Alive Last Evolution Vol.17 : Critiques

Voir arriver en librairie un nouveau tome d'Alive Last Evolution est presque devenu un miracle, tant Pika semble avoir décidé de plomber définitivement la série en la publiant à rythme d'escargot (deux tomes par an). A présent, il ne reste plus que 4 volumes à sortir, donc si tout va bien, nous verrons le bout dans... hem... deux ans.
En guise de cerise sur le gâteau, l'arrivée de ce dix-septième volume s'accompagne d'un nouveau changement de traducteur, Basile Krasnopolsky cédant sa place à Emmanuel Bonavita, quasi-inconnu dont on a pu récemment voir le travail sur le dernier tome paru de Kekkaishi, entre autres. Pika aimant rogner sur tout depuis quelque temps, on pouvait s'attendre à voir la série encore plus enfoncée, mais c'est le contraire qui se produit : on tombe ici sur une traduction convenable, agréable à parcourir, fluide, sans gros soucis. Ouf !

Profitons donc de ce changement bienvenu pour nous délecter d'un volume qui, enfin marque un nouveau tournant dans la série : oui, après quelques tomes qui tiraient en longueur sans être pour autant déplaisants, l'histoire principale avance ici, et d'un grand pas !

A la fin du seizième volume, nous laissions Aoi et Yukie prisonnières de McPherson et de ses sbires, tandis que Yura était laissé pour mort. Ici, l'occasion est trop belle pour McPherson, qui lance un chantage : si Taisuke et les autres ne se rendent pas, les deux otages seront abattus...

La situation est donc critique pour nos héros, qui n'ont d'autres choix que de s'exécuter, à moins que quelqu'un ne se rebelle et sème la pagaille chez les ennemis. Et c'est bien évidemment ce qui se produira, les auteurs en profitant pour mettre plus que jamais en avant un personnage en particulier, celui qui est absent de la place centrale d'une couverture longue de sens : ainsi la part belle est-elle laissée à Yukie, qui va se dévoiler au fil des pages, montrant pour la première fois une réelle envie de protéger ses enfants, quitte à paraître mauvaise chez les uns ou égoïste chez les autres, et en apportant un flot assez important d'informations de premier ordre, sur le Coeur d'Acro, sur le rôle des trois possesseurs de fragment du Coeur que sont Katsumata, Friedkin et elle-même, et sur les émotions que fait naître le Coeur chez les porteurs de pouvoir.

Sur ce dernier point, si la volonté qu'a Taisuke de retrouver Hirose témoignait déjà d'une forte envie de mettre en avant la notion d'amitié à travers le temps, c'est via un autre personnage que cette mise en avant prend tout son sens : plus charismatique que jamais, car connaissant ici une remise en question, Yura, devenu obsédé par le Coeur d'Acro qui rappelle à sa mémoire des souvenirs heureux de ses comparses disparus de la bande à Katsumata, retrouve le sens des mots "amis" et "souvenirs", et voit son envie de vivre sans laisser de traces un brin ébranlée. A moins que le Coeur d'Acro ne le manipule totalement...

Tout ceci se suit donc avec grand intérêt, tandis que l'on voit arriver peu à peu le moment tant attendu : le retour à la surface du Coeur d'Acro, qui n'a pas fini d'entraîner dans son sillon de nouvelles péripéties. Mais ce point culminant attendu pendant tant de volumes s'accompagne obligatoirement de la disparition de certains personnages, que ce soit dans le sacrifice, la folie ou la destruction.

Après des derniers tomes sympathiques mais non dépourvus de quelques longueurs, le volume 17 d'Alive Last Evolution marque donc une étape importante avant ce qui sera sans doute la dernière grande partie de la série. Les informations sont nombreuses, les notions mises en avant par les auteurs le sont habilement, certains personnages percent les pages (Yukie et Yura en tête), la lecture est fluide et rythmée, et le tout nous amène inexorablement vers l'événement tant attendu, qui annonce une suite dense et dont on se désespère déjà de ne la voir arriver que dans plusieurs mois.