The Art of Posuka Demizu jp - Actualité manga

The Art of Posuka Demizu jp : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 01 Mai 2018

Depuis 2016, la popularité de Posuka Demizu ne cesse de s'accroître grâce à un manga à succès: The Promised Neverland, dont elle est la dessinatrice, et dont le premier tome vient de sortir en France chez Kazé Manga. Mais la carrière de cette artiste ne se résume pas à cela ! Avant d'être en charge de la partie visuelle de Neverland, Demizu s'était déjà fait la main sur quelques mangas jeunesse (notamment Oreca Monster Bouken Retsuden et Maou Daze!! Oreca Battle, adaptant des jeux de la société Konami), et surtout en tant qu'illustratrice freelance. C'est dans ce dernier domaine qu'elle s'est, en quelques années, taillée une solide réputation, essentiellement grâce à des backgrounds détaillés et inventifs où évoluent souvent des personnages plutôt enfantins et mignons, ou alors des petits êtres étranges, voire inquiétants.


Sorti au Japon chez l'éditeur PIE international en novembre 2016, donc à l'heure où The Promised Neverland voyait le jour, l'artbook "The Art of Posuka Demizu", également nommé "PONE" (qui est le tout premier nom de plume que l'artiste avait pris au début de sa carrière), regroupe l'essentiel des travaux que l'artiste a faits en tant qu'illustratrice freelance, depuis ses débuts jusqu'à 2016 (donc avant The Promised Neverland). En 2017, cet ouvrage a connu une édition bilingue japonais-anglais, actuellement très facilement trouvable à très bon prix (il est à moins de 30€ sur amazon, par exemple).


Au programme, ce sont près de 180 travaux qui nous attendent, sur environ 190 pages. Une grande majorité d'illustrations, mais aussi quelques croquis et visuels-clés, la plupart étant en pleines pages (on note aussi pas mal de doubles-pages, et quelques pages regroupant des travaux en plus petit format). Malgré le format relativement petit du livre pour un artbook (184x221mm), le fait que l'essentiel soit en pleines pages et doubles-pages permet donc de profiter quand même au mieux du contenu... et quel contenu !


En effet, le moins que l'on puisse dire est que Demizu n'a pas volé sa réputation en termes de détails, mais également de colorisation. Bien souvent, l'artiste dévoile un impressionnant souci de richesse, chose qui se remarque dès la jaquette avec beaucoup de traits fins et très vivants. Des personnages variés et vifs, des backgrounds ultra précis avec des architectures souvent très complexes, de superbes angles de vue ou des perspectives qui parfois se distordent ou jouent très bien sur les distances et la profondeur. Et côté colorisation, la plupart du temps Demizu semble aimer jouer sur les nuances de couleurs proches, ou au contraire en contraste total pour attirer l'oeil sur divers éléments, avec ce que ça peut impliquer aussi de jeux d'ombre et de lumière et d'accentuation de la profondeur, et à chaque fois c'est un régal pour les yeux.


Demizu a notamment été très remarquée pour sa manière de mettre en scène des personnages souvent assez enfantins, aux allures plutôt mignonnes et innocentes, dans des cadres cauchemardesques irréels, et c'est d'ailleurs une idée que l'on retrouve dans The Promised Neverland. Dans ce registre l'illustratrice n'est pas avare en travaux, par exemple en mettant en scène une gamine essayant de fuir la roue d'une moto géante, une autre enfermée dans une bouteille, une autre encore sur le point d'être engloutie par une sorte de poissons géant, ou en danger chez des barbiers pas très rassurants... Mais ce mélange entre aspect mignon et cadres cauchemardesques est loin d'être la seule corde à l'arc de l'artiste, qui propose énormément d'autres choses. Elle aime beaucoup dépeindre des magasins parfois très originaux à sa sauce (boucherie, librairie... mais aussi boutique ambulante de clés, marchand de haricots, usine de marshmallow, boutique de lanternes...), inventer des lieux pleins d'imagination (la ville du soleil, une ville sous-marine, un village dans une assiette de soupe, une tour faite d'horloges, un pot de fleurs aménagé en maison, station spatiale en donuts...) ... tout simplement partir sur des petites idées sorties de son imaginaire assez vaste et auxquelles elle donne ensuite vie. On note aussi quelques mises en scène de personnages moins cauchemardesques (par exemple l'illustration "ocean rider", où une jeune fille chevauche sa moto qui file sur l'eau à toute allure), ou tout simplement des dessins de personnages plus posés (personnages ailés, diablotins, petits êtres aux allures "bad boy" ou inquiétantes) ou s'adonnant à des activités plus calmes (comme se baigner dans un bol de ramen). De même, on trouve quelques illustrations thématiques (Halloween, Tanabata...), et quelques travaux effectués pour des projets en particulier (le projet "Steampark" de StrangeArtifact, la série Sakura-so no Pet na Kanojo, la saga Kirugumi...).


Chose très appréciable dans cette édition bilingue: chaque illustration est titrée, en Japonais et en Anglais, et l'on trouve également une postface de l'artiste, là aussi dans les deux langues. Côté édition, rien à redire sur la qualité du papier et de l'impression. Au vu de son excellent rapport qualité/prix, "The Art of Posuka Demizu" est un artbook qui vaut largement le coup. Par la richesse de son trait et de ses colorisations ainsi que la grande diversité de ce qu'elle imagine, l'illustratrice nous invite dans un joli nombre d'univers différents avec talent, et en met plein les yeux.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
18 20