Il y a trois semaines, j'ai terminé Trails Of Cold Steel IV. Il y a trois jours, je l'ai reterminé en new game + (et quelques bricoles supplémentaires). Depuis, je cherche un nouveau sens à ma vie, et en attendant de trouver, j'ai décider de me venger en venant en dire du mal. Non, plus sérieusement, je l'ai adoré, tout comme les autres Trails Of Cold Steel, et accessoirement j'espère avoir un jour la possibilité de jouer à d'autres titres de la saga The Legend Of Heroes (une version intégrale de Trails In The Sky ? l'arc de Crossbell, jamais arrivé en occident ? d'autres épisodes plus anciens ? je ne sais pas, la Switch a l'air d'aimer les portages, là ce serait vraiment bienvenu). Mais comme à chaque fois que je sors d'un jeu (ou d'une lecture) dans lequel je m'étais complètement immergé, je peine à passer à autre chose. Le temps de me remettre les idées en ordre. Je rumine un peu. Ou je rumine beaucoup, si l'oeuvre m'a laissé de petites contrariétés, et c'est le cas ici. Je le répète, j'ai trouvé le jeu génial, ce qui se reflète probablement dans la note que je lui ai attribuée, ainsi que dans le fait que j'y aie rejoué aussitôt malgré le nombre d'heures déjà investies dans ma première partie : avant les ToCS sur PS4, cela faisait des années que je n'avais pas touché à un NG+, favorisant plutôt les jeux encore à faire que les jeux déjà finis, et je doute de retrouver de sitôt un jeu qui me fasse le même effet. D'ailleurs, je crains que mon prochain JRPG me paraisse bien fade en comparaison (je devrais sans doute en choisir un pour lequel mes attentes ne sont pas trop élevées, au cas où... tiens, Lost Sphere, tu m'attendais ?). Enfin bref, j'ai adoré... mais. Oui, il y a un mais. Parce que concernant le deuxième arc (et fin du cycle) de Cold Steel, j'ai beau trouver le IV supérieur au III de la même manière que j'ai trouvé le II supérieur au I, eh bien ma préférence reste pour le II, pourtant encore plus daté visuellement. Pour le dire autrement, le II n'était pas exempt de défauts mais je l'ai tellement aimé que j'ai fini par aimer aussi ses défauts... alors que certains éléments du IV, eux, continuent de me faire grincer des dents. Quelque part, j'aurais envie de dire que c'est négligeable par rapport à tout ce que j'ai aimé dedans, il n'empêche qu'il me reste une part de frustration que j'ai besoin d'évacuer, un peu comme ce tout petit bouton de rien du tout qu'on ne peut pas s'empêcher de gratter. Alors pour user d'une phrase toute faite, disons que qui aime bien châtie bien.
Et donc, puisque je parlais de frustration, attaquons tout de suite sa source principale : l'absence d'un « vrai » épilogue. Attention, ToCS IV comporte bien un épilogue, on n'en est certainement pas au point de Ys: Memories Of Celceta qui se termine de façon tellement abrupte après le boss de fin qu'on ne sait même pas si les amis qui combattaient ailleurs sont encore en vie. Il n'empêche, une fois la partie terminée, je reste un peu sur ma faim, j'en aurais presque envie de dire que sur le coup la déception prédomine sur la satisfaction. Certes, le simple fait d'avoir terminé, de savoir que c'est la fin pour les aventures de la classe VII, joue un rôle déterminant dans ce sentiment : je n'ai pas envie de quitter ces personnages. Mais ce n'est pas tout, loin s'en faut. [Petite remarque : je parle bien de la vraie fin, on est d'accord. Je n'ai pas raté la quête ??? qui permet de l'obtenir. D'ailleurs, c'était un peu déroutant lors de la première partie de devoir d'abord voir la fin normale, avant de recharger la sauvegarde pour avoir accès à la vraie fin qui ne vient pas à sa suite mais à la place.] Déjà, il convient sans doute de parler de l'épilogue tel qu'il est, et de sa manière d'alterner entre espoir et déception. [Note : je vais essayer au maximum de ne pas spoiler, en ne citant notamment pas les noms de certains personnages... mais aussi évidents que semblent certains faits, je parle quand même de la fin du jeu.] Donc, on a battu le (vrai) boss de fin, blablabla l'état du monde qui revient peu à peu à la normale malgré quelques accrocs, rien que de très normal, inutile de s'appesantir dessus, encore que je n'aurais pas été contre voir d'un peu plus près ce qui est évoqué pour Crossbell par exemple (maintenant qu'on connaît les personnages impliqués), mais voilà, jusque-là ça va. Ensuite, on a droit à une courte scène qui concerne directement nos personnages, on s'y attendait après un bout de dialogue post-boss de fin, là aussi tout va bien (même si à y réfléchir, je me dis que ça aurait pu être l'aboutissement d'une phase de jeu qui aurait constitué le gros de l'épilogue, mais admettons). Et là apparaît le titre The Legend Of Heroes, entamant le générique de fin. D'acc... attends attends attends, c'est tout, l'épilogue est déjà fini ? pas de phase de jeu ? rien de plus pour nos personnages et leur entourage ? et la romance qui prenait une telle place dans l'histoire, elle n'a même pas droit à un épilogue non plus ? C'est là que l'image à l'écran change pour laisser apparaître le décor de ce qui ressemble fort à... un mariage ?!? carrément ? Je retire ce que j'ai dit alors, on y va un peu fort, mais après tout, une histoire qui se termine par le mariage du héros, c'est tellement classique que ça peut marcher... Il ne faut pas plus de quelques instants pour que la réaction change du tout au tout. Alors que les yeux venaient de s'écarquiller, les épaules retombent déjà. Ah. D'accord. Évidemment. Suis-je bête. Ce n'est pas le mariage de Rean. Enfin, j'aime beaucoup le marié, je suis content pour lui, mais pour ce qui est de la mariée, je ne la connais que depuis l'avant-dernier acte de ToCS IV, et quasi que pour son lien avec lui (et accessoirement sa participation à un concours de picole), je ne peux pas dire que je me sois attaché à elle. Donc bon, forcément on se sent tout de suite moins impliqué, d'autant qu'il ne s'agit pas de scènes avec dialogues mais juste de quelques images qui se succèdent (très jolies, soit dit en passant, le dessin des personnages est nettement supérieur à ce qu'on a dans l'opening). Et du coup, de « ouah, carrément le mariage ! », on passe à « événement heureux bateau pour dire que tout va bien pour nos persos ». Attention, je ne prétends pas qu'on aurait dû avoir droit au mariage de Rean et celle qu'on a choisie pour lui, et je conçois très bien que le jeu s'inscrive dans une saga plus vaste et qu'il soit nécessaire de ne pas apporter de conclusion trop définitive alors qu'on a plusieurs alternatives (je n'ai pas pu jouer à l'arc de Crossbell mais j'imagine que la situation est similaire pour Lloyd, et quand ils apparaissent dans ToCS IV, le flou règne quant à sa potentielle relation avec Elie). N'empêche, montrer tout de suite les mariés plutôt que de commencer par le décor aurait évité ce type de surprise. Et donc voilà, ça s'achève tranquillement pendant qu'on digère douloureusement le fait qu'il n'y ait rien de plus... sauf que c'est là qu'on nous joue un dernier tour ! Puisqu'après ça, il y a une nouvelle scène qui débute par Rean, seul dans sa chambre. La caméra s'intéresse à son bureau et plus particulièrement aux photos exposées dessus, entre les anciennes se trouvent deux nouvelles, une de tout le groupe lors du mariage, et une autre sur laquelle on s'attarde un chouïa plus, de lui et sa bien-aimée (du moins celle que lui impose le joueur, je reviendrai sur ce point un peu plus tard), et c'est justement là qu'arrive un orbmail dont on ignore le contenu mais qui vient d'elle (sachant que pour ma part j'ai choisi Laura, ça m'amuse beaucoup de me rappeler son message dans ToCS III, entièrement tapé en majuscules et qu'elle a passé une heure à rédiger tant elle est à l'aise avec la technologie). Enfin bref, arrivé là je me doute bien qu'on n'aura pas de phase de jeu supplémentaire, mais à défaut d'autre chose on va au moins avoir droit à une scène finale pour la romance. Donc Rean enfile enfile sa veste, sort de sa chambre... Et. C'est. Tout. ... Quuuoooiii ?!?!?!? Là, je n'ai plus d'autres mots, je n'arrive même plus à savoir si je suis dépité, énervé, ou en état de choc. (À noter qu'en new game +, ou tout bêtement en rechargeant la sauvegarde de l'épilogue, une ultime scène se déclenche après ça, impliquant Ouroboros et teasant de manière très vague un futur Trails (le dernier Trails ?), qu'on espère déjà localisé chez nous). Mais bref, oublions un peu la romance pour le moment, et revenons plus généralement à la brièveté de l'épilogue. Ça paraît VRAIMENT trop peu. Franchement, après quatre jeux et plusieurs centaines d'heures, on est en droit d'espérer un épilogue consistant, et ce d'autant plus que ToCS II a établi un précédent. Le deuxième et dernier arc de Trails Of Cold Steel (soit les épisodes III et IV), reprend quasi à l'identique les structures narratives du premier arc (soit respectivement celles du I et du II), depuis le prologue du III qui fait exactement la même chose que celui du I, de façon aussi maladroite. Partant de là, on s'attend forcément à ce que le IV ait un épilogue similaire au II, bien qu'il ait un acte supplémentaire. D'autant que là où la redite du prologue était assez mal vue, une bête redite de l'épilogue aurait au contraire très bien convenu, même si d'autres options étaient envisageables. L'idée, c'est qu'à la fin de ToCS II, après les événements marquants de l'acte final, on retrouve le quotidien « normal » (bien qu'impacté par lesdits événements) qu'on avait connu dans le premier jeu, avec la soirée au dortoir, le free day, ses mini-quêtes (mention spéciale pour celle impliquant Sharon), et l'exploration de l'ancienne école pour terminer. Concrètement, on ne peut pas dire que ça apportait beaucoup à l'histoire, hormis quelques éclaircissements sur la nouvelle situation de Rean. Et pourtant, il était parfait, non seulement pour redonner le moral après ce qui s'était passé (si ce n'était que ça, le IV n'en aurait pas autant besoin), mais surtout pour dire au revoir proprement à tous ces personnages. Grâce à ça, on quittait le jeu avec le sourire (bon, peut-être bien quelques larmes au passage, mais des larmes pleines d'espoir contrairement à celles de l'acte final) et on en gardait un vrai sentiment d'accomplissement qui aurait cruellement manqué sans cet épilogue. Dans le IV, rien de tout ça, on reste avec l'impression d'être expulsé du jeu bien trop brusquement. Alors qu'un épilogue similaire à celui du II, avec une excuse quelconque pour réunir tout le monde - enfin, peut-être pas TOUT le monde, mais au moins les deux classes VII et quelques invités... ça aurait très bien fait l'affaire, avec par exemple un Einhel Keep devenu fou suite au Great Twilight en guise de dernier donjon. (Et parmi les mini-quêtes, pourquoi pas une en rapport avec ce à quoi on assiste durant le générique de fin, histoire de nous y préparer et éviter les surprises.) Ou quelque chose de complètement différent, comme découvrir qu'il est arrivé quelque chose à l'endroit de la scène qui fait office d'épilogue (dur de donner l'idée sans spoiler...), si une phase de jeu avait précédé cette scène, elle aurait à mon avis eu beaucoup plus de poids. Enfin bref, les possibilités étaient nombreuses, et il faut se contenter de si peu... Certes, le jeu est déjà très long et très riche, j'ai un peu l'impression d'abuser à en demander encore plus... mais au fond, c'est justement parce qu'il est si long et si riche que j'ai du mal à digérer un épilogue si peu développé.
