7 Ninjas d’Efu (les) Vol.9 - Manga

7 Ninjas d’Efu (les) Vol.9 : Critiques

Efu no Shichinin

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 24 Février 2022

Il aura fallu attendre un long moment avant d'enfin pouvoir découvrir la suite des 7 Ninjas d'Efu en France: alors que l'oeuvre de Takayuki Yamaguchi jouissait jusque-là d'un rythme de parution assez régulier (allant de 2 à 4 mois entre chaque volume), il s'est écoulé plus d'un an entre le tome 8, sorti en décembre 2020, et ce 9e opus arrivé à la fin du mois de janvier de cette année. Pour un récit aussi particulier, attendre si longtemps n'est pas forcément chose aisée pour se replonger au mieux dans l'intrigue, mais ne boudons pas trop notre plaisir puisque le 10e et dernier tome, lui, devrait arriver dans moins longtemps, en étant pour l'instant prévu pour la fin du mois d'avril.

A l'issue du 8e volume, nous laissions un Nobuyuki Sanada ébahi face à un étonnant phénomène: Kyôma et ses camarade ont soudainement disparu, en ne laissant derrière eux qu'un amas de chair sans os et semblant appartenir au meneur du petit groupe. C'est alors qu'intervient un homme du bakufu dont la longévité surpasse le commun des mortels: Nobutsuna Kamiizumi, un samouraï qui était déjà là le siècle précédent, et qui occupe la fonction de gouverneur d'Ise. Et le vieillard n'est pas dupe, en comprenant bien que Kyôma et les siens ne sont pas morts et ont entamé l'union de leurs corps. Les dix héros de Sanada ont effectivement décidé de sacrifier leur propre corps pour fusionner avec Kyôma, afin de le rendre plus puissant qu'aucun autre en lui conférant chacun leur capacité respective, tout en continuant de veiller sur lui grâce à leur âme. Mais le processus d'union des corps est assez long, et il faut donc espérer qu'il soit achevé, au moins en partie, avant que Kyôma ne soit retrouvé par Nobutsuna, titulaire de la redoutable technique Tokiyodomi...

L'intégralité de ce neuvième volume, évidemment voué au bout du compte à donner naissance au ninja onshin Raiki, se consacre alors à cette affaire où une course contre la montre est entamée entre Kyôma, caché en attendant la complétion de sa transformation, et le vétéran Nobutsuna, déterminé à le retrouver pour l'abattre. Un schéma assez simple, donc, qui sera ponctué ici de quelques rebondissements permettant de découvrir les unes après les autres les capacités conférées à Kyôma par ses partenaires sacrifiés, mais aussi d'entrevoir toutes les possibilité de la terrible technique Tokiyodomi du gouverneur d'Ise.

Avec son action plus esthétique que lisible, ses merveilles de designs assez fous et ses gros partis-pris qu'il serait tentant de voir parfois comme de la grosse série B tendance nanar, il est clair que l'oeuvre, difficile d'accès, continuera de ne pas plaire à tout le monde, ce qui est parfaitement compréhensible. Il n'en reste pas moins que Yamaguchi reste fidèle à ce qu'il veut faire de son oeuvre, en particulier quand il profite de tout ça pour continuer de mettre en exergue des développements/idées un peu plus poussés. Ainsi retiendra-t-on le flashback revenant sur Nobutsuna, sur la façon dont il est devenu gouverneur d'Ise, sur l'acquisition du Tokiyodomi, sur les drames qu'il a pu impliquer, et sur la manière dont tout ça a pu influer sur sa personnalité. Quant à la quête vengeresse de Kyôma au bout de sa transformation, elle permet d'évoquer pas mal de choses: certaines injustices de l'époque Sengoku, la façon dont les ninjas étaient profondément conditionnés pour ne se considérer que comme des outils en occultant leurs propres désirs... et, finalement, tout le désir de libertés et de vivre leurs rêves que les partenaires du futur Raiki ont placés en lui en se sacrifiant.

A l'arrivée, l'oeuvre a toujours cette part fascinante où Yamaguchi ne fait aucune concession dans son style et dans son propos, quand bien même cela divisera forcément. Et à présent qu'une étape importante semble atteinte dans la fin de ce tome, il y a de quoi être très curieux de voir comment l'auteur conclura tout ceci dans le prochain volume.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.25 20
Note de la rédaction