Ajin Vol.15 - Actualité manga
Ryuku

De Ryuku [2749 Pts], le 27 Novembre 2020 à 15h47

18/20

Je trouve qu’Ajin a su, du tome 1 jusqu’au tome 15, parfaitement refléter à quel point l’homme est l’espèce la plus complexe qui soit.

Sans partir dans un débat philosophique, Gamon Sakurai sait à chaque fois faire ressortir parfaitement les complexités de la personnalité et de la psyché humaine. Avec une subtilité qui pourrait faire penser que plus réfléchir à la construction de son histoire serait se prendre la tête pour rien.

Mais je vais quand-même le faire, parce que ce tome m’a donné la sensation que mes hypothèses étaient véridiques.

Il est « normal » d’essayer de comprendre ce qui nous entoure, l’être humain est curieux et s’intéresse à son environnement pour assimiler les choses et mieux les saisir. Sauf que certaines actions n’ont pas forcément de cause et d’explication. Certains comportements peuvent ne pas être menés par une seule et unique motivation. C’est ça, être humain. Et en lisant Ajin, à chaque fois, l’auteur semble nous pousser à s’interroger sur les actions des personnages et à nous faire ressentir de la frustration parce qu’on n’est pas sûr d’y être réellement parvenu.

On peut y voir une forme de réflexion sur ce qu’est la nature humaine. Les Ajins étant immortels, dépassent ce statut, et poussent à se demander « pourquoi doit-on mourir ? », « pourquoi cette absence d’état mortel est si effrayant ? », « pourquoi ne serait-ce pas eux, la normalité et les mortels, une forme de défaillance dans le processus, et donc, ceux imparfaits ? », « est-ce qu’être immortel implique forcément avoir une part plus sombre, par le fait que la vie n’est plus vécu avec la même intensité, mais dans une sorte de langueur et de lassitude qu’on essaye d’animer pour se sentir vivant? »

La dernière interrogation est bien incarnée par le personnage de Sato : il n’a cessé de démontrer qu’il ne réfléchit pas comme on s’attendrait d’un homme. Il n’hésite pas à se tirer une balle dans la tête ou à passer dans un broyeur de bois afin d’atteindre ses objectifs. Il ne se soucie pas que sa capacité à revenir s’enraille et qu’il y reste. Son corps est relégué à une forme d’outil nécessaire pour ressentir de l’amusement. Ne pouvant jamais mourir, en ayant accompli tout ce qui nous intéresse, à quoi bon toujours vivre ? Pas vivre dans le sens de respirer, mais vivre dans l’idée de ressentir toujours les choses, d’être animé par une flamme.

Une partie cruciale de ce tome consolide mon hypothèse. Il a sincèrement remercier Kei de l’avoir affronter. On l’oublie peut-être à cause des délais de publication, mais cette « guerre » a commencé sans qu’aucun n’ait véritablement de grief contre l’autre. Kei s’est placé en opposant à Sato parce qu’il dérangeait son quotidien paisible. Et Sato a répliqué parce qu’il avait adoré la « fraicheur » de combattre un homme immortel.

Sato est-il un psychopathe parce qu’il a un trouble de la personnalité ? Ou bien a-t-il un trouble de la personnalité parce qu’il est un Ajin ?

Jusqu’à présent, les Ajin présentés étaient tous atypiques, et avec un certain détachement froid pour leur entourage, ainsi qu’une anesthésie des sentiments. Kei Nagai a été jugé sévèrement par sa sœur pour ce trait de personnalité aussi, et même les Ajins du côté du « bien » marquent par leur indifférence pour la vie.

Et à l’extrême opposé de cette indifférence pour autrui, il y a Kaito qui rend perplexe par son trop grand intérêt pour le bien des autres.

 

Kaito et Sato, sont à mon sens, les deux personnages exprimant le mieux cette complexité. On peut trouver à Kaito une forme de loyauté naïve et pure qui vire à l’imbécilité quand on voit qu’il est toujours prêt à aider, même quand personne ne lui demande rien, et qu’il ne garde aucune rancune. On peut se dire qu’il est juste foncièrement bon, et si on est du clan des sceptiques, on penchera plutôt pour la qualification de véritable niais, dans le sens où, malgré les crasses et les trahisons qu’il subi de ceux qu’il vient en aide, il n’en garde ni rancune, ni animosité.

Koiwai

De Koiwai [12669 Pts], le 06 Novembre 2020 à 17h25

16/20

J'ai ressenti un très léger coup de mou au début du tome, puis c'est reparti de plus belle, avec à nouveau quelques avancées prenantes et surprenantes, particulièrement autour de Sato pour ne pas changer.

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