Maintenant qu'on s'est bien attardé sur la fin du jeu, passons à un reproche un peu moins essentiel, à savoir la gestion de la romance. Et je vais de nouveau comparer avec le II : dans le II, c'était moins explicite et ça fonctionnait beaucoup mieux ; ici ça a parfois tendance à devenir assez lourd. Déjà, il n'était pas forcément nécessaire que TOUTES les filles soient amoureuses de Rean (d'ailleurs, à ce compte-là, pourquoi Duvalie n'est-elle pas éligible ? non parce qu'en ce qui me concerne, elle avait bien plus de chances que certaines autres), mais admettons, il y a du choix (sauf si vous préférez Margarita, désolé mais elle n'a d'yeux que pour son darling Vincent). Et bon, d'accord, on en est au quatrième jeu donc les affinités sont déjà bien établies, on ne va pas tout reprendre du début malgré le fait que le jeu ne tienne absolument pas compte des choix qu'on a faits dans les précédents : que ce soit dans le III ou ici, on ne charge pas de sauvegarde des I et II, donc les grands mots et les promesses de la fin du II, zou, oubliés. Après, ça reste un jeu, qu'on ne soit pas obligé de poursuivre dans la même voie d'un épisode à l'autre, c'est assez normal (encore que ça ne m'aurait pas dérangé, pour le coup je suis plutôt constant : Laura m'a paru le choix le plus naturel dans le I, et ça s'est confirmé dans les suites), mais vu la place que ça prend dans l'histoire, on pourrait au moins en avoir la possibilité. Et du III au IV, c'est pareil. Pire, même. Comme du I au II, au début du IV on peut charger une sauvegarde du précédent... sauf que mis à part le classement de fin de partie qui détermine les bonus, les choix ne sont pas pris en compte. Du moins pour la partie romance, pour l'histoire en général peut-être y a-t-il des références qui auraient été absentes autrement. Mais là... pour dire à quel point les précédents choix sont respectés, j'avais encore une fois choisi Laura (encore que concernant le III, je ne sais pas s'il convient vraiment de parler de choix alors qu'on peut plus ou moins conclure avec trois filles dans le même après-midi... c'était un peu bizarre pour le coup, j'ai plutôt fait le choix « ami » pour les autres quand ça m'a été proposé (en NG+)), et voilà que dans le IV j'ai un flashback... de la scène d'Emma. Bref, j'en étais à dire que les affinités sont déjà bien établies depuis les précédents jeux, et donc qu'il n'y a pas lieu de reconstruire les relations du début. Mais sérieusement, le pauvre Rean croule tellement sous les déclarations d'amour que ça en devient ridicule : dans ma première partie, je pouvais choisir neuf filles sur les onze éligibles pour le bonding event final. Et encore, parce qu'il y en a deux que j'ai volontairement zappées, si j'avais voulu, j'aurais pu avoir le niveau d'affection nécessaire pour les onze. Il faut dire, plus de la moitié des bonding events (j'écrirai BE pour aller plus vite) sont explicitement en lien avec la romance (22 sur 39, si je ne me trompe pas dans mon compte), et contrairement aux jeux précédents, on peut presque tous les voir dès la première partie. Avant, c'était parfois dur de savoir quels personnages favoriser, avec si peu de bonding points ; là c'est le contraire, il faut juste choisir quel personnage on apprécie le moins / quelle scène a l'air la moins intéressante (enfin quoi, j'ai même vu le BE de Jusis alors que c'est un personnage dont j'ai plus ou moins rien à carrer). Diminuer le nombre de bonding points disponibles sans les options du new game +, ou mieux, proposer autant de bonding events pour les uns et les autres aurait permis d'éviter ou d'amoindrir ce côté harem (en l'état : filles new class VII : 3BE chacune dont 2 pour la romance / filles old class VII + filles hors class VII : 2BE chacune dont 2 pour la romance / garçons new class VII + Celine, Duvalie et Crow : 2BE chacun / garçons old class VII : 1BE chacun (ah, et n'en déplaise à Dorothee, pas de romance entre garçons)). Mais bon, puisqu'il faut en choisir une et briser le coeur de dix autres (ça va, le lendemain il n'en paraît rien et leur amitié reste intacte) le soir même où Rean reçoit son nouveau titre d'épéiste, il conviendrait sans doute de l'appeler Divine Blade Of Heartbreaking. (oups, spoiler, je cache ça tout de suite) Cette surabondance de déclarations n'est malheureusement pas le seul élément lourdingue quand on parle de romance dans ToCS IV. Pour le dire en un mot : Alisa. Ou plutôt le traitement réservé à son personnage. Enfin, si elle a votre préférence, j'imagine que tout va pour le mieux, mais si un autre choix vous parle davantage... eh bien le jeu va chercher à vous faire comprendre que normalement, c'est elle que Rean choisit et que les autres ne sont que des pis-aller. Non mais sérieusement. Dans ToCS I et II, j'aimais bien son personnage, même si de mon point de vue elle a très rapidement été destinée à la friendzone, mais à partir du III elle est tellement mise en avant comme love interest qu'elle en est devenue saoulante (et je vais m'abstenir de commenter sa tenue, mais on s'étonnerait presque de ne pas voir dépasser le balai qu'elle a dans le... *ahem*). Et dans le IV, c'est pire - et je m'en suis rendu compte en NG+ avec le max bonding points : surtout, surtout, SURTOUT quand on fait ses bonding events. Si le fait que Rean dise devant tout le monde à quel point elle est merveilleuse n'est pas suffisant, en ayant vu ses BE c'est un festival. Quand les autres lui font une déclaration, ça a l'air de le déranger plus qu'autre chose ; quand Alisa lui dit qu'elle l'aime mais que vu les circonstances elle préfère renoncer à une relation, c'est lui qui revient à la charge en lui demandant de lui laisser de l'espoir pour ladite relation. Quand on lui offre son cadeau (comme à tous les autres persos), elle a droit à des mots doux (uniquement si on a fait ses BE, certes... mais les autres n'y ont pas droit, même en ayant fait leurs BE). Le soir où on doit choisir l'heureuse élue, quand Sharon le taquine en parlant du jour où elle sera aussi à son service (sous-entendant évidemment en tant que compagnon d'Alisa), il répond carrément qu'il espère que ça arrivera bientôt. Alors oui, on pourrait dire que c'est du détail, mais c'est le genre de détail qui me donne envie de hurler. Mec, ce soir tu fais ta déclaration à Laura (ou à celle de votre choix), alors pourquoi tu parles comme si tu n'avais d'yeux que pour Alisa ? Ou alors c'est un côté cruel qu'on ne lui soupçonnait pas ? (Re)faire espérer Alisa pour aussitôt finir avec une autre ? (Non parce que d'un point de vue temporel, même sans tenir compte de sa petite phrase à Sharon, ça se pose là : le 29 août, il dit à Alisa qu'il veut garder espoir pour leur relation, et littéralement deux jours après on peut choisir de lui faire avouer ses sentiments à une autre.) Enfin voilà. Si le jeu est conçu de telle sorte que l'histoire d'amour soit avec Alisa, pourquoi donner le choix, et surtout autant de choix ? Et à l'inverse, si on nous laisse le choix pour l'histoire d'amour, pourquoi un tel favoritisme ? (Ah, et tant qu'on parle d'Alisa, le coup du « je t'aime depuis le premier jour », tu parles du moment où tu lui est rentrée dedans en sortant de la gare que tu t'es retrouvée à terre, ou plutôt du moment dans la vieille école où tu es tombée sur lui dans une position légèrement inconvenante et que tu lui as foutu une baffe pour ensuite lui faire la tête pendant un mois ? Non parce que dans le II, tu disais plutôt que c'était suite à cet incident que tu as commencé à t'interroger sur lui, puis à t'intéresser à lui, ça paraissait plus plausible que le coup de foudre au premier regard...)
