All Rounder Meguru Vol.1 - Actualité manga
All Rounder Meguru Vol.1 - Manga

All Rounder Meguru Vol.1 : Critiques

All Rounder Meguru

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 12 Juillet 2011

En France, Hiroki Endo est surtout connu pour l'excellent récit de science-fiction qu'est Eden. Panini remet le couvert en publiant le nouveau manga de l'auteur, All Rounder Meguru.

"Bof, tu sais, de toute façon, tu ne seras jamais plus fort qu'un flingue..."

Depuis la mort de leur mère, Meguru et sa sœur vivent avec leurs grands parents. Le grand père de Takashi, le meilleur ami de Meguru, donne des cours de karaté. Les deux jeunes garçons s'exercent avec lui. C'est alors que Takashi revoit son père, un petit yakuza qui a raté sa vie. Juste après ces retrouvailles, le père de Takashi se fait assassiner par un groupe de mafieux.
L'histoire d'All Rounder Meguru se déroule sept ans après ce prologue. Alors que Meguru et Takashi se sont perdus de vue, ils se rencontrent lors d'un tournoi de shooto, un sport de combat libre. Plus qu'une rencontre, il s'agit d'un affrontement puisque les deux anciens meilleurs amis vont effectuer leur premier match de shooto l'un contre l'autre. Meguru se fait rapidement écraser par un Takashi devenu froid et ténébreux. C'est ainsi que le premier voudra devenir plus fort.

La première question que l'on se pose est de savoir si on peut lire All Rounder Meguru sans être passionné de sports de combat. La réponse est oui. Hiroki Endo dépasse le stade de simple manga sportif et livre une critique de l'homme à travers un univers sombre et violent. Les non-initiés seront un peu déboussolés par l'abondance de termes propres aux sports de combat, mais tout est expliqué. En plus, ce n'est pas vraiment important de tout retenir, les images parlent d'elles même. En revanche, cette richesse dans le vocabulaire ravira sans aucun doute les pratiquants d'arts martiaux. En marge du vocabulaire, un chapitre entier est dédié à un entrainement de shooto. Le lecteur lambda se rendra compte de la difficulté des exercices présentés. Le lecteur connaisseur, lui, se reconnaitra dans les gestes effectués, et il pourra même apprendre puisque l'auteur présente les choses comme un tutoriel.

Hiroki Endo se permet de critiquer la société dans laquelle il vit, et l'homme en général. Pour ce faire, il reprend le même schéma que dans Eden. C'est à dire qu'il va nous livrer cette critique par la violence. Pour l'instant, l'aspect contestation est léger. L'auteur met en place son récit dans ce premier tome. Mais gageons qu'il développe son point de vue par la suite.
Autre chose que le mangaka a emprunté à sa série phare: la mafia. Si Eden prend une dimension internationale, All Rounder Meguru se déroule au Japon. Pour le moment du moins. Ainsi, ce sont les yakuza qui sont mis en avant. Ils sont représentés d'une manière relativement réaliste.
Mais la comparaison la plus flagrante entre les deux œuvres concerne le héros. Meguru rappellera Elia aux lecteurs d'Eden. Premièrement parce que dans les deux manga, le père du héros ne s'occupe pas de son fils. Ensuite, Meguru a un caractère semblable à celui d'Elia au début d'Eden. Les deux protagonistes sont plutôt naïfs mais restent calmes quand ils le doivent. Tout en sachant être sérieux, ils se montrent drôles, parfois à leur dépend, et savent s'entourer de personnages qui comptent. Le troisième point commun est leur implication. Une fois leurs vocations trouvées, ils vont y aller à fond. Dans le premier tome d'All Rounder Meguru, le jeune protagoniste ne s'engage pas totalement dans le shooto. Mais il nous prouve plusieurs fois qu'il a la volonté pour réussir.

La trait de Hiroki Endo présente quelques irrégularités, mais globalement, c'est très convainquant. Le travail graphique réalisé sur les personnages est très réussit dans son ensemble. Les grands pontes de la mafia sont représentés avec beaucoup de classe. Le héros quant à lui, est un jeune homme banal, plutôt gringalet. Il n'est pas aisé de découvrir qu'il pratique un sport de combat à son apparence. Le point d'ombre du design se situe au niveau des personnages féminins. Physiquement, les trois jeunes femmes qui nous sont présentées se ressemblent trop. Il est difficile de les différencier simplement par le graphisme. Ensuite, le travail de l'auteur sur les scènes d'action constitue l'un des atouts du manga. C'est très réaliste. En plus, le trait de Hiroki Endo est fluide. Les scènes d'action sont donc compréhensibles. Et c'est vraiment important dans ce genre de manga. Pour finir avec le côté graphique, on peut relever que les décors s'intègrent bien au récit. Mais avec ce cadre japonais, on est vraiment loin de l'inventivité d'Eden, avec ses arrières plans post-apocalyptiques. Même si ça colle bien à l'ambiance, il est difficile de ne pas être un brin déçu quand on connait le talent créatif de l'auteur.

Pour conclure, ce premier tome d'All Rounder Meguru pose les bases de l'univers, mais fait aussi progresser l'intrigue. Hiroki Endo est de retour en France avec une série prometteuse qui ne manquera pas de se complexifier comme le laisse présager la fin du tome. Si vous êtes amateur de combats libres, inutile de vous dire de foncer tête baissée sur ce manga. Les non-initiés devraient eux aussi trouver leur compte, pour peu qu'ils affectionnent les manga avec une intrigue complexe et un univers mature.


Jojo81


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
jojo81
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs