ci, un nouveau livret d'une grosse trentaine de pages qui ne contient non pas de nouveaux mini-chapitres hommages d'autres auteurs (comme ce fut le cas pour certaines éditions DX des tomes précédents), mais une sorte de mini fanbook officiel dans lequel l'auteur Nanashi aborde certains éléments de son oeuvre. Entre présentations suffisamment détaillées des principaux personnages, mini-chapitres spéciaux les mettant à l'honneur, quelques éléments préparatoires de designs pour les couvertures et les personnages, plan du quartier où se déroule l'action, ou encore réponses à des questions posées par les lecteurs sur les réseaux sociaux de la série, on a droit à un livret tout à fait sympathique, qui plus est dans une la bonne qualité d'édition habituelle pour ce tire de bonus sur la série (couverture souple à embossage, papier glacé, impression convaincante). Ajoutons à ça les habituelles jaquette alternative et carte Noeve exclusive, et on a droit à une version DX satisfaisante, même si elle revient tout de même à 4,95€ de plus que l'édition simple et est donc à réserver aux plus grands fans.
Dans ce tome, une nouvelle fois, Nagatoro ne manque pas la moindre occasion d'asticoter son senpai, que ce soit quand elle découvre qu'il lit un manga pour filles où les deux personnages principaux leur ressemblent, en voulant lui faire goûter sa glace (au wasabi, en plus) à la façon d'un baiser indirect qui doit forcément gêner un puceau comme lui, en l'accompagnant à sa manière lors du marathon interclasses du lycée, quand il se retrouve dans une situation improbable en voulant lui rapporter son téléphone, ou quand il passe chez elle pour lui donner des polycopiés alors qu'elle est malade.
Les situations se suivent et pourraient se ressembler dans cette série, ce qu est déjà arrivé parfois dans des tomes précédents. Mais ici, une fois passés les premiers chapitres rapides et classiques mais toujours assez sympathiques, Nanachi parvient à tirer des choses encore plus intéressantes de certaines situations. Ainsi, l'épisode du marathon est l'occasion de voir, une nouvelle fois, le bon fond de Nagatoro qui, derrière ses taquineries, aide son senpai à rattraper la présidente (celle-là, ne vous demandez pas pourquoi elle court en bunny, c'est pour l'art, ou alors juste pour le fan-service) et tente de le pousser de l'avant, qui plus est aidée par ses copines (même si ces dernières n'y voient sans doute vraiment qu'un jeu). Le passage où notre héros surprend une discussion entre les filles permet d'entrevoir certaines petites choses plus sincère sur la jeune fille, quand son senpai n'est pas dans les parages. Mais c'est surtout le long passage sur la visite de senpai chez la jeune fille, durant un peu moins de la moitié du tome, qui captera sûrement le plus l'attention, de par la découverte de la grande soeur de notre héroïne (elle-même un peu taquine envers sa petite soeur, à sa façon) mais aussi d'une Nagatoro un peu différente à la maison et, tout simplement, de son prénom.
De manière générale, on appréciera aussi de voir le jeune garçon prendre conscience de certaines choses. Avant il ne s'intéressait pas aux autres et se contentait de dessiner, mais depuis que Nagatoro est entrée avec fracas dans sa vie la situation est un peu différente. A tel point que, quand elle est absente quelques jours, c'est lui qui est inquiet pour elle et qui ressent sûrement comme un manque. La lecture, sans forcément avoir de grosse prétention, reste alors agréable, portée par cette chipie qui, derrière ses moqueries, cache son bon fond et ses sentiments qu'elle peine peut-être encore à assumer.
Pour finir, notons deux changements pour ce tome. Tout d'abord, une épaisseur accrue (sûrement pour inclure intégralement ici le passage où le senpai va voir Nagatoro chez elle), le présent opus proposant environ 180 pages de lecture là où les précédents opus peinaient à atteindre les 160 voire 150 pages. Ensuite, un changement d'imprimeur, puisque l'italien Lego cède ici sa place au tchèque PBtisk, pour un résultat assez semblable (toucher agréable, souplesse, et impression correcte malgré quelques moirages), même si l'on sent que le papier est différent.