Pfiou, j'ai déjà pas mal blablaté, et j'ai déjà dit l'essentiel (frustration à évacuer, tout ça), mais au point où j'en suis autant finir de tout évacuer, même si le reste relève vraiment du détail. Et après, je pourrai garder tout le meilleur pour moi, héhé. Et oui, j'ai fini de parler romance, promis. Il n'y a tout de même pas que ça, dans le jeu. Là, je vais plutôt partir sur une petite incompréhension concernant des références manquantes. Je parle de ces moments où le jeu fait référence à un événement en te donnant l'impression que tu devrais le connaître, alors que pas du tout. Pour tout ce qui concerne Crossbell et le SSS, ou l'équipe d'Estelle et Joshua, bien sûr, il s'agit des précédents Trails auxquels je n'ai pas pu jouer (est-ce que je dois prier Aidios pour avoir un portage complet de Trails In The Sky et une localisation de Ao No Kiseki / Zero No Kiseki ?), évidemment que je n'ai pas les références. Mais quand il s'agit de la classe VII, c'est un peu plus problématique. Je pense surtout à la ville d'Alster, où les habitants (deux en particulier) connaissent bien nos héros, qui ont apparemment sauvé la ville durant la guerre civile, soit au moment de Trails Of Cold Steel II. Alors moi je veux bien, mais dans ToCS II on ne sait même pas qu'Alster existe (ou peut-être est-elle mentionnée en tant que ville natale d'Olivert, je ne sais plus), on restait exclusivement dans l'autre moitié de l'empire. Alors... pourquoi ? À quoi ça rime de présenter des personnages comme s'ils connaissaient Rean et consorts depuis la période d'un jeu jeu précédent alors qu'on ne les a jamais croisés ? Un autre élément de ce genre qui me titille, c'est le voyage à Ymir, à l'époque du premier Cold Steel. Si on remonte jusque-là, le voyage de la classe chez Rean est bien évoqué, et en tant que narrateur il nous dit que c'est une histoire pour une autre fois. Après avoir fini le I sans plus de détails, je m'attendais donc à y avoir droit en flashback dans le II, mais rien non plus. Dans le III alors, en guise de prologue peut-être ? Nope. Dans le IV, il y est encore fait référence... mais on n'en sait toujours pas plus. Pour le joueur, c'est assez frustrant, comme si on était passé à côté de passages entiers des jeux, alors que non, j'en ai exploré les moindres recoins.
Sur ce, j'en arrive à la dernière petite broutille qui me chagrinne, et quand je dis broutille, ça mérite à peine d'être évoqué, mais bon, tant que j'y suis... Le genre de truc pas vraiment gênant, mais qui fait dire quand on y est confronté « ah, j'aurais préféré si... » : ah, ce combat a l'air cool, j'aurais préféré le prendre en main plutôt que d'en être simple spectateur. Ce qui arrive essentiellement deux fois. D'une, le deuxième bonding event de Laura, où Rean et elle se retrouvent seuls face à un Loa Erebonius : regarder ça avec la manette en main donne carrément envie de faire ce combat, et la victoire n'en aurait été que plus percutante. D'accord, je parle là d'un bonding event, et donc d'une scène plus que d'une quête, mais... Déjà dans ToCS III, certains des BE impliquaient un court passage dans le Eihhel Keep et son lot de combats (pour Laura, Gaius, Sara et Alisa si je ne me trompe pas), ce n'est clairement pas incompatible. Et même dans le IV, deux des BE donnent lieu à un combat : les premiers de Sara et Fie, où on les contrôle face au Rean-ogre pour perdre aussitôt, j'ai un peu de mal à voir l'intérêt de déclencher un combat pour si peu (d'autant qu'avec Fie, vu le déroulement de la scène, il aurait été plus logique de pouvoir le tenir en respect pendant quelques tours) alors qu'à côté on nous « prive » d'un affrontement qu'on voudrait faire. L'autre passage, c'est la quête optionnelle (je cache parce que... ben ça spoile une une quête plus ou moins cachée du troisième acte) « Free Eryn » où, pendant que Rean infiltre le village en compagnie d'alliés hors classe VII, les autres combattent près des pierres de téléportation. Rien de bien méchant, mais je trouve un peu dommage de n'avoir le contrôle que de l'équipe de Rean. Et ça paraît d'autant plus dommage qu'à côté de ça, on a certains combats qui n'étaient pas forcément tous indispensables, quand on prend le contrôle d'une autre équipe notamment. Bon, le prologue marche plutôt pas mal, mais plus pour le fait d'y affronter Claire et Alberich que de contrôler Lloyd et Estelle (encore une fois, j'aurais certainement été plus content de les retrouver si j'avais pu jouer à leurs jeux). Quand les équipes se mélangent, c'est sympa aussi (sur le Pantagruel, ou dans les deux quêtes « cachées » mais indispensables de l'acte final... d'ailleurs je me pose une question : est-ce qu'on parle encore de quêtes cachées quand elles ne sont pas dans la liste mais apparaissent quand même sur la map ? non parce que dans ToCS I et II, les quêtes cachées étaient vraiment cachées, et ce n'en était que plus gratifiant de les trouver). Mais quand on doit infiltrer les cinq Salt Pales afin de libérer l'accès au donjon final pour la classe VII, j'ai beau aimer certains des personnages, c'est un peu répétitif. Du coup, les cinq à la suite, ça paraît un peu long, mais en même temps c'est trop court pour apprendre à bien maîtriser les équipes (et le fait de parcourir cinq fois un trajet similaire, puis d'avoir les cinq boss à la file, n'aide pas). D'autant que ceux qui accompagnaient la classe VII jusque-là se retrouvent avec un équipement différent et qu'on ne peut plus modifier (généralement plus faible, que ce soit pour les accessoires ou les quartz). D'un autre côté, je ne pense pas qu'il serait satisfaisant de ne pas mener ces combats, donc je ne vais pas râler sur ce point, mais là où je voulais en venir, c'est qu'il n'est pas plus satisfaisant de ne pas mener les combats évoqués plus haut et qui nous concernent plus directement. Enfin bref.
Malgré tout mon blabla, ça ne fait que quatre reproches (dont deux vraiment mineurs) : l'épilogue qui m'a laissé sur ma faim ; la gestion de la romance assez lourde ; les références à des événements qu'on ne connait pas ; et les deux-trois combats qu'on voit sans pouvoir y participer. Et avec ça, mission accomplie, j'ai évacué l'intégralité de la frustration que je pouvais ressentir à l'encontre de ToCS IV. Maintenant, si je voulais parler du jeu de façon moins biaisée, il en faudrait beaucoup plus pour évoquer ses moult qualités, mais... d'une, j'ai déjà l'impression de m'éterniser, et de deux, tout ce positif, je n'ai pas besoin de l'évacuer, je peux le garder pour moi ! Alors je vais juste évoquer un tout dernier point qui peut être considéré comme un défaut, mais qui ne génère aucune frustration et que j'aurais plutôt tendance à considérer comme un détail amusant : l'architecture est parfois délirante. C'était peut-être déjà le cas dans les précédents sans que je m'en rende compte, mais là c'était assez flagrant. En l'occurrence, c'est surtout aux passages dans les conduites d'aération que je pense, et si l'on en rencontre aussi souvent, c'est bien évidemment pour les petits commentaires de l'équipe. Mais avant, on y passait pour une raison ou une autre (une porte verrouillée, des gravats qui bloquent le couloir). Là, on ne s'embête même plus avec des prétextes : on explore une forteresse, on passe dans une conduite pour accéder à une pièce contenant un mécanisme ou un coffre... et on se rend compte que la pièce en question n'a même pas de porte, la grille d'aération est son unique accès, à se demander comment les machines ou les caisses sont arrivées là. Ayant remarqué ça, je me suis pris à observer quelques autres endroits, et pas manqué, on a aussi droit à quelques bâtiments dont l'intérieur ne colle pas avec l'extérieur (exemple : de l'extérieur, la porte d'une boutique est sur le côté gauche du mur, avec une fenêtre à sa droite ; de l'intérieur, la porte est au milieu du mur avec une fenêtre de chaque côté !). Enfin voilà, plus anecdotique que problématique.
De Voq [735 Pts], le 12 Décembre 2020 à 16h40
Il y a trois semaines, j'ai terminé Trails Of Cold Steel IV. Il y a trois jours, je l'ai reterminé en new game + (et quelques bricoles supplémentaires). Depuis, je cherche un nouveau sens à ma vie, et en attendant de trouver, j'ai décider de me venger en venant en dire du mal.
Non, plus sérieusement, je l'ai adoré, tout comme les autres Trails Of Cold Steel, et accessoirement j'espère avoir un jour la possibilité de jouer à d'autres titres de la saga The Legend Of Heroes (une version intégrale de Trails In The Sky ? l'arc de Crossbell, jamais arrivé en occident ? d'autres épisodes plus anciens ? je ne sais pas, la Switch a l'air d'aimer les portages, là ce serait vraiment bienvenu). Mais comme à chaque fois que je sors d'un jeu (ou d'une lecture) dans lequel je m'étais complètement immergé, je peine à passer à autre chose. Le temps de me remettre les idées en ordre. Je rumine un peu. Ou je rumine beaucoup, si l'oeuvre m'a laissé de petites contrariétés, et c'est le cas ici.
Je le répète, j'ai trouvé le jeu génial, ce qui se reflète probablement dans la note que je lui ai attribuée, ainsi que dans le fait que j'y aie rejoué aussitôt malgré le nombre d'heures déjà investies dans ma première partie : avant les ToCS sur PS4, cela faisait des années que je n'avais pas touché à un NG+, favorisant plutôt les jeux encore à faire que les jeux déjà finis, et je doute de retrouver de sitôt un jeu qui me fasse le même effet. D'ailleurs, je crains que mon prochain JRPG me paraisse bien fade en comparaison (je devrais sans doute en choisir un pour lequel mes attentes ne sont pas trop élevées, au cas où... tiens, Lost Sphere, tu m'attendais ?).
Enfin bref, j'ai adoré... mais. Oui, il y a un mais. Parce que concernant le deuxième arc (et fin du cycle) de Cold Steel, j'ai beau trouver le IV supérieur au III de la même manière que j'ai trouvé le II supérieur au I, eh bien ma préférence reste pour le II, pourtant encore plus daté visuellement. Pour le dire autrement, le II n'était pas exempt de défauts mais je l'ai tellement aimé que j'ai fini par aimer aussi ses défauts... alors que certains éléments du IV, eux, continuent de me faire grincer des dents. Quelque part, j'aurais envie de dire que c'est négligeable par rapport à tout ce que j'ai aimé dedans, il n'empêche qu'il me reste une part de frustration que j'ai besoin d'évacuer, un peu comme ce tout petit bouton de rien du tout qu'on ne peut pas s'empêcher de gratter. Alors pour user d'une phrase toute faite, disons que qui aime bien châtie bien.
Et donc, puisque je parlais de frustration, attaquons tout de suite sa source principale : l'absence d'un « vrai » épilogue. Attention, ToCS IV comporte bien un épilogue, on n'en est certainement pas au point de Ys: Memories Of Celceta qui se termine de façon tellement abrupte après le boss de fin qu'on ne sait même pas si les amis qui combattaient ailleurs sont encore en vie. Il n'empêche, une fois la partie terminée, je reste un peu sur ma faim, j'en aurais presque envie de dire que sur le coup la déception prédomine sur la satisfaction. Certes, le simple fait d'avoir terminé, de savoir que c'est la fin pour les aventures de la classe VII, joue un rôle déterminant dans ce sentiment : je n'ai pas envie de quitter ces personnages. Mais ce n'est pas tout, loin s'en faut.
[Petite remarque : je parle bien de la vraie fin, on est d'accord. Je n'ai pas raté la quête ??? qui permet de l'obtenir. D'ailleurs, c'était un peu déroutant lors de la première partie de devoir d'abord voir la fin normale, avant de recharger la sauvegarde pour avoir accès à la vraie fin qui ne vient pas à sa suite mais à la place.]
