A Tail's Tale Vol.3 - Actualité manga

A Tail's Tale Vol.3 : Critiques

Okashiratsuki

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 05 Octobre 2022

En découvrant, par l'intermédiaire de son ami, que Nachi l'a longtemps cherché et ne l'a donc jamais oublié, Utsumi a quitté la demeure familiale sans prévenir son père afin de revoir la jeune fille. Hélas, à peine arrivé, il retrouve une Nachi hospitalisée et qui, suite à un accident avec un vélo, a perdu la mémoire et se prend pour Naturalid, une méchante de dessin animé. Alors qu'elle se comporte comme un vrai petit tyran, Utsumi veille sans relâche sur elle, tandis que sa mère et sa soeur essaient de trouver un moyen de lui faire retrouver ses esprits, notamment en mettant à sa disposition de vieux albums photos dans l'espoir de réveiller des souvenirs en elle. Mais rien n'y fait... du moins, jusqu'à ce qu'un cri de coeur, celui d'une mère croyant en son enfant et s'inquiétant pour elle, ne change la donne.

Le coup de cette petite amnésie accidentelle aurait pu apparaître comme une grosse ficelle basique, si Mizu Sahara ne l'exploiter pas aussi bien pour faire ressortir ses idées et sa bienveillance dans les relations entre ses personnages, et cela rien qu'avec le fait que Nachi se prenne pour une méchante: dans le fond, tous ces méchants de dessins animés aux physiques souvent ingrats ne font-ils en réalité pas tout pour se faire accepter, pour que les autres compatissent à leur malheur et tolèrent leur différence ? En plus de ça, il y a évidemment l'inquiétude de la mère de Nachi et de Shiho qui témoignent pleinement de leur attachement profond et familial pour l'adolescente, et surtout tout ce que Nachi véhicule en se montrant ainsi tyrannique et en même temps candide, quelque part débarrassée de toutes les apparences imposées par la société et par le regard des autres. Utsumi voit ici plusieurs facettes d'elle, et toutes ces facettes l'acceptent sans la moindre crainte. Même en méchante despotique, Nachi trouve le petite queue de cochon du jeune garçon mignonne. Et ce n'est sans doute pas pour rien que la "divinité" de notre héroïne est une peluche de cochon, tant cela semble faire ressortir le sentiment d'acceptation le plus pur et le plus vrai de la jeune fille à l'égard de son ami.

Cette étape de l'amnésie est donc très belle sans avoir besoin de se rallonger inutilement et la suite n'est pas en reste.
D'un côté, Nachi et Utsumi se retrouvent enfin, et l'on assiste avec douceur et bienveillance à leurs retrouvailles et à leurs moments adolescents passés ensemble, y compris quand interviennent Moriyama et Uchida, les deux amies de notre héroïne, qui véhiculent elles aussi des choses intéressantes: si elles sont surprises par la queue de cochon d'Utsumi au point de dire à Nachi qu'il n'est "pas normal", ce n'est pas par méchanceté, mais surtout car elles s'inquiètent pour leur précieuse amie, et évidemment elles évolueront sans aucun doute en découvrant le jeune garçon. Avec, à la clé, une idée essentielle dans l'oeuvre: ne pas trop faire attention aux regards des autres, savoir qui sont les personnes importantes pour soi et en prendre soin.
Et de l'autre côté, Sahara n'oublie aucunement ses personnages "secondaires", en particulier ici Shiho qui est toujours tourmentée entre son travail auquel elle s'accroche et son célibat, entre ce qu'elle voudrait et ce que la société impose silencieusement comme une "vie normale" (se marier, etc). Alors quand elle reçoit une demande en mariage inattendue de la part d'un homme bien placé mais qu'elle connaît à peine et qui compte ne rien lui imposer, que fera-t-elle ? La réponse qui se dessine, sous l'impulsion de son autre prétendant, est très jolie en soulignant le plus important: la situation dans laquelle Shiho sera la plus heureuse (car c'est bien là le plus important), et son profond amour sororal envers Nachi même si elles n'ont pas de lien du sang.

La toute fin du tome lance ce qui devrait être la dernière partie de ce conte moderne, avec une nouvelle ellipse de 4 ans et une arrivée dans le monde adulte. Et en attendant de voir ce que ce nouveau bond dans le temps donnera dans le 4e et dernier volume, Mizu Sahara nous offre ici un très beau volume, riche de sens, porteur d'idées importantes, le tout dans un style toujours aussi doux.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs