Après un intermède suivant le voyage de Jonathan Harker en Transylvanie (histoire de rester collé au texte de Bram Stoker), nous voilà de retour dans la vieille église où nous avions quitté les Enfants de minuit mal embarqués face à un(e) Luke transformé en monstre. Après un combat présenté comme à son habitude dans un cadre onirique, Sakamoto relance son intrigue en réunissant le club qui s’interroge sur la manière de contrer le pan de Dracula. Direction Londres où l’affreux Jack l’éventreur semble revenir à ses études anatomiques. Y aurai t’il un lien avec l’arrivée du prince roumain?
Je ne reviendrais pas sur le caractère unique des dessins de Shin’Ichi Sakamoto dans le monde du manga, pour insister sur la subtilité des évocations qui transparaissent dans le texte d’une étonnante modernité. Très fin, l’auteur n’oublie pas le contexte social de l’époque et l’éternelle thématique sur la jeunesse sacrifiée à l’Ordre (toujours parlant au Japon). Avec une Mina qui maintient le thème féministe auprès de comparses toujours bien ancrés dans leurs certitudes, l’androgynie de Luke qui évoque une sexualité (et homosexualité) aujourd’hui connue dans la gentry victorienne et le pouvoir du mal évoqué comme une remise en question de l’ordre établi, on prend grand plaisir à faire fonctionner nos neurones pour analyser ces mille pistes comme le sens des images ultra-symboliques. Les grandes auteurs n’oublient jamais le fond et le message derrière leur œuvre, Sakamoto est de ceux-là et on ne se lasse pas de son univers à la beauté ensorcelante.
De etagereimaginaire [148 Pts], le 25 Septembre 2025 à 09h40
Après un intermède suivant le voyage de Jonathan Harker en Transylvanie (histoire de rester collé au texte de Bram Stoker), nous voilà de retour dans la vieille église où nous avions quitté les Enfants de minuit mal embarqués face à un(e) Luke transformé en monstre. Après un combat présenté comme à son habitude dans un cadre onirique, Sakamoto relance son intrigue en réunissant le club qui s’interroge sur la manière de contrer le pan de Dracula. Direction Londres où l’affreux Jack l’éventreur semble revenir à ses études anatomiques. Y aurai t’il un lien avec l’arrivée du prince roumain?
Je ne reviendrais pas sur le caractère unique des dessins de Shin’Ichi Sakamoto dans le monde du manga, pour insister sur la subtilité des évocations qui transparaissent dans le texte d’une étonnante modernité. Très fin, l’auteur n’oublie pas le contexte social de l’époque et l’éternelle thématique sur la jeunesse sacrifiée à l’Ordre (toujours parlant au Japon). Avec une Mina qui maintient le thème féministe auprès de comparses toujours bien ancrés dans leurs certitudes, l’androgynie de Luke qui évoque une sexualité (et homosexualité) aujourd’hui connue dans la gentry victorienne et le pouvoir du mal évoqué comme une remise en question de l’ordre établi, on prend grand plaisir à faire fonctionner nos neurones pour analyser ces mille pistes comme le sens des images ultra-symboliques. Les grandes auteurs n’oublient jamais le fond et le message derrière leur œuvre, Sakamoto est de ceux-là et on ne se lasse pas de son univers à la beauté ensorcelante.