Je suis très heureux d'avoir fait cette découverte ! Le mangaka a choisi d'aborder un thème complexe par le biais d'un personnage très riche, nuancé, et forcément mystérieux de par sa neuroatypie. Bien qu'adroitement didactique, la manga nous met face à des situations douloureuses, voire de détresse vitale, et il convient de rappeler au lecteur qu'il y a mille et une façon de vivre en tant que TSA au quotidien. J'imagine qu'en 13 tomes, nos deux compagnons continueront de s'apprivoiser (mauvais terme désolé) et peut-être d'évoluer, même s'il faut surtout
Ayant accompagné deux personnes autistes, très différentes l'une de l'autre, et étant ami d'un adulte diagnostiqué tardivement, certains passages des deux premiers tomes m'ont atteints d'une façon plus personnelle, renforçant mon empathie déjà très vive à leur égard. L'auteur n'hésite pas à montrer des choses dures ou choquantes, en nous donnant l'opportunité de les comprendre autant qu'il nous est possible. Tout en le serrant le coeur, j'ai eu l'étrange satisfaction de constater que l'auteur osait aller jusqu'au bout, quitte à proposer un récit qui pourra déclencher du rejet chez certains et nourrir des quiproquos.
La relation entre Taku et Megumi peut poser évidemment question mais le mangaka semble y répondre, notamment par le fait que Taku soit également sur le spectre.
Je n'ai pas bien compris le lien entre les relations sexuelles et le rejet de la maternité que fait Taku, du moins j'espère avoir mal compris. Malgré certaines réserves, j'ai un de l'attachement pour Taku, même si son envie de faire au mieux n'empêche pas l'idée que Megumi devrait être aussi accompagnée par des professionnels.
Attendons de voir: même si le manga a déjà abordé bien des thèmes, en utilisant des personnages secondaires notamment, il reste encore 10 volumes...
"Même s'il faut surtout" que ce soit le regard de tous qui évolue. On attend souvent, notamment la famille ou l'école, que la perosnne autiste "devienne plus sociable", "s'améliore ", etc. Même en se pensant bien intentionné, notamment sur la question de l'autonomie, ce genre d'attente d'appuie volontiers sur des malentendus, comme l'idée qu'un autiste et malade et peut plus ou moins "guérir". Les personnes autistes vous diront qu'elles font déjà beaucoup d'efforts face à des gens qui en font peu.
La vision de l'autisme souffre peut être paradoxalement d'une vision parfois ultra positive et glamourisante, où être autiste semble un synonyme d'être un passionné un peu étrange, un original fier d'être en dehors de la "norme". Toutes ces visions n'ont rien d'invalides mais peuvent mettre en retrait d'autres composantes et réalités moins joyeuses ou très stygmatisante, aboutissant à une différenciation très regrettable des autistes en fonction de ce que la société voudra valoriser ou invisibiliser chez eux.
De salemybor, le 04 Mai 2024 à 11h53
Je suis très heureux d'avoir fait cette découverte ! Le mangaka a choisi d'aborder un thème complexe par le biais d'un personnage très riche, nuancé, et forcément mystérieux de par sa neuroatypie. Bien qu'adroitement didactique, la manga nous met face à des situations douloureuses, voire de détresse vitale, et il convient de rappeler au lecteur qu'il y a mille et une façon de vivre en tant que TSA au quotidien. J'imagine qu'en 13 tomes, nos deux compagnons continueront de s'apprivoiser (mauvais terme désolé) et peut-être d'évoluer, même s'il faut surtout
Ayant accompagné deux personnes autistes, très différentes l'une de l'autre, et étant ami d'un adulte diagnostiqué tardivement, certains passages des deux premiers tomes m'ont atteints d'une façon plus personnelle, renforçant mon empathie déjà très vive à leur égard. L'auteur n'hésite pas à montrer des choses dures ou choquantes, en nous donnant l'opportunité de les comprendre autant qu'il nous est possible. Tout en le serrant le coeur, j'ai eu l'étrange satisfaction de constater que l'auteur osait aller jusqu'au bout, quitte à proposer un récit qui pourra déclencher du rejet chez certains et nourrir des quiproquos.
La relation entre Taku et Megumi peut poser évidemment question mais le mangaka semble y répondre, notamment par le fait que Taku soit également sur le spectre.
Je n'ai pas bien compris le lien entre les relations sexuelles et le rejet de la maternité que fait Taku, du moins j'espère avoir mal compris. Malgré certaines réserves, j'ai un de l'attachement pour Taku, même si son envie de faire au mieux n'empêche pas l'idée que Megumi devrait être aussi accompagnée par des professionnels.
Attendons de voir: même si le manga a déjà abordé bien des thèmes, en utilisant des personnages secondaires notamment, il reste encore 10 volumes...
De salemybor, le 04 Mai 2024 à 12h08
Je n'ai pas complété le premier paragraphe:
"Même s'il faut surtout" que ce soit le regard de tous qui évolue. On attend souvent, notamment la famille ou l'école, que la perosnne autiste "devienne plus sociable", "s'améliore ", etc. Même en se pensant bien intentionné, notamment sur la question de l'autonomie, ce genre d'attente d'appuie volontiers sur des malentendus, comme l'idée qu'un autiste et malade et peut plus ou moins "guérir". Les personnes autistes vous diront qu'elles font déjà beaucoup d'efforts face à des gens qui en font peu.
La vision de l'autisme souffre peut être paradoxalement d'une vision parfois ultra positive et glamourisante, où être autiste semble un synonyme d'être un passionné un peu étrange, un original fier d'être en dehors de la "norme". Toutes ces visions n'ont rien d'invalides mais peuvent mettre en retrait d'autres composantes et réalités moins joyeuses ou très stygmatisante, aboutissant à une différenciation très regrettable des autistes en fonction de ce que la société voudra valoriser ou invisibiliser chez eux.