Alchimia Vol.1 - Actualité manga

Alchimia Vol.1 : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 09 Janvier 2020

Miya et Samantha Bailly sont deux autrices connues chez nous, dans des domaines un poil différents. Nous devons à la première le manga en trois tomes Vis à Vis, paru aux éditions Pika, tandis que la seconde a scénarisé plusieurs albums jeunesse aux éditions nobi nobi !. Toutes deux amies, elles se lancent, au milieu des années 2010, dans le projet Alchimia, manga qui paraît dans nos librairies à l'automne 2016. Une série courte, qui trouvera sa conclusion fin janvier 2020, avec son troisième pus.

Dans le royaume d'Alchimia, l'Alchimie est un véritable art qui se décline en différents domaines. Mais celui-ci est bien mal vu par Ifen, le royaume voisin, qui se montre toujours plus hostile et menace de déclencher une guerre pour interdire cette pratique. Jeune alchimiste, Saë vogue dans Alchimia, en bateau, avec quelques compagnons de route dont Ethiel qui a vécu, autrefois, une tragédie. Lorsque la petite famille fait halte dans une bourgade du royaume, ils deviennent les cibles des armées d'Ifen qui concrétise la guerre, jusqu'ici imminente. Dans les rangs ennemis se trouve Idan, un soldat qui fera preuve de remord et s'abstiendra de tuer Saë, lorsque l'occasion se présentera, faisant de lui un traître à sa patrie...

Avec ce premier tome d'Alchimia, Samantha Bailly et Miya amorcent une aventure dans un monde de fantasy, où l'Alchimie est monnaie courante, et provoquera même une guerre avec le royaume voisin, totalement hermétique à cet art. Un pitch somme toute classique, y compris dans certains éléments de scénario proposé, notamment la relation entre Saë et Idan et ses tonalités shakespeariennes. Si une potentielle amourette n'est pas totalement explicite dans ce premier opus, les bases présentées se révèlent assez simples... mais aussi efficaces.

Car la force d'Alchimia, sur ces premiers chapitres, est de parvenir à nous présenter un univers cohérent et assez immersif, ce grâce à la représentation très poétique de l'Alchimie. Le science n'est pas un pouvoir exagéré, ici, mais plutôt un art mystique pacifique, contribuant à donner une jolie couleur à ce début de titre. Aussi, le scénario n'abuse pas de cette mécanique : l'Alchimie sert d'art, donne une certaine beauté au titre, et est utilisé comme enjeu pour justifier un conflit qui permettra à différents personnages de vivre une aventure, de se confronter aussi, et au titre d'aborder certains thèmes très actuels.

Ainsi, le tome demeure assez intense et rythmé, ce parce que les événements s'enchainent très bien, et que pas mal d'éléments de tension sont efficacement intégrés à travers le personnage d'Idan, sa trahison envers Ifen, et la relation dangereuse qu'il nouera avec Saë. Pourtant, ce début de récit ne tombe pas dans le piège de la romance clichée, les autrice préférant mettre en avant différents sujets tels que le respect de son prochain ou l'acceptation des différences culturelles, des thèmes qui sonnent très contemporain pour peu qu'on observe le monde qui nous entoure. A sa modeste mesure, ce premier tome fait donc réfléchir par ses échos à notre réalité, tout en dépeignant un récit prenant de bout en bout. Un cocktail réussit donc, et qui donne envie de connaître la suite, mais avec la petite crainte d'une fin expéditive, tant il semble y avoir à traiter après ce premier volet.

Visuellement, il faut accepter un certain parti-pris, celui d'une esthétique shôjo très marquée par les années 80. Entre un style très fantasy et certains traits de personnages, la patte de Miya peut sembler vintage, ce qui donne aussi un certain cachet au titre. Et outre cet aspect, on apprécie son style fin mais aussi expressif, ainsi que quelques chorégraphies de combat bien grattées, qualitatives par leur lisibilité.

L'édition de Pika, elle, est de très bonne facture : papier épais, de superbes pages couleur en début de titre... Et des bonus appréciables, revenant notamment sur l'amitié entre les deux autrices et les projets qu'elles ont élaboré ensemble. Une bonne manière de faire connaissance avec les deux artistes à l'origine du récit.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs