A lollypop or a bullet Vol.2 : Critiques

A Lollypop or a Bullet est un manga en deux volumes, tiré du roman de Kazuki Sakuraba (Sugar Candy Bullets Can’t Pierce Anything).

Voici donc le second volume de A lollypop or a bullet. Vu la qualité très discutable du premier opus de ce diptyque, autant dire que tous les doutes étaient permis quant à ce qu'allait nous réserver Sugimoto pour la deuxième moitié de cette adaptation. Et pourquoi pas une véritable petite surprise aussi dérangeante que marquante ?

Depuis que Mokuzu lui a montré le cadavre de son chien, Nagisa s'est éloignée d'elle et cherche à garder ses distances. Malheureusement, lorsque les lapins dont elle s'occupe se font sauvagement massacrer, elle ne peut s'empêcher de penser à celle qui se prétend sirène comme coupable. Cela dit, elle n'est pas la seule suspecte, il y a une troisième personne qui vient se rajouter dans l'équation. Et tandis que Nagisa prend petit à petit conscience de la véritable vie que mène Mokuzu, les évènements s'enchainent sous ses yeux impuissants !

Disons le franchement et dès le départ, il est très difficile de se faire un avis définitif sur cet ultime tome. Beaucoup de choses se passent, beaucoup de choses intéressantes mais, malheureusement, pas toujours narrées de manière optimale, pas toujours intégrées à la perfection dans le contexte du récit. Il est dès lors fort probable que certains n'adhèrent absolument pas à tout ce qu'il va se tramer sous leurs yeux. D'autres seront ravis de voir les choses avancer concrètement. Et, enfin, les derniers resteront spectateurs de la tragédie qui se joue pour les différents protagonistes du récit sans vraiment savoir s'il sont face à un coup de génie ou face à quelques artifices remplissant bien leur office. Toujours est-il que Sugimoto nous prend directement par surprise en redonnant de l'intérêt à un personnage que l'on pensait complètement accessoire et, ce, dès l'entame du volume. Non seulement elle lui redonne de l'importance mais, en plus, sa présence vient faire passer avec beaucoup plus de facilité le petit carnage animalier qu'on avait vu venir depuis très très loin et qui ne semblait pas des plus pertinents. Du coup, cette dernière pensée devient complètement erronée. Puis, ce sont différents détails précédents qui revêtent une tout autre apparence alors que les révélations s'enchainent. Enfin, c'est l'enfer véritable qui s'abat sur la tête des principaux intéressés, non pas seulement à cause des évènements présents mais, aussi, pour tout ce que cela implique dans leur futur. Oui, leur vie a changé. Et, si dans le cas de Nagisa ce n'est pas forcément en mal, les prévisions sont bien plus pessimistes pour d'autres.

Par contre, pour pouvoir profiter pleinement des sujets traités, il sera nécessaire de quelque peu les extirper de l'enveloppe dans laquelle les a mis l'auteur du manga, voir même celui de l'oeuvre originale. Si le déroulement de l'intrigue, bien qu'assez basique, n'est pas un problème en soi, on regrettera tout de même certaines passages plus maladroits. La thématique des balles en sucre et des vraies balles donne également le sentiment d'être parfois trop présente. D'autant plus qu'en parallèle on insiste beaucoup plus dans ce deuxième opus sur le fait que Nagisa et Mokuzu n'ont que 13 ans. Les réflexions que peuvent faire l'une ou l'autre semblent dès lors assez précoces. Par moments en tout cas. Qui plus est, on pourra également regretter l'utilisation qui est faite de Tomohiko. Surtout vers la fin. D'autant plus que, au final, on ne sait toujours pas grand chose sur lui et surtout sur son passé.

Un petit mot également sur l'édition de Glénat qui se révèle être légèrement meilleure que pour le premier tome, en tout cas au niveau de la qualité du papier, ce qui était vraiment nécessaire.

A lollypop or a bullet restera malgré tout une énigme. Les idées qui y sont abordées sont éminemment intéressantes et le fond de l'histoire tient ses promesses. Dommage que l'enrobage manque quelque peu d'attrait. Reste que la lecture de ce second volume laisse un sentiment très amer dans la bouche. A la fois du fait de ce qu'il s'y déroule, mais aussi car on ne peut s'empêcher de penser que l'ensemble aurait pu être bien mieux réalisé.

Shaedhen