Ao Ashi - Playmaker Vol.15 : Critiques

Chronique 2 :

Ashito et les autres première année ont fait d'énormes progrès lors de leurs entraînements nocturnes, chapeautés par Fukuda. Du côté du championnat de Premier League, l'Esperion est en bonne place, mais voilà que plusieurs de ses joueurs sont appelés en vue de la sélection U18à l'étranger. Pour combler ce manque durant les derniers matchs, il n'y a pas le choix : il faut faire appel aux dernières recrues de l'équipe A. Pour Ashito et les siens, voilà l'occasion pour montrer le fruit de leurs efforts...

Le parcourt d'Ashito est fait de victoires et de désillusions, un tempo logique dans un milieu aussi compétitif, et sachant que le fossé qui sépare les jeunes héros de la série des titulaires reste conséquent. Ainsi, le quatorzième volume apportait un sérieux revers : après la belle présence de l'ailier gauche face à Kashiwa-Dai, ses efforts ne semblaient pas suffisants. De ce constat amer a découlé une phase d'entraînement mettant à contribution les premières années, tous bouillonnants et habités pas l'envie frénétique de progresser. Un opus rondement mené, aussi le lecteur attendait de voir les retombées d'une telle phase sur le récit, le moment où une étincelle pourrait avoir lieu.

Cette opportunité arrive bien plus vite que prévu, avec ce quinzième tome. Le hasard du calendrier pousse ainsi plusieurs joueurs de l'équipe A à s'absenter, et c'est à plusieurs des premières années de prendre la relève, contre l'équipe de Tokyo Vans. Dès lors, on s'attend à vivre un grand match, une rencontre d'une qualité à laquelle Yûgo Kobayashi nous a habitués, et il est difficile d'être déçu à la lecture. Intense, le match vient habilement jouer avec l'euphorie du lecteur et des personnages, en tenant compte du récent entraînement. L'espoir va donc crescendo, avant de retomber progressivement et d'attester un constat : contre Tokyo Vans, le plus difficile s'apprête à être joué. Mais l'auteur peut-il vraiment se permettre de présenter ses héros en perdant, alors que l'enjeu est si grand, et que certains joueurs peuvent être rétrogradés ? À la fin de la lecture de l'ouvrage, le suspense reste tenace.

Mais ne résumons pas ce tome à ce début de match, aussi prenant soit-il. À côté, le mangaka entretient le côté romantique de sa série, à travers des dilemmes et quiproquos purement adolescents où certains s'enivrent des autres, et où Ashito semble être un vrai bourreau des cœurs... qui choisit de faire passer sa carrière au premier plan. Un traitement logique de cette dimension, pour une amourette toujours agréable à suivre, et qui semble aller un petit peu plus loin à chaque volume.

La routine qualitative d'Ao Ashi est donc entretenue. Yûgo Kobayashi livre un tome fort en enjeux, impeccablement intense, et qui prépare le terrain pour une suite prometteuse. Ashito et les autres jeunes recrues parviendront-ils à porter un sérieux coup à l'équipe de Tokyo Vans ? C'est bien la question qu'on se posera, avant d'avoir le seizième tome entre les mains !

Chronique 1 :

Voici déjà deux mois qu'Ashito et ses compagnons ont entamé leurs entraînements nocturnes, qui plus est en ayant la chance de recevoir les recommandations du coach Fukuda une fois par semaine, ce dernière ayant accepté de se prêter au jeu en voyant les nombreux efforts de ses poulains, et leur ayant notamment inculqué l'efficace entraînement de la corde. C'est ainsi qu'arrive le mois de septembre, qui s'annonce décisif sur bien des points. Côté championnat, la lutte pour le titre se joue désormais entre trois clubs, dont Tokyo City Esperion qui est actuellement 2e, et Funabashi Gakuin qui est 3e et que nos héros devront affronter dans trois journées de championnat en tant que match en retard. Avant d'en arriver là, l'Esperion devra d'abord en découdre avec les équipes de Tokyo Vans et d'Ômiya, pour ce qui sera un véritable challenge: quatre cadres de l'Esperion, dont Akutsu, sont effectivement appelés en sélection nationale U18, et c'est donc avec une équipe grandement remaniée que nos héros vont devoir jouer contre ces deux équipes...

