Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 26 Septembre 2023
L'affrontement bat son plein entre Lashil et le connétable Larini qui est au service du souverain de Biove. Mais il ne s'agit pas du seul affrontement qui a lieu: dans la pièce où est retenu ce qu'il reste du corps du disparu Hydro, le souverain en personne fait face au mystérieux groupe dont fait partie Ash, groupe qui est clairement décidé à s'emparer de Hydro... mais dans quel but ? Qui sont-ils ? Et qui ressortira réellement vainqueur de cette bataille où s'opposent finalement trois camps ?
Après avoir fort bien fait monter les enjeux et les attentes dans le tome précédent, Norihiro Yagi, dans le premier tiers de ce 16e volume, nous offre une fin d'arc à Biove qui s'avère être un brin en-deça de ce que l'on pouvait espérer, principalement pour une raison assez habituelle dans cette série: la relative pauvreté de l'action. Malgré des idées assez intéressantes, comme le désir de Lashil de contrôler ses capacités pour maîtriser Larini sans le tuer (là où Larini, lui, a clairement des désirs meurtriers), le fait est que, une nouvelle fois l'auteur peine à proposer un affrontement vraiment dynamiques, puisqu'il reste sur un découpage très académique et passe plus par les pensées parfois un peu barbantes du héros. Larini ne dégage finalement rien en tant qu'adversaire, tout comme le souverain de Biove dans l'autre affrontement. En revanche, les conséquences de tout ça restent suffisamment intéressantes grâce aux précisions qu finissent par être données sur les ariétains, le groupe qu'a rejoint Ash. Qui sont-ils exactement et que veulent-ils ? Les éléments de réponses amènent à la fois des considérations intéressantes vis-à-vis de Hydro, et de nouveaux détails sur certains éléments de background de cet univers, à commencer par l'origine de la création des détenteurs de photons.
Une fois cette partie bouclée, les dernières dizaines de pages de ce tome nous préparent à un problème peut-être plus inquiétant qu'aucun autre pour nos héros, dans la mesure où ils se retrouvent mis à mal par un peuple bien mystérieux, quasiment inaccessible, capable de manipuler le climat entre autres choses, et se présentant donc comme particulièrement dangereux. Mais tout ceci n'est qu'installé et est voué à prendre sans doute de l'ampleur dans le prochain tome. Et en attendant, c'est à des considérations plus personnelles que s'intéresse le milieu de ce volume. Des considérations centrées sur la relation unissant les deux femmes s'affichant dos à dos sur la jaquette: Leana et Diva, troublées depuis les récentes révélations sur les origines de la princesse. Tandis que Leana regrette d'avoir dû cacher la vérité pendant si longtemps à sa garde du corps, Diva reste tourmentée: va-t-elle se mettre à douter de la princesse uniquement à cause de son affiliation ? La réponse arrivera lors d'une petit danger dans les bois franchement expéditif, mais suffisamment sympathique puisqu'il développe enfin le passé de Diva et son lien avec Leana, tout en nous montrant une princesse qui continue de se montrer plus débrouillarde en s'extirpant toute seule du danger.
A part ça, que dire de plus ? Que l'on trouve étrange le synopsis en quatrième de couverture où l'éditeur en dit trop sur des choses n'arrivant pas avant la toute fin du tome, et qu'il y a de quoi être un peu agacé par les blagues sur la poitrine de Caligula qui finissent par être lourdes, d'autant qu'elles cassent l'ambiance tendue parfois. Sinon, dans l'ensemble, ce tome est à la fois un peu décevant après la belle montée du volume précédent, et suffisamment intrigant dans ses nouveaux petits développements et dans les possibilités à venir. Le principal problème est que, comme quasiment toujours depuis le début de cette série, Norihiro Yagi semble incapable de hisser le niveau un cran au-dessus, en donnant alors lieu à un récit d'aventure un peu artificiel, qui se suit sans déplaisir mais sans passionner.