Afterschool Charisma Vol.10 : Critiques

Malgré le récit de Kuroe, Shiro ne semble pas déterminé à reprendre les commandes du projet St Kleio. C’est à ce moment qu’il rencontre Adolf qui lui propose un pacte effrayant : le rejoindre pour détruire l’académie et l’aider à assurer la suprématie des clones.

Napoléon se portant comme un fier conquérant, et Adolf vêtu d’une tenue militaire… Tel est le visuel de couverture que nous propose ce tome d’Afterschool Charisma qui a désormais atteint la barre symbolique des dix volumes. La jaquette se justifie par le contenu de ces nouveaux chapitres qui font grandement avancer l’intrigue, après que le volet précédent ait proposé un flash-back nécessaire pour l’avancée du titre.

Après s’être éparpillée depuis la fin du gala de l’académie, la série se recentre et l’intégralité du volume nous mène à la formation des deux groupes qui s’affronteront et marqueront sans doute l’issue de l’histoire. Des événements ont lieu donc, et de nombreux personnages reprennent de l’importance dont Napoléon dont le lecteur pouvait comprendre le rôle dès le volet précédent, par le biais d’une petite réplique de Rockswell. Les développements prévisibles depuis les premiers tomes ont enfin lieu et sont maintenant justifiés. Quelques twists sont opérés, notamment un changement de décision soudain pour Shiro, mais marqués par des éléments précis de l’histoire afin de cadrer celle-ci le mieux possible. St Kleio contre Striker… La dualité reprend de plus belle et on cerne enfin les objectifs des uns et des autres, ainsi que le rôle que chacun devra jouer.

A l’honneur ici, Adolf. Ce dernier brille dans le mauvais sens du terme par une introduction marquée en début de volume afin de présenter le sinistre leader qu’il s’apprête à devenir. La série n’oublie donc pas la thématique qu’elle amorça dès le premier chapitre, à savoir le parallèle entre le destin d’un clone et celui de son original. Dans le cas de Hitler, il est intéressant de constater comment Kumiko Suekane a adapté le portrait du tristement célèbre dirigeant allemand au contexte de sa série. On espère seulement que dans le cas présent, les conséquences ne seront pas aussi sinistres que dans l’Histoire véritable, bien qu’on s’attende d’ores et déjà à des événements tragiques.

Puis, il y a Napoléon, que nous n’avions pas vu avec un véritable rôle depuis longtemps. Mais le voilà qui reprend du poil de la bête et s’avère fidèle à lui-même, arborant un statut qui lui permet de reprendre de l’importance. On pourrait aussi citer le cas Ikkyû qui a droit à une légère mise en avant, mais un peu plus maladroite, les événements le concernant étant survolés avec une morale minimaliste.

Face à ce déluge de rebondissements qui complexifie un poil l’intrigue, on retrouve avec un certain plaisir l’ambiance des premiers volumes marqués par la franche camaraderie entre Shiro et les siens, ce qui permet à l’humour de revenir au galop. Ce tome 10 propose alors des séquences vraiment amusantes, notamment autour du « sacre » de Napoléon, mais aussi concernant des personnages pus secondaires qui font les frais d’épisodes plus burlesques. Etant donné le sérieux qui risque frapper le récit pour les deux prochains (et derniers) volumes, c’était le moins que la mangaka puisse faire, au cas où certains personnages disparaissent malheureusement.

Les événements du dernier acte d’Afterschool Charisma semblent se mettre en place plus rapidement que prévu puisque les éléments de l’intrigue se recentrent et les deux factions rivales sont parées au face à face. Si quelques fragments de ce volume semblent un poil expédié ou alors traité de manière superficielle, une réelle tension commence à s’installer. Il ne semble rester que deux tomes avant que l’histoire ne tire sa révérence, deux opus qu’on a hâte de déguster tant ils confirmeront si, oui ou non, le seinen de Suekane a sa place parmi les grandes œuvres du genre.