Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 04 Décembre 2024
Au bout de leur sortie à deux pendant laquelle ils sont passés par nombre d'émotions dignes d'adolescents, Rika et Takuya se sont embrassés, instinctivement... Et au lieu de faire avancer leur relation, cela les chamboule de plus belle ! Une fois de retour au travail, ils ont beau tâcher de se comporter comme d'habitude l'un(e) envers l'autre, le souvenir de ce baiser ne cesse plus d'occuper de plus en plus fortement leurs pensées, choses que Tamiki Wakaki parvient à représenter visuellement d'une façon très rafraichissante. C'est dans ce contexte qu'Asako, leur supérieure, leur fait alors une proposition: gérer, pour le compte de l'entreprise et de son image, un "reportage en immersion" où, étant donné qu'ils sont censés être en couple, bientôt se marier et vivre ensemble, ils devront tenir un blog sur leur vie commune et sur leur travail. Après des hésitations logiques, nos deux personnages principaux décident d'accepter, dans l'espoir que cela renforce la crédibilité de leur mensonge au lieu de semer le doute dessus. mais cela implique quelque chose de crucial: se mettre à réellement vivre à deux, dans l'appartement de Takuya...
Toute la première partie de ce volume se consacre alors à une cohabitation peu évidente pour ces deux âmes jusque-là si solitaires, si bien qu'ils se mettent en tête d'instaurer un tas de choses afin de faciliter leur cohabitation dans un si petit appartement: ne pas déstabiliser le chat Kama, établir des règles, fixer des limites claires, gérer les espaces personnels... et, bien sûr, ne pas oublier tout ce qui est plus intime, en tête les toilettes, les bains et le sommeil. La recette a beau être classique, Tamiki Wakaki a une manière bien à lui et très jolies d'aborder cette cohabitation qui, évidemment, pourrait à tout moment semer encore plus le trouble entre ces deux adultes qui peinent encore à faire le point sur leurs sentiments réels. Il y a, alors, un vrai amusement mêlé de tendresse à les observer dans leurs maladresses et à suivre leurs petits tourments intérieurs, tandis qu'ils se sentent dépassés et épuisés car le moindre détails leur paraît important. Et en même temps, cette proximité accrue pourrait bien leur confirmer certaines choses, notamment sur l'idée de se marier...
Cependant, il y a une chose que Rika et Takuya ont trop longtemps ignorée, car ils n'en avaient pas conscience: si leur plan pour sauver leur peau réussit, cela reviendra à envoyer quelqu'un d'autre à leur place en Sibérie. Et ça, seront-ils capables de le supporter ? Voici soudainement leur plan mis à mal par leur propre sentiment de culpabilité, et l'enjeu de la mutation à Irkoutsk remis au premier plan... pour une issue assez surprenante. Tamiki Wakaki a ici la bonne idée d'offrir à son histoire un gros rebondissement que l'on n'attendait pas forcément avant les derniers tomes de la série, et en prime cela lui permet d'aborder vite et bien le cas d'Asako, confrontée aux limites que son mariage ont imposées dans sa vie désormais trop bien huilée à son goût. Mais surtout, cela confronte Rika et Takuya à quelque chose qu'ils ne s'attendaient par à voir réglés si vite, en les poussant inévitablement à s'interroger sur leur relation véritable, sur leurs sentiments, sur la façon dont ils voient le mariage, et sur des décisions qu'il va falloir prendre pour eux-même avant qu'il ne soit trop tard. A ce titre, les deux derniers chapitres du tome, en plus d'amener une nouvelle avancée conséquente dans la foulée de la précédente, sont assez délicieux à suivre dans leur construction, leur mise en scène et leurs dialogues.
Au bout du compte, 365 Days to the Wedding continue d'être sur une excellente lancée. Portée par ses deux personnages principaux hyper attachants, par ses avancées soignées qui sont ici très importantes, et par ses réflexions sur le mariage, la comédie romantique de Tamiki Wakaki reste assez unique en son genre et ne cesse décidément pas de nous emballer.