Pour ce second volume d’histoires courtes, toujours agrémentées de solides commentaires rétrospectifs de l’auteur, un peu plus de nouveautés puisque seule la section Stephanos, traitant d’un des thèmes de prédilection de l’auteur (la religion catholique et son eschatologie) était déjà parue dans le recueil Hotel. Pour le reste le tome qualitatif propose un voyage dans la variété de son travail plus récent, entre 2015 et 2020 soit approximativement entre la publication d’Origin et la fin de DR. Stone. Boichi y fait d’ailleurs référence dans la post-face de la séquence Anti-magma, une des idées les plus intéressantes de ces deux recueils et qui avait vocation à se poursuivre en série si n’était pas arrivé le projet de Riichiro Inagaki. Ces commentaires nous plongent ainsi dans le cœur du réacteur de la création des séries manga et de l’économie des magazines de pré-publications qui déterminent le destin de projets, même chez les plus bankables des auteurs.
Anti-magma propose donc l’introduction à un projet de série SF post-apo où l’humanité a été décimée et où une équipe de survivant plonge au cœur d’un enfer de feu au sein d’un vaisseau protecteur afin de trouver la faille contre les êtres qui les ont attaqués. Esprit d’équipe, futur désespéré, extrémisme technologique, que du Boichi pur jus avec de très beaux plans et une tension dramatique efficace. Espérons une suite…
The space between est plus modeste mais étonnant en ce qu’il développe avant le film Gravity l’idée de la survie des humains dans l’Espace quand la technique fait défaut (déjà développé sur le premier tome des Histoires courtes), avec toujours cette projection sur un futur où les corporations élimineront les outils du passé laissant de vieux soldats nostalgiques de leur mission.
Stephanos est assez mineur à la fois graphiquement (c’est la nouvelle la plus ancienne) et par son traitement: une jeune fille couchant avec un homme marié se trouve enceinte, avant que l’on réalise que la grossesse n’est pas tout à fait naturelle…
Enfin, avant deux courtes pastilles similaires à celle lues dans le premier volume, Il était là chronique la vie du dernier camionneur sur Terre après que le monde ait été automatisé, laissant la gestion aux IA, les humains se confinant dans des capsules de réalité virtuelles où ils peuvent assouvir une vie de bonheur psychique. Un peu longue mais totalement dans l’esprit d’Origin avec de très intéressantes réflexions philosophiques sur le Travail, le sens de la vie lorsque la technologie résout les besoins humains et sur la transmission.
Un second recueil plutôt plus riche que le précédent mais totalement complémentaire (comme d’habitude on aurait préféré un unique volume grand format…) et extrêmement frustrant quand aux choix de l’auteur au vu de son potentiel narratif et la force de ses réflexions SF. Une proposition qui satisfera autant les amateurs de Boichi qu’il permettra à d’autres de découvrir la puissance de cet auteur majeur.
De etagereimaginaire [145 Pts], le 17 Juin 2025 à 13h20
Pour ce second volume d’histoires courtes, toujours agrémentées de solides commentaires rétrospectifs de l’auteur, un peu plus de nouveautés puisque seule la section Stephanos, traitant d’un des thèmes de prédilection de l’auteur (la religion catholique et son eschatologie) était déjà parue dans le recueil Hotel. Pour le reste le tome qualitatif propose un voyage dans la variété de son travail plus récent, entre 2015 et 2020 soit approximativement entre la publication d’Origin et la fin de DR. Stone. Boichi y fait d’ailleurs référence dans la post-face de la séquence Anti-magma, une des idées les plus intéressantes de ces deux recueils et qui avait vocation à se poursuivre en série si n’était pas arrivé le projet de Riichiro Inagaki. Ces commentaires nous plongent ainsi dans le cœur du réacteur de la création des séries manga et de l’économie des magazines de pré-publications qui déterminent le destin de projets, même chez les plus bankables des auteurs.
Anti-magma propose donc l’introduction à un projet de série SF post-apo où l’humanité a été décimée et où une équipe de survivant plonge au cœur d’un enfer de feu au sein d’un vaisseau protecteur afin de trouver la faille contre les êtres qui les ont attaqués. Esprit d’équipe, futur désespéré, extrémisme technologique, que du Boichi pur jus avec de très beaux plans et une tension dramatique efficace. Espérons une suite…
The space between est plus modeste mais étonnant en ce qu’il développe avant le film Gravity l’idée de la survie des humains dans l’Espace quand la technique fait défaut (déjà développé sur le premier tome des Histoires courtes), avec toujours cette projection sur un futur où les corporations élimineront les outils du passé laissant de vieux soldats nostalgiques de leur mission.
Stephanos est assez mineur à la fois graphiquement (c’est la nouvelle la plus ancienne) et par son traitement: une jeune fille couchant avec un homme marié se trouve enceinte, avant que l’on réalise que la grossesse n’est pas tout à fait naturelle…
Enfin, avant deux courtes pastilles similaires à celle lues dans le premier volume, Il était là chronique la vie du dernier camionneur sur Terre après que le monde ait été automatisé, laissant la gestion aux IA, les humains se confinant dans des capsules de réalité virtuelles où ils peuvent assouvir une vie de bonheur psychique. Un peu longue mais totalement dans l’esprit d’Origin avec de très intéressantes réflexions philosophiques sur le Travail, le sens de la vie lorsque la technologie résout les besoins humains et sur la transmission.
Un second recueil plutôt plus riche que le précédent mais totalement complémentaire (comme d’habitude on aurait préféré un unique volume grand format…) et extrêmement frustrant quand aux choix de l’auteur au vu de son potentiel narratif et la force de ses réflexions SF. Une proposition qui satisfera autant les amateurs de Boichi qu’il permettra à d’autres de découvrir la puissance de cet auteur majeur.