La première moitié de ce tome, grosso modo, s'applique à bien préparer les enjeux autour du match contre les Tokyo Vans, et il y en a un paquet, ne serait-ce que l'aspect crucial des rencontres à venir pour la course au titre, ou encore le statut à part du prochain match puisqu'il s'agit d'une derby tokyoïte entre deux équipes qui sont très rivales depuis longtemps ! C'est donc dans un contexte à part, avec l'absence de plusieurs cadres et le départ de Kuribayashi qui retourne chez les pros, que plusieurs jeunes, encore inexpérimentés en A, vont enfin avoir leur chance, que ce soit Ashito bien sûr, mais aussi Togashi, ou même Asari qui vient tout juste d'être rappelé en A. Yûgo Kobayashi n'oublie pas non plus de continuer à entretenir la relation particulière qu'a Ashito avec Hana, via le malaise qui s'est installé entre eux deux dernièrement, ce que la jeune fille a à dire à notre héros au sujet de Noriko, ou la façon dont Anri vient mettre son grain de sel... La présence de Hana perturbe-t-elle réellement Ashito pendant les matchs, ou y a-t-il là des questions de "rivalité amoureuse" qui commencent à se mettre en place plus concrètement ?

Puis le match peut enfin commencer, et démarre réellement sur les chapeaux de roue, avec une défense qui va devoir rapidement tirer profit de tous les enseignements de ces derniers mois, ce qui s'annonce délicat au vu des capacités offensives du Tokyo Vans, mené par deux ailiers à la vitesse vertigineuse et voués à passer pro sous peu. Alors que nos héros semblent d'abord débordés avec une confrontation attaque-défense à sens unique, le mangaka va, une nouvelle fois, faire des merveilles d'immersion pour nous faire sentir les évolutions et prises de consciences de ses personnages en cours de rencontre: la bonne assimilation de leur apprentissage (distance horizontale, cohésion défensive...), certaines visions de jeu personnelles, le besoin d'ensuite créer une distance verticale et donc une bonne cohésion avec les éléments plus offensifs de l'équipe, et la mise en valeur de certains cas comme Togashi qui a vraiment énormément évolué maintenant qu'il a la chance d'être coaché par son idole, sont autant de choses que Kobayashi décortique fort bien. Et au bout de tout ceci, c'est encore un autre personnage qui prend soudainement plus d'importance, en bien comme en moins bien. Un garçon qui avait été, jusque-là, peu mis en avant, alors qu'il est considéré comme le 2e meilleur élément technique de l'équipe après Kuribayashi: Kiriki. Joueur expérimenté et doué, habitué à être appelé en équipe nationale U18, celui-ci se retrouve soudainement dans un rôle qu'il ne convoitait pas, et doit redescendre de son piédestal, ce qui risque de poser bien des problèmes. Car alors que tous, Ashito le premier, comprennent que leur capitaine et meneur de jeu est un talent incroyable par qui ils doivent absolument passé, le principal concerné, ne se sentant pas forcément à sa place, risque d'être plus égoïste que prévu et de troubler la cohésion du groupe... Alors, Kiriki saura-t-il, à son tour, évoluer ? Nul doute que la réponse arrivera dans les prochains chapitres !

Une nouvelle fois, Yûgo Kobayashi n'a aucune difficulté à nous offrir du football passionnant, crédible et immersif avec ce volume. Les enjeux sont nombreux et les dernières pages particulièrement intenses et décisives pour la suite de la rencontre, si bien que l'on en attendra la suite avec une impatience devenue habituelle pour cette série.