Akane-banashi Vol.4 - Manga

Akane-banashi Vol.4 : Critiques

Akanebanashi

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 03 Avril 2024

Chronique 2 :


Sous les yeux de ses rivaux du moment Karashi et Hikaru, mais aussi du jeune prodige Kaisei, et surtout d'Issho Arakawa parmi les membres du jury, Akane semble briller pendant la finale du prix Karaku: grâce à son interprétation du très classique "Jugemu" où elle a pris soin d'effacer sa présence, elle a comme enveloppé le public dans un cocon douillet, en terrain connu, et à totalement changé l'ambiance de la salle. Tout semble alors lui ouvrir les portes de la victoire, mais il reste une inconnue: Issho et son entourage ont parfaitement reconnu en elle le style de maître Shiguma. Le grand ponte du rakugo restera-t-il alors totalement impartial, ou cela jouera-t-il en défaveur de notre héroïne ?

La réponse à cette question arrive très vite dans ce quatrième volume, mais on vous laisse le soin de la découvrir par vous-mêmes, pour plutôt s'intéresser aux différentes conséquences du résultat final du concours: la forte impression laissée par notre héroïne (y compris chez nous autres lecteurs, grâce au bon travail narratif et visuel où la jeune fille captive), les avis divers et variés de l'entourage avec l'entrée en scène ou le renforcement de certains visages (Enso Sanmeitei dit le "redresseur de torts", Ikken Arakawa, Maikeru Arakawa qui est le plus ancien disciple de maître Shiguma et qui amène ici une ambiance plus détendue...), la popularité croissante d'Akane jusqu'au lycée grâce au reportage du journaliste présent dans la salle, le regard de la fédération de rakugo sur l'emprise qu'Issho exerce sur son art... Mais la conséquence la plus évidente est la possibilité pour Akane d'enfin croiser la route de maître Issho afin de lui poser la fameuse question qui lui brûle les lèvres depuis tant d'années: pourquoi a-t-il ordonné l'exclusion de son père Shinta six ans auparavant ?

Cette interrogation étant au coeur de l'oeuvre depuis ses débuts, on en attendait forcément beaucoup, mais on appréciera vraiment que les auteurs y aillent plutôt à l'essentiel, sans s'étirer, sans forcer, et donc en cristallisant bien les messages principaux de cette confrontation assez intense dans son genre. Ainsi, derrière la grande sévérité ainsi que le côté impitoyable d'Issho et les doutes qu'il pouvait y avoir sur son impartialité, on découvre mieux un homme totalement dévoué à son art, désireux de l'entretenir en tant qu'art traditionnel à une époque où il tombe en désuétude face à la multiplication d'autres divertissements... Ce à quoi Akane, toujours aussi séduisante dans sa façon de ne pas se laisser faire, affirme sa volonté de s'appuyer encore sur l'approche de son père pour prouver au grand maître que sa façon de voir les choses n'est pas forcément la bonne.

Au bout de cette discussion convaincante et où les auteurs évitent certains écueils en offrant sa part de nuances à Issho, on peut dire que Yuki Suenaga et Takamasa Moue referment, en quelque sorte, une première partie dans leur série... alors-même que le parcours d'Akane ne fait que commencer ! En effet, une fois cette étape cruciale passée, on retrouve la jeune fille plus décidée que jamais à tracer sa route dans l'art qui la passionne. Désormais, il lui faut accomplir les prérequis pour accéder au grade de futatsume, comme apprendre la musique et la danse entre autres choses. Dans l'immédiat, après une ellipse de huit mois, cela propulse notre héroïne dans ses premiers pas de zenza, au sein du yasakatei, pour s'imprégner des coulisser d'un yose et cerner ce qu'elle pourrait y apprendre. C'est en quelque sorte un nouvel arc qui s'installe alors dans la série, avec son petit lot de retrouvailles avec des têtes déjà connues, de nouvelles rencontres, et de débuts de rivalités accentuant déjà avec réussite les enjeux. Autant dire que, une nouvelle fois, on attendra avec autant de plaisir que d'intérêt la suite d'Akane-banashi !



Chronique 1 :


Lors du prix Karaku, Akane interprète "Jugemu" avec brio devant un public entièrement conquis. La compétition honore ainsi la jeune rakugoka qui, en plus du prix, reçoit l'immense honneur d'un entretien avec l'illustre Issho Arakawa, celui qui a banni son père du monde du rakugo. Après tant d'années, Akane obtient la réponse qu'elle attendait tant...

L'épisode du prix Karaku touche à sa fin après une démonstration brillante d'Akane pour l'interprétation du récit de "Jugemu". Dès ses premières pages, le talent du duo Yuki Suenaga X Takamasa Moue fait de nouveau des merveilles, rendant l'histoire contée totalement claire et hilarante pour le lecteur francophone. Un premier grand moment qui en précède un autre, puisque le face-à-face dont on avait hâte a enfin (ou déjà ?) lieu.

Akane-Banashi fait tomber le rideau sur son premier arc narratif avec une discussion passionnante entre l'héroïne et le maître rakugoka Issho Arakawa. Passionnante par l'intensité qu'il s'en dégage et le suspense particulièrement bien mené, mais aussi par les réponses que nous apporte le vétéran par rapport aux tout premiers événements de la série. L'entretien entre les deux personnages nous rassure sur de nombreux points tant il poursuit un discours sensé sur la place du rakugo au Japon en tant qu'art qui paraît vieillot, et par une caractérisation d'Issho Arakawa qui n'est pas une réelle pourriture, sans pour autant être un maître dont la démarche est à saluer. En réalité, chacun sera juge, mais il semble indéniable que les auteurs cherchent à enrichir un vrai propos à travers la dualité entre Akane et Issho Arakawa, la nouvelle génération face à l'ancienne. Un schéma classique, mais qui a de quoi faire ses preuves dans un tel univers en plus de lui donner du sens.

La première partie de l'histoire s'achève, et une autre débute sans plus attendre. Car maintenant que l'héroïne a atteint un premier objectif, c'est tout un monde qui s'ouvre à elle, un microcosme où elle a beaucoup à apprendre. Dans la deuxième moitié de l'ouvrage, après une transition haute en couleur et qui apporte quelques révélations complémentaires, un nouveau cadre se met en place, incluant de nouvelles figures dont l'importance dans l'univers du rakugo semble évidente. De nouveau, Akane-Banashi reste fidèle à une structure classique à base d'un monde qui s'étoffe petit à petit et qui introduit des maîtres aux caractères variés ainsi que des rivaux. Mais les deux mangakas font les choses judicieusement en amenant de nouveaux enjeux tout en développant le rakugo à bon rythme, afin que chaque lecteur accroche à l'histoire qui nous est contée et au monde artistique qui est décortiqué. Tout fonctionne parfaitement, la lecture restant particulièrement addictive. L'attente de la suite mettra notre impatience à rude épreuve !


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

16 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs