Altair Vol.1 - Actualité manga
Altair Vol.1 - Manga

Altair Vol.1 : Critiques

Shoukoku no Altair

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 23 Janvier 2015

Critique 1



Un nouveau shonen attendu, qui risque très certainement de cartonner...c'est donc sans surprise que le titre se retrouve chez Glénat ! Encore un shonen dirons certains...oui et non ! Altair dispose d'un côté très mature et tout en reprenant des éléments déjà vus ci et là, il apporte également une touche de nouveautés plus qu'appréciable !


Tugrul Mahmud, jeune fauconnier au talent reconnu par tous, vient d'être nommé Pacha, c'est à dire général de Turkiye ! Il va s'initier à la diplomatie et aux intrigues politiques en découvrant un univers empli de fourberies et de bassesses. Sa nomination tombe au moment où son pays doit négocier avec l'empire Balthrain afin d'éviter une guerre, bien que de nombreux conseillers d'un côté ou de l'autre souhaitent cette guerre.


Tugrul va donc user de son esprit vif pour empêcher le conflit d'éclater...mais il ne se fera pas que des amis...


Avec ce titre nous plongeons dans un univers pas très éloigné des mille et une nuit, un univers arabisant rappelant à première vue, le génial « Magi ». Mais rapidement la distinction se fait : là où Magi mise effectivement sur les références aux contes en nous immergeant dans un univers fantastique, Altair, reste profondément ancré dans un monde réaliste.


Nous sommes donc en Turquie où nous suivons un personnage (malgré l'originalité du titre, cela reste un jeune homme devant tout découvrir ou presque de la vie) qui va devoir déjouer des intrigues politiques et s'opposer à des ennemis de l'extérieur ainsi que de l'intérieur.


L'auteur nous présente donc avec talent un pays dans son ensemble en nous expliquant sa situation politique, son système de classes sociales, son histoire...bref, d'emblée nous rentrons dans un univers riche et complexe. Et il est d'autant plus complexe que la situation politique brasse des enjeux d'ampleur incroyables dépassant notre héros.


En effet, et c'est l'un des points forts de ce titre, c'est qu'il ne semble pas manichéen ! Si Tugrul se présente comme un jeune homme possédant de grandes valeurs et œuvrant pour la paix, les partisans de la guerre ne sont pas forcément des êtres infâmes, du moins c'est ce qu'il en ressort de ce premier tome.


On s'éloigne donc de Magi pour au final se rapprocher de titre comme Wolsfmund ou Stratège, le sang en moins. En effet, il se dégage un aspect stratégique vraiment prenant de ce titre, tout en conservant une bonne dose d'action propre au shonen. Ainsi le titre plaira autant aux amateurs de shonens d'action qu'à ceux recherchant quelque chose de plus mature et plus réfléchi...à moins qu'il déçoive les deux.


Effectivement l'auteur ne tranche pas au niveau du ton et nous propose donc des scènes d'actions quelque peu surréalistes (les centaines de faucons contrôlés par Tugrul à la fin du tome) qui contrastent avec le sérieux de la politique mentionné dans le titre. Mais après tout pourquoi choisir, pourquoi ne pas profiter des deux à la fois ce qui permet d'enrichir encore le titre ?


On s’attache rapidement au personnage de Tugrul, bien qu'il ne soit pas des plus originaux comme on a pu le voir, il est le héros basique de shonen qui a perdu ses parents, découvre le monde et possède de remarquables capacités. Mais il possède suffisamment de charme pour nous séduire. D'autant plus qu'il est rare de voir un fauconnier dans un manga.


Ainsi une pléthore de personnages est rapidement introduite, et l'auteur jongle habilement entre les cas de conscience individuels et les conflits internationaux, les deux étant imbriqués l'un dans l'autre et dépendant les uns des autres.


Ce premier tome séduit donc sans mal bien qu'il puisse surprendre étant donné que deux tons en apparence opposés s'y côtoient.


De même, c'est plutôt agréable de découvrir un univers peu exploité dans les mangas avec le monde arabe.


A ce propos, il est regrettable qu'au niveau de la traduction un doute plane sur le pays évoqué. Puisque la Turqiye n'est autre que la Turquie, pourquoi ne pas avoir traduit le nom du pays de sorte qu'il soit immédiatement identifié ? (C'est ainsi que les Turques nomment leur propre pays).


Le trait de l'auteur est assez particulier. Les personnages sont très fins, presque difformes par moment, mais le dessin reste agréable, bien qu'assez peu détaillé. Au moins même le graphisme a le mérite d'être original.


Nous avons donc là un premier tome séduisant, qui nous promet de belles choses, à la fois titre d'action et aventure humaine, avec justement un niveau de traitement international contrastant avec un niveau beaucoup plus humain.


Très certainement un futur gros shonen à suivre de près...on le saura très vite !


15/20


Critique 2


Tugrul Mahmud (ça va, personne ne choisit son nom) est depuis peu général fauconnier au parlement de l'état militaire de Türkiye. Promotion qui ne tombe pas forcément au meilleur moment, car un conflit entre la Türkiye et son voisin, l'empire Baltrhain, semble inévitable, et notre jeune héros va devoir faire ses preuves dans un contexte plus que mouvementé. Mais la guerre exige parfois des sacrifices, et Mahmud, dans la candeur et la fougue de la jeunesse, refuse d'y consentir...


Le gros point fort d'Altaïr, c'est son univers. Kotono Kato présente et développe avec brio ce nouveau monde aux accents orientaux, sa situation politique, sa géographie, son système social, et on peut aisément effectuer des parallèles avec le monde réel. Un univers riche qui exige de nombreuses explications, que l'auteur sème avec justesse, sans rendre son récit indigeste, en alternant avec des scènes d'action efficaces. Nous sommes aux prémices du conflit, et l'auteur prend la peine de nous montrer de l'intérieur, du côté de la Türkiye comme du Baltrhain, les raisons qui motivent la guerre à venir, ses origines, les intérêts que les deux partis peuvent y trouver, les querelles intestines... Si Altaïr est un shonen, il n'en est pas moins mature dans son propos, et demeure très crédible sur de nombreux points, notamment son côté stratégique, qui occupe une place importante dans ce premier volume.


Kato fait également montre d'un grand talent lorsqu'il s'agit de mêler la petite et la grande histoire. En partant des individus, de leurs caractères et de leurs motivations personnelles, il parvient à montrer en quoi ces individus influent sur le reste de la population et sur l'Histoire avec un grand H. Des individus par ailleurs très humains, et dans l'ensemble intéressants, même si certains gagneraient à être davantage développés, Mahmud en tête de liste.


Le défaut de la série à ce stade réside dans les quelques grosses ficelles et facilités qu'elle emploie parfois. Le héros est trop innocent, ce qui dans certains contextes n'est pas un problème, mais ici, ça jure avec le réalisme global du récit. Même constat pour les quelques scènes d'action spectaculaires en fin de volumes, pas forcément mauvaises, mais en inadéquation avec le ton du reste du manga.


De fait, deux facettes opposées se côtoient, l'une mature et sérieuse, sociale et fouillée, l'autre spectaculaire et assez basique. Le mélange est assez mal dosé, et offre un contraste qui ne plaira pas forcément à tous.


Le dessin est agréable quoi que trop peu détaillé, la narration et le découpage sont fluides, et l'édition impeccable.


Ce premier volume d'Altaïr est donc très intrigant. À la fois politique, stratégique, humain et bourré d'action, l'œuvre a un potentiel énorme, reste à l'auteur de coordonner le tout, d'en faire quelque chose de cohérent jusqu'au bout et d'encore plus développé pour faire de son titre un manga tout bonnement exceptionnel.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Erkael
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs