Ane no kekkon Vol.1 - Manga

Ane no kekkon Vol.1 : Critiques

Ane no kekkon

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 12 Juillet 2013

En 25 ans de carrière, Keiko Nishi s'est imposée comme une mangaka importante, à la carrière riche de plus d'une quarantaine d'oeuvres et de bon nombre de thèmes abordés à travers ses shôjo, josei ou même boy's love. Il paraîtrait donc presque bizarre que l'auteure ait droit aujourd'hui seulement à sa première percée en France avec Ane no kekkon, josei en cours de parution dans le magazine Gekkan Flowers, magazine qui accueille ou a accueilli quelques perles du genre comme Kamakura Diary, 7 Seeds ou Kids on the Slope.

Yori Iwatani, éternelle solitaire qui approche de la quarantaine, est revenue vivre dans sa ville natale où elle doit partager son temps entre son encombrante petite soeur, la jolie et féminine Ruiko, et son travail de bibliothécaire. Sa vie, plutôt monotone et réglée comme une pendule, la voue à un célibat qu'elle vit très bien. Jusqu'au jour où débarque dans sa vie un homme étrange, Makoto Maki, qui se dit son ami d'enfance et commence à lui tourner autour de façon très prononcée, bien décidé à conquérir son coeur, quitte à être rentre-dedans et à utiliser tous les moyens...

Si Ane no kekkon se présente un peu comme une énième romance digne de n'importe quel shôjo avec un beau gosse qui compte fleurette à une héroïne assez banale, la série de Keiko Nishi parvient pourtant à se démarquer en s'ancrant dans un milieu résolument adulte. Pour s'en rendre compte, il suffit d'observer l'héroïne, Yori, pleinement ancrée dans une vie d'adulte célibataire dont elle ne semble pas pouvoir ni vouloir se débarrasser, au grand dam de sa petite soeur Ruiko, bien plus mignonne et pétillante qu'elle. Tout à fait banale, cette héroïne est de celles auxquelles les femmes peuvent facilement s'identifier, d'autant qu'elle révèle petit à petit une mentalité propre à une certaine tranche de lectrices. Eternelle solitaire, pas spécialement intéressée par l'amour, se contentant de son quotidien un peu monotone de bibliothécaire, Yori n'a guère plus d'illusion sur la vie de couple et ne s'en soucie guère. Pourtant, l'arrivée de Maki risque bien malgré elle de la pousser à s'interroger un peu, comme n'importe quelle femme. Ne serait-il donc pas trop tard pour elle en ce qui concerne l'amour ? En a-t-elle envie ? Que deviendra-t-elle plus tard, quand elle sera plus vieille, si elle reste célibataire ? Autant de petites interrogations qui viennent doucement la tarauder sans non plus être trop persistantes.

Il faut aussi dire que Maki, beau brun lui-même un peu désabusé et quelque peu désordonné, fait partie de ces hommes qui intriguent. Est-il réellement un ami d'enfance de Yori ? Pourquoi lui tourne-t-il autour de façon si insistante ? Des réponses à ces questions commencent à arriver, sont parfois un prétexte pour de bonnes notes d'humour et de savoureux comiques de situation, et entretiennent tranquillement un petit mystère pas trop persistant, mais qui est bien là. Et si son côté beau gosse stalker peut passablement irriter au départ, on finit par s'intéresser à lui.

Entre l'humour, le ton assez posé et le côté plus frais et pêchu de Ruiko par rapport à sa grande soeur, l'ambiance se veut mâture mais assez légère, ancrée dans une tranche de vie assez paisible que viennent renforcer des dessins sans grande prétention. Le trait est assez fin et adulte, les décors sont présents uniquement quand il le faut, quelques coups de génie posés côté narration et découpage viennent servir de très habile manière certaines scènes... Il y a des inégalités graphiques (l'auteure a notamment tendance à faire des cous exagérément longs), mais le tout est pourvu d'une simplicité plaisante.

Au final, Ane no kekkon démarre de façon convaincante, en proposant une romance classique dans un univers adulte, qui est surtout l'occasion de suivre le quotidien d'une quasi-quarantenaire dont la vie sentimentale n'est peut-être pas encore totalement éteinte... Affaire à suivre !

Malheureusement, du côté de l'édition, il y a des signes qui ne trompent pas. Et quand on voit qu'aucune pub n'a été faite sur la série et que même certains vendeurs sur le stand Panini à Japan Expo ignoraient l'existence de la série, on ne sera pas étonné de voir Ane no kekkon plombé par une édition désagréable à prendre en main. Si la traduction n'est pas catastrophique, on reste surtout déçu par le papier trop rêche, la reliure trop dure, le carton de la couverture trop fin, et la qualité d'impression exécrable (l'encre bave beaucoup).


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs