Aposimz la planète des marionnettes Vol.1 - Actualité manga
Aposimz la planète des marionnettes Vol.1 - Manga

Aposimz la planète des marionnettes Vol.1 : Critiques

Aposimz - Ningyô no Kuni

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 09 Novembre 2018

Auteur de science-fiction reconnu pour ses titres, notamment Blame et Knights of Sidonia, Tsutomu Nihei fait énormément parler de lui ces derniers temps en France. Et pour cause, le mangaka sera présent lors du prestigieux Festival International de la Bande-Dessinée d'Angoulême, tandis que les éditions Glénat mettent en avant les œuvres de l'artiste. En parallèle à la réédition de Blame, c'est au tour de la dernière série en date de Tsutomu Nihei de paraître. Prépubliée depuis l'année dernière dans le magazine Shônen Sirius, Aposimz est une série relativement jeune puisqu'elle ne compte que trois tomes dans son pays d'origine. Et tandis que la fin 2018 se profile, c'est au tour de la France de découvrir ce nouveau titre.


L'astre artificiel Aposimz est une véritable terre de ruines enneigées. Ceux qui vivent à la surface de l'astre doivent survivre tant bien que mal, et c'est le cas d'Ao, Biko et Essro, qui reviennent d'une petite expédition. Sur le chemin du retour, ils croisent la route d'une jeune fille poursuivie par les soldats de l'Empire de Revidor. En sauvant la demoiselle, le trio ne s'attendait pas à de telles conséquences pour leurs actes. Car la jeune fille détenait des projectiles convoités par l'Empire, des munitions capables de bouleverser le monde...


Tsutomu Nihei est un auteur reconnu pour son style, bien que celui-ci ait grandement évolué entre Blame et Knights of Sidonia. Ainsi, l'immersion dans Aposimz se révèle particulièrement efficace et, d'une certaine manière, envoûtante, ce dès les premières pages de ce premier opus. Dans cette nouvelle série, l'auteur met à l'honneur de vastes contrées enneigées dans un univers qu'on pourrait qualifier de post-apocalyptique. De ce fait, le style de l'auteur se veut très épuré : le blanc domine sur de larges étendues, tandis que les contours de démarcation des personnages ou décors se font très discrets, de manière à ne pas contraster avec cette ambiance enneigée. Ces derniers temps, plusieurs séries ont abordé une vision d'un univers étendu et désolé couvert par la neige, comme le premier arc de To Your Eternity et Fire Punch. L'effet est assez similaire ici, le mangaka parvenant à créer dans Aposimz un climat délicat où la survie semble très présente, mais le tout par une aura plutôt mélancolique grâce à ces vastes contrées blanches qui semblent sans limites.


A côté de ça, ce premier volume installe évidemment une intrigue et un univers, et c'est tout particulièrement ce dernier qui attire notre attention. L'auteur ne prend que peu de temps pour contextualiser son œuvre et nous glisse différentes données et explique les mécaniques de son récit au compte-gouttes. Le prologue introduit les grandes lignes, de manière à ne pas perdre le lecteur, mais on sent une volonté de nous en dire plus au fil des chapitres et des volumes.


Ainsi, le voyage d'Essro sera synonyme de découvertes, mais cette méconnaissance de certaines clefs scénaristiques n'entrave pas forcément le plaisir de lecture. Au contraire, il demeure il grande curiosité d'en apprendre plus dans ce début d'intrigue, sans compter que quelques grandes révélations introduisent bel et bien un objectif et un fil conducteur pour le récit, permettant au titre de ne jamais nous perdre.


Tsutomu Nihei raconte ainsi habilement ce début d'histoire, et avec pas mal d'action. Ce premier opus demeure alors très rythmé, notamment par son introduction assez tragique, et les premières péripéties qui plantent le cadre avec quelques affrontements, et une manière pour Essro de briller avec le nouveau corps qui lui est attribué, celui d'une marionnette. La mécanique est efficace pour nourrir une série d'actions et si la forme peut paraître déjà vue, notamment la jeune fille conférant au héros un puissant pouvoir avant d'endosser le rôle d'appui pour lui, ce cheminement associé à l'esthétique épurée de l'auteur et à ces environnements si caractéristiques donne un rendu plutôt unique, ce malgré une narration qui pourra paraître assez statique par moments, aux yeux de certains.


Évidemment, la suite devra confirmer toutes ces bonnes bases et aller au-delà de ces idées narratives classiques, tout en mettant l'accent sur l'univers. Néanmoins, ces très bonnes bases nous donnent déjà confiance, et Aposimz présente un très bon potentiel pour évoluer dans le bon sens.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs