7 chevaliers du royaume des Marronniers (les) Vol.1 : Critiques

Maronie Ôkoku no Shichinin no Kishi

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 16 Janvier 2025

Mangaka que l'on adore ici pour ses petits bijoux Spiritual Princess et plus récemment Les Noces de l'or et de l'eau, Nao Iwamoto a fait son retour dans le catalogue des éditions Akata, il y a quelques jours, avec sa dernière série en date : "Maronie Ôkoku no Shichinin no Kishi", rebaptisée chez nous Les 7 Chevaliers du Royaume des Marronniers (ce qui est une traduction littérale du titre japonais d'origine). Cette oeuvre est en cours au Japon depuis 2016 dans l'excellent magazine Flowers des éditions Shôgakukan, magazine auquel la mangaka est fidèle. Et en 2018, la série a été élue meilleur manga féminin au prix Kono manga ga sugoi. Auréolée d'une belle réputation, la série est donc sûrement une oeuvre sur laquelle les éditions Akata comptent beaucoup, ce qui les a poussées à imaginer un joli cadeau assez original pour les premiers acheteurs: une carte des différents pays du manga, avec un sticker du Royaume des Marronniers à coller dessus. Puis tout au long de la publication de la série, au fur et à mesure que les personnages exploreront de nouvelles contrées, l'éditeur offrira en cadeau, directement dans les tomes, de nouveaux stickers. Voila qui est plutôt inventif et qui fait plaisir !

Tout comme dans Les Noces de l'or et de l'eau, la mangaka nous plonge ici dans un monde fictif: celui d'un continent divisé en huit pays. Contrée verdoyante et paisible, le Royaumes des Marronniers est pile au centre de ce continent, et est cerné par les 7 autres pays avec lesquels il a une frontière. Et malgré deux décennies de paix avec les pays voisins, des tensions sont encore vives, si bien qu'il faut veiller à conserver de bons rapports avec eux. C'est dans cette optique que la célèbre générale Baribara, personnalité très influente du royaume, entreprend une vaste mission diplomatique qu'elle compte confier à ses sept fils portant les doux noms de "Insomniaque", "Philanthrope", "Frileux", "Dompteur", "Bretteur", "Fiévreux" et "Glouton". Chacun d'entre eux va être nommé chevalier et prendre la tête d'une délégation envoyée dans l'un des sept pays limitrophes, pour montrer leur bonne volonté et assurer la diplomatie. Mais au vu de leur personnalité respective (tout est dans leur nom), seront-ils à la hauteur ?

Dans la mesure où le premier voyage, celui d'Insomniaque au pays des Longues Nuits, commence tout juste dans les dernières dizaines de pages, on peut dire ce ce premier tome qu'il fait essentiellement office de mise en place... et quelle belle mise en place ! Car rapidement, deux choses assez typiques de la mangaka viennent nous frapper et nous séduire, la première d'entre elles étant sa faculté à vite camper des personnages tous hauts en couleurs et bien différents. Evidemment, au départ, les sept chevaliers pourraient sembler un peu clichés ou simplistes, au vu de leur nom correspondant à chaque fois à leur principal trait de caractère, mais dès ce premier tome l'autrice nous les rend sympathiques et, surtout, nous fait bien sentir non seulement qu'ils ne se limiteront pas tout à fait à ces premiers traits de caractère, mais qu'en plus ces fameux traits auront un rapport avec le pays qu'ils seront voués à visiter. Qui plus est, autour d'eux viennent vite se greffer certains personnages secondaires que l'on adore déjà, comme la princesse regrettant son comportement de beauté froide, ou la vaillante combattante Eléonora, figures qui auront d'ores et déjà une place importante auprès de certains de nos héros. Enfin, derrière ces personnages truculents, Nao Iwamoto distille déjà ce qu'il faut de petits approfondissements sur certains d'entre eux, tout comme elle installe un certain voile de mystère, principalement autour de Baribara. Que veut-elle réellement ? Cache-t-elle des choses ? Est-ce uniquement une mission diplomatique qu'elle a mise en place ?

Quant à l'autre grande qualité de ce début d'oeuvre, elle saute aux yeux dès les premières pages: l'autrice n'a rien perdu de son trait expressif, clair et lumineux, et se fait déjà plaisir sur le plan graphique: elle sait toujours aussi bien choisir ses cadrages et angles de vue pour mettre en évidence la richesse et la beauté de ses designs (humains et animaliers, car les animaux sont bien présents aussi), de ses tenues vestimentaires travaillées et de ses décors, qu'ils soient naturels ou architecturaux. Et quand on connaît le goût de cette artiste pour justement concevoir avec soin ce genre de choses, on se dit qu'elle va pouvoir grandement nous en mettre plein la vue en proposant, pour chaque pays, des architectures, des environnements, des coutumes et des moeurs propres à chacun.

On l'attendait vivement, et il ne déçoit donc pas: d'ores et déjà portée par le ton emballant typique de l'autrice, par son rendu visuel à couper le souffle dans son genre, et par les éléments scénaristiques qui se mettent peu à peu en place, la série nous promet une histoire et un univers foisonnants et captivants, dont on découvrira assurément la suite avec un immense plaisir !

Côté édition, enfin, Akata a bien fait les choses: la jaquette de Tom "spAde" Bertrand reste très proche de l'originale nippone tout en bénéficiant d'une typo bien dans le ton pour le logo-titre, la traduction de Lucie Ternisien est très claire, le lettrage de Kelly Cotaquispe est très propre, le papier est assez épais et opaque, l'impression est de bonne qualité, et les quatre premières pages en couleurs sont un plaisir.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs