Ao Ashi - Playmaker Vol.28 : Critiques

Chronique 2 :

L'exploit de l'Esperion pour renverser le leader Aomori et remporter la ligue a permis à plusieurs joueurs, en tête desquels Ashito et Akutsu, de briller, de confirmer leur immense potentiel, voire même de déjà attirer l'attention des plus hautes instances du club. C'est ainsi que notre héros, peu de temps après ce match d'anthologie, se voit convoqué par Hernan Garulla, le coach de l'équipe première en personne: son l'oeil bienveillant de Fukuda, l'adolescent se voit offrir l'opportunité de passer trois jours d'entraînement avec l'équipe professionnelle, en vue de repérer les talents prometteurs pour les prochaines saisons. Etant donné que cela signifierait aussi devoir renoncer à la finale de la coupe Takamado avec ses coéquipiers et amis, la proposition ne manque pas de tester fortement la détermination et l'ambition du jeune garçon... mais cette détermination résistera-t-elle au niveau de l'équipe pro ?

Après un 27e tome d'anthologie et tout simplement parfait, tant il fut intense en plus de bien développer jusqu'au bout ses personnages-clés (inoubliable Akutsu) et d'impeccablement achever toute une sorte de longue phase soigneusement préparée et développée sur de nombreux volumes, ce 28e opus a pour charge de relancer la machine sans laisser les choses faiblir, et la mission est dans l'ensemble très bien accomplie par Yûgo Kobayashi qui, déjà, offre à son héros l'opportunité de se tester aux côtés de l'équipe professionnelle. Et alors que la rapidité de la proposition de Garullo pourrait semble presque trop simple, en réalité cela n'a rien de déconnant au vu des évolutions et des récentes prouesses d'Ashito... d'autant plus que, de manière logique et suffisamment réaliste, les débuts de ce test chez les pros vont inévitablement le placer face à de nouveaux obstacles, bien incarnés par le niveau de jeu encore largement supérieur chez l'équipe première par rapport à l'équipe U18.

On a alors ici un volume qui fait en quelque sorte écho aux débuts de la série, à l'époque où Ashito, tout juste arrivé parmi les nouvelles recrues des jeunes de l'Esperion, avait toutes ses preuves à faire face à un niveau de jeu qu'il ne maîtrisait pas encore. Ici, on retrouve la même pointe de naïveté chez notre héros, à l'idée de peut-être déjà obtenir un contrat pro prochainement et de pouvoir offrir une meilleure vie à sa mère, ce qui le rend toujours assez humain. Mais une nouvelle fois, cette forme de candeur sait surtout laisser place à toute la passion et la détermination du jeune garçon pour progresser, pour comprendre comment progresser, le tout sans jamais douter longtemps quand les obstacles paraissent pourtant insurmontables sur le coup. Et dans cette optique, le cadre professionnel pourrait déjà lui apporter beaucoup: tout en y retrouvant quelques visages connus comme Kurebayashi, notre héros va pouvoir côtoyer de nouvelles têtes qui, pour certaines, ont par le passé suscité son admiration lorsque, devant l'écran de télévision, il les voyait participer à la coupe du monde. parmi ces nouveaux visages, celui qui se détache le plus est sans aucun doute Akitaka Shiba, vétéran de 40 ans récemment revenu d'une longue blessure et qui, de par son parcours commun avec Fukuda et Date, va même permettre d'éclairer un peu plus une part du passé de ces deux-là.

Ainsi la lecture d'Ao Ashi reste-t-elle facilement grisante. Laissant très peu retomber les choses après le véritable coup d'éclat que fut le tome 27, et quitte à reprendre efficacement certaines ficelles déjà vues, Kobayashi entame avec réussite une nouvelle phase tout aussi cruciale dans le parcours d'Ashito, phase dont on a naturellement hâte de découvrir la suite.

Chronique 1 :

Suite au coup d’éclat de l’Esperion face à Aomori Seiran, Ashito est convoqué par Hernán Garulla, l’entraîne de l’équipe première du Tokyo City Esperion en personne. Ce dernier propose au jeune talent d’intégrer l’équipe professionnelle le temps d’un entraînement de trois jours, l’occasion pour Ashito de faire ses preuves et embrasser pleinement son rêve…

Véritable climax de toute une grande partie de l’histoire d’Ao Ashi, le volume précédent nous a laissés sans voix. Il est donc temps pour la série d’aborder de nouveaux éléments comme nous le prouve ce 28e opus particulièrement symbolique puisqu’il place notre jeune héros sur un terrain totalement inédit : celui des professionnels. Le cheminement vers ce nouveau segment du football peut pourtant sembler un peu hâtif. Qu’à cela ne tienne, Yûgo Kobayashi a de la suite dans les idées et rend cette première approche du milieu pro particulièrement captivant.

Placer Ashito dans un terrain bien trop ardu pour lui de prime aborde, l’auteur nous a déjà proposé un tel procédé. De manière volontaire, il fait de ce volume un miroir à l’arrivée du protagoniste au sein de l’Esperion, comme un signe du nouveau sommet que doit gravir le jeune garçon, maintenant qu’il s’est hissé au sommet de ses capacités aux côtés de ses camarades. Ce sont donc de nouveaux obstacles qui doivent être franchi, mais à l’échelle du milieu professionnel, une nuance de taille tant tout paraît démesuré dans cet entraînement. Par ce cap nouveau et retord, ce sont de nouveaux enjeux qui sont introduits, maintenant que ceux qui gravitaient autour du rôle d’Ashito au sein de l’Esperion sont résolus. Tout cette intensité de la difficulté et de l’effort fait alors mouche, notamment parce que le héros n’est plus le même qu’autrefois : Sans se laisser abattre, il doit réagir et se confronter à ses nouveaux partenaires de jeu, ce qui donne aussi l’occasion à l’auteur de dépeindre de nouveaux personnages et créer une filiation entre les générations de joueur : les grands talents d’aujourd’hui et les diamants bruts qui forment l’espoir de demain. Y avait-il plus belle manière d’aborder la suite du manga ? À l’approche des 30 tomes, le talent de Yûgo Kobayashi pour entretenir l’intérêt de son œuvre est remarquable !

Il en résulte un 28e opus plus que convaincant, qui redynamise le récit tout en abordant un segment particulièrement attendu et incontournable dans l’évolution d’Ashito. Et maintenant qu’on sait que le manga s’achèvera avec son tome 40, cette progression fait naître en nous de fortes attentes. Vivement la suite !