Déjà, il convient sans doute de parler de l'épilogue tel qu'il est, et de sa manière d'alterner entre espoir et déception. [Note : je vais essayer au maximum de ne pas spoiler, en ne citant notamment pas les noms de certains personnages... mais aussi évidents que semblent certains faits, je parle quand même de la fin du jeu.] Donc, on a battu le (vrai) boss de fin, blablabla l'état du monde qui revient peu à peu à la normale malgré quelques accrocs, rien que de très normal, inutile de s'appesantir dessus, encore que je n'aurais pas été contre voir d'un peu plus près ce qui est évoqué pour Crossbell par exemple (maintenant qu'on connaît les personnages impliqués), mais voilà, jusque-là ça va. Ensuite, on a droit à une courte scène qui concerne directement nos personnages, on s'y attendait après un bout de dialogue post-boss de fin, là aussi tout va bien (même si à y réfléchir, je me dis que ça aurait pu être l'aboutissement d'une phase de jeu qui aurait constitué le gros de l'épilogue, mais admettons). Et là apparaît le titre The Legend Of Heroes, entamant le générique de fin. D'acc... attends attends attends, c'est tout, l'épilogue est déjà fini ? pas de phase de jeu ? rien de plus pour nos personnages et leur entourage ? et la romance qui prenait une telle place dans l'histoire, elle n'a même pas droit à un épilogue non plus ? C'est là que l'image à l'écran change pour laisser apparaître le décor de ce qui ressemble fort à... un mariage ?!? carrément ? Je retire ce que j'ai dit alors, on y va un peu fort, mais après tout, une histoire qui se termine par le mariage du héros, c'est tellement classique que ça peut marcher...
Il ne faut pas plus de quelques instants pour que la réaction change du tout au tout. Alors que les yeux venaient de s'écarquiller, les épaules retombent déjà.
Ah. D'accord. Évidemment. Suis-je bête. Ce n'est pas le mariage de Rean. Enfin, j'aime beaucoup le marié, je suis content pour lui, mais pour ce qui est de la mariée, je ne la connais que depuis l'avant-dernier acte de ToCS IV, et quasi que pour son lien avec lui (et accessoirement sa participation à un concours de picole), je ne peux pas dire que je me sois attaché à elle. Donc bon, forcément on se sent tout de suite moins impliqué, d'autant qu'il ne s'agit pas de scènes avec dialogues mais juste de quelques images qui se succèdent (très jolies, soit dit en passant, le dessin des personnages est nettement supérieur à ce qu'on a dans l'opening). Et du coup, de « ouah, carrément le mariage ! », on passe à « événement heureux bateau pour dire que tout va bien pour nos persos ». Attention, je ne prétends pas qu'on aurait dû avoir droit au mariage de Rean et celle qu'on a choisie pour lui, et je conçois très bien que le jeu s'inscrive dans une saga plus vaste et qu'il soit nécessaire de ne pas apporter de conclusion trop définitive alors qu'on a plusieurs alternatives (je n'ai pas pu jouer à l'arc de Crossbell mais j'imagine que la situation est similaire pour Lloyd, et quand ils apparaissent dans ToCS IV, le flou règne quant à sa potentielle relation avec Elie). N'empêche, montrer tout de suite les mariés plutôt que de commencer par le décor aurait évité ce type de surprise.
Et donc voilà, ça s'achève tranquillement pendant qu'on digère douloureusement le fait qu'il n'y ait rien de plus... sauf que c'est là qu'on nous joue un dernier tour ! Puisqu'après ça, il y a une nouvelle scène qui débute par Rean, seul dans sa chambre. La caméra s'intéresse à son bureau et plus particulièrement aux photos exposées dessus, entre les anciennes se trouvent deux nouvelles, une de tout le groupe lors du mariage, et une autre sur laquelle on s'attarde un chouïa plus, de lui et sa bien-aimée (du moins celle que lui impose le joueur, je reviendrai sur ce point un peu plus tard), et c'est justement là qu'arrive un orbmail dont on ignore le contenu mais qui vient d'elle (sachant que pour ma part j'ai choisi Laura, ça m'amuse beaucoup de me rappeler son message dans ToCS III, entièrement tapé en majuscules et qu'elle a passé une heure à rédiger tant elle est à l'aise avec la technologie). Enfin bref, arrivé là je me doute bien qu'on n'aura pas de phase de jeu supplémentaire, mais à défaut d'autre chose on va au moins avoir droit à une scène finale pour la romance. Donc Rean enfile enfile sa veste, sort de sa chambre...
Et.
C'est.
Tout.
...
Quuuoooiii ?!?!?!? Là, je n'ai plus d'autres mots, je n'arrive même plus à savoir si je suis dépité, énervé, ou en état de choc.
(À noter qu'en new game +, ou tout bêtement en rechargeant la sauvegarde de l'épilogue, une ultime scène se déclenche après ça, impliquant Ouroboros et teasant de manière très vague un futur Trails (le dernier Trails ?), qu'on espère déjà localisé chez nous).
Mais bref, oublions un peu la romance pour le moment, et revenons plus généralement à la brièveté de l'épilogue. Ça paraît VRAIMENT trop peu. Franchement, après quatre jeux et plusieurs centaines d'heures, on est en droit d'espérer un épilogue consistant, et ce d'autant plus que ToCS II a établi un précédent.
Le deuxième et dernier arc de Trails Of Cold Steel (soit les épisodes III et IV), reprend quasi à l'identique les structures narratives du premier arc (soit respectivement celles du I et du II), depuis le prologue du III qui fait exactement la même chose que celui du I, de façon aussi maladroite. Partant de là, on s'attend forcément à ce que le IV ait un épilogue similaire au II, bien qu'il ait un acte supplémentaire. D'autant que là où la redite du prologue était assez mal vue, une bête redite de l'épilogue aurait au contraire très bien convenu, même si d'autres options étaient envisageables.
L'idée, c'est qu'à la fin de ToCS II, après les événements marquants de l'acte final, on retrouve le quotidien « normal » (bien qu'impacté par lesdits événements) qu'on avait connu dans le premier jeu, avec la soirée au dortoir, le free day, ses mini-quêtes (mention spéciale pour celle impliquant Sharon), et l'exploration de l'ancienne école pour terminer. Concrètement, on ne peut pas dire que ça apportait beaucoup à l'histoire, hormis quelques éclaircissements sur la nouvelle situation de Rean. Et pourtant, il était parfait, non seulement pour redonner le moral après ce qui s'était passé (si ce n'était que ça, le IV n'en aurait pas autant besoin), mais surtout pour dire au revoir proprement à tous ces personnages. Grâce à ça, on quittait le jeu avec le sourire (bon, peut-être bien quelques larmes au passage, mais des larmes pleines d'espoir contrairement à celles de l'acte final) et on en gardait un vrai sentiment d'accomplissement qui aurait cruellement manqué sans cet épilogue.
Dans le IV, rien de tout ça, on reste avec l'impression d'être expulsé du jeu bien trop brusquement. Alors qu'un épilogue similaire à celui du II, avec une excuse quelconque pour réunir tout le monde - enfin, peut-être pas TOUT le monde, mais au moins les deux classes VII et quelques invités... ça aurait très bien fait l'affaire, avec par exemple un Einhel Keep devenu fou suite au Great Twilight en guise de dernier donjon. (Et parmi les mini-quêtes, pourquoi pas une en rapport avec ce à quoi on assiste durant le générique de fin, histoire de nous y préparer et éviter les surprises.) Ou quelque chose de complètement différent, comme découvrir qu'il est arrivé quelque chose à l'endroit de la scène qui fait office d'épilogue (dur de donner l'idée sans spoiler...), si une phase de jeu avait précédé cette scène, elle aurait à mon avis eu beaucoup plus de poids. Enfin bref, les possibilités étaient nombreuses, et il faut se contenter de si peu... Certes, le jeu est déjà très long et très riche, j'ai un peu l'impression d'abuser à en demander encore plus... mais au fond, c'est justement parce qu'il est si long et si riche que j'ai du mal à digérer un épilogue si peu développé.
Maintenant qu'on s'est bien attardé sur la fin du jeu, passons à un reproche un peu moins essentiel, à savoir la gestion de la romance. Et je vais de nouveau comparer avec le II : dans le II, c'était moins explicite et ça fonctionnait beaucoup mieux ; ici ça a parfois tendance à devenir assez lourd. Déjà, il n'était pas forcément nécessaire que TOUTES les filles soient amoureuses de Rean (d'ailleurs, à ce compte-là, pourquoi Duvalie n'est-elle pas éligible ? non parce qu'en ce qui me concerne, elle avait bien plus de chances que certaines autres), mais admettons, il y a du choix (sauf si vous préférez Margarita, désolé mais elle n'a d'yeux que pour son darling Vincent).
Et bon, d'accord, on en est au quatrième jeu donc les affinités sont déjà bien établies, on ne va pas tout reprendre du début malgré le fait que le jeu ne tienne absolument pas compte des choix qu'on a faits dans les précédents : que ce soit dans le III ou ici, on ne charge pas de sauvegarde des I et II, donc les grands mots et les promesses de la fin du II, zou, oubliés. Après, ça reste un jeu, qu'on ne soit pas obligé de poursuivre dans la même voie d'un épisode à l'autre, c'est assez normal (encore que ça ne m'aurait pas dérangé, pour le coup je suis plutôt constant : Laura m'a paru le choix le plus naturel dans le I, et ça s'est confirmé dans les suites), mais vu la place que ça prend dans l'histoire, on pourrait au moins en avoir la possibilité. Et du III au IV, c'est pareil. Pire, même. Comme du I au II, au début du IV on peut charger une sauvegarde du précédent... sauf que mis à part le classement de fin de partie qui détermine les bonus, les choix ne sont pas pris en compte. Du moins pour la partie romance, pour l'histoire en général peut-être y a-t-il des références qui auraient été absentes autrement. Mais là... pour dire à quel point les précédents choix sont respectés, j'avais encore une fois choisi Laura (encore que concernant le III, je ne sais pas s'il convient vraiment de parler de choix alors qu'on peut plus ou moins conclure avec trois filles dans le même après-midi... c'était un peu bizarre pour le coup, j'ai plutôt fait le choix « ami » pour les autres quand ça m'a été proposé (en NG+)), et voilà que dans le IV j'ai un flashback... de la scène d'Emma.
Bref, j'en étais à dire que les affinités sont déjà bien établies depuis les précédents jeux, et donc qu'il n'y a pas lieu de reconstruire les relations du début. Mais sérieusement, le pauvre Rean croule tellement sous les déclarations d'amour que ça en devient ridicule : dans ma première partie, je pouvais choisir neuf filles sur les onze éligibles pour le bonding event final. Et encore, parce qu'il y en a deux que j'ai volontairement zappées, si j'avais voulu, j'aurais pu avoir le niveau d'affection nécessaire pour les onze. Il faut dire, plus de la moitié des bonding events (j'écrirai BE pour aller plus vite) sont explicitement en lien avec la romance (22 sur 39, si je ne me trompe pas dans mon compte), et contrairement aux jeux précédents, on peut presque tous les voir dès la première partie. Avant, c'était parfois dur de savoir quels personnages favoriser, avec si peu de bonding points ; là c'est le contraire, il faut juste choisir quel personnage on apprécie le moins / quelle scène a l'air la moins intéressante (enfin quoi, j'ai même vu le BE de Jusis alors que c'est un personnage dont j'ai plus ou moins rien à carrer). Diminuer le nombre de bonding points disponibles sans les options du new game +, ou mieux, proposer autant de bonding events pour les uns et les autres aurait permis d'éviter ou d'amoindrir ce côté harem (en l'état : filles new class VII : 3BE chacune dont 2 pour la romance / filles old class VII + filles hors class VII : 2BE chacune dont 2 pour la romance / garçons new class VII + Celine, Duvalie et Crow : 2BE chacun / garçons old class VII : 1BE chacun (ah, et n'en déplaise à Dorothee, pas de romance entre garçons)). Mais bon, puisqu'il faut en choisir une et briser le coeur de dix autres (ça va, le lendemain il n'en paraît rien et leur amitié reste intacte) le soir même où Rean reçoit son nouveau titre d'épéiste, il conviendrait sans doute de l'appeler Divine Blade Of Heartbreaking. (oups, spoiler, je cache ça tout de suite)
Cette surabondance de déclarations n'est malheureusement pas le seul élément lourdingue quand on parle de romance dans ToCS IV. Pour le dire en un mot : Alisa. Ou plutôt le traitement réservé à son personnage. Enfin, si elle a votre préférence, j'imagine que tout va pour le mieux, mais si un autre choix vous parle davantage... eh bien le jeu va chercher à vous faire comprendre que normalement, c'est elle que Rean choisit et que les autres ne sont que des pis-aller. Non mais sérieusement. Dans ToCS I et II, j'aimais bien son personnage, même si de mon point de vue elle a très rapidement été destinée à la friendzone, mais à partir du III elle est tellement mise en avant comme love interest qu'elle en est devenue saoulante (et je vais m'abstenir de commenter sa tenue, mais on s'étonnerait presque de ne pas voir dépasser le balai qu'elle a dans le... *ahem*).
Et dans le IV, c'est pire - et je m'en suis rendu compte en NG+ avec le max bonding points : surtout, surtout, SURTOUT quand on fait ses bonding events. Si le fait que Rean dise devant tout le monde à quel point elle est merveilleuse n'est pas suffisant, en ayant vu ses BE c'est un festival. Quand les autres lui font une déclaration, ça a l'air de le déranger plus qu'autre chose ; quand Alisa lui dit qu'elle l'aime mais que vu les circonstances elle préfère renoncer à une relation, c'est lui qui revient à la charge en lui demandant de lui laisser de l'espoir pour ladite relation. Quand on lui offre son cadeau (comme à tous les autres persos), elle a droit à des mots doux (uniquement si on a fait ses BE, certes... mais les autres n'y ont pas droit, même en ayant fait leurs BE). Le soir où on doit choisir l'heureuse élue, quand Sharon le taquine en parlant du jour où elle sera aussi à son service (sous-entendant évidemment en tant que compagnon d'Alisa), il répond carrément qu'il espère que ça arrivera bientôt. Alors oui, on pourrait dire que c'est du détail, mais c'est le genre de détail qui me donne envie de hurler. Mec, ce soir tu fais ta déclaration à Laura (ou à celle de votre choix), alors pourquoi tu parles comme si tu n'avais d'yeux que pour Alisa ? Ou alors c'est un côté cruel qu'on ne lui soupçonnait pas ? (Re)faire espérer Alisa pour aussitôt finir avec une autre ? (Non parce que d'un point de vue temporel, même sans tenir compte de sa petite phrase à Sharon, ça se pose là : le 29 août, il dit à Alisa qu'il veut garder espoir pour leur relation, et littéralement deux jours après on peut choisir de lui faire avouer ses sentiments à une autre.)
Enfin voilà. Si le jeu est conçu de telle sorte que l'histoire d'amour soit avec Alisa, pourquoi donner le choix, et surtout autant de choix ? Et à l'inverse, si on nous laisse le choix pour l'histoire d'amour, pourquoi un tel favoritisme ?
(Ah, et tant qu'on parle d'Alisa, le coup du « je t'aime depuis le premier jour », tu parles du moment où tu lui est rentrée dedans en sortant de la gare que tu t'es retrouvée à terre, ou plutôt du moment dans la vieille école où tu es tombée sur lui dans une position légèrement inconvenante et que tu lui as foutu une baffe pour ensuite lui faire la tête pendant un mois ? Non parce que dans le II, tu disais plutôt que c'était suite à cet incident que tu as commencé à t'interroger sur lui, puis à t'intéresser à lui, ça paraissait plus plausible que le coup de foudre au premier regard...)
Pfiou, j'ai déjà pas mal blablaté, et j'ai déjà dit l'essentiel (frustration à évacuer, tout ça), mais au point où j'en suis autant finir de tout évacuer, même si le reste relève vraiment du détail. Et après, je pourrai garder tout le meilleur pour moi, héhé. Et oui, j'ai fini de parler romance, promis. Il n'y a tout de même pas que ça, dans le jeu. Là, je vais plutôt partir sur une petite incompréhension concernant des références manquantes. Je parle de ces moments où le jeu fait référence à un événement en te donnant l'impression que tu devrais le connaître, alors que pas du tout.
Pour tout ce qui concerne Crossbell et le SSS, ou l'équipe d'Estelle et Joshua, bien sûr, il s'agit des précédents Trails auxquels je n'ai pas pu jouer (est-ce que je dois prier Aidios pour avoir un portage complet de Trails In The Sky et une localisation de Ao No Kiseki / Zero No Kiseki ?), évidemment que je n'ai pas les références. Mais quand il s'agit de la classe VII, c'est un peu plus problématique. Je pense surtout à la ville d'Alster, où les habitants (deux en particulier) connaissent bien nos héros, qui ont apparemment sauvé la ville durant la guerre civile, soit au moment de Trails Of Cold Steel II. Alors moi je veux bien, mais dans ToCS II on ne sait même pas qu'Alster existe (ou peut-être est-elle mentionnée en tant que ville natale d'Olivert, je ne sais plus), on restait exclusivement dans l'autre moitié de l'empire. Alors... pourquoi ? À quoi ça rime de présenter des personnages comme s'ils connaissaient Rean et consorts depuis la période d'un jeu jeu précédent alors qu'on ne les a jamais croisés ?
Un autre élément de ce genre qui me titille, c'est le voyage à Ymir, à l'époque du premier Cold Steel. Si on remonte jusque-là, le voyage de la classe chez Rean est bien évoqué, et en tant que narrateur il nous dit que c'est une histoire pour une autre fois. Après avoir fini le I sans plus de détails, je m'attendais donc à y avoir droit en flashback dans le II, mais rien non plus. Dans le III alors, en guise de prologue peut-être ? Nope. Dans le IV, il y est encore fait référence... mais on n'en sait toujours pas plus.
Pour le joueur, c'est assez frustrant, comme si on était passé à côté de passages entiers des jeux, alors que non, j'en ai exploré les moindres recoins.
Sur ce, j'en arrive à la dernière petite broutille qui me chagrinne, et quand je dis broutille, ça mérite à peine d'être évoqué, mais bon, tant que j'y suis... Le genre de truc pas vraiment gênant, mais qui fait dire quand on y est confronté « ah, j'aurais préféré si... » : ah, ce combat a l'air cool, j'aurais préféré le prendre en main plutôt que d'en être simple spectateur. Ce qui arrive essentiellement deux fois.
D'une, le deuxième bonding event de Laura, où Rean et elle se retrouvent seuls face à un Loa Erebonius : regarder ça avec la manette en main donne carrément envie de faire ce combat, et la victoire n'en aurait été que plus percutante. D'accord, je parle là d'un bonding event, et donc d'une scène plus que d'une quête, mais... Déjà dans ToCS III, certains des BE impliquaient un court passage dans le Eihhel Keep et son lot de combats (pour Laura, Gaius, Sara et Alisa si je ne me trompe pas), ce n'est clairement pas incompatible. Et même dans le IV, deux des BE donnent lieu à un combat : les premiers de Sara et Fie, où on les contrôle face au Rean-ogre pour perdre aussitôt, j'ai un peu de mal à voir l'intérêt de déclencher un combat pour si peu (d'autant qu'avec Fie, vu le déroulement de la scène, il aurait été plus logique de pouvoir le tenir en respect pendant quelques tours) alors qu'à côté on nous « prive » d'un affrontement qu'on voudrait faire.
L'autre passage, c'est la quête optionnelle (je cache parce que... ben ça spoile une une quête plus ou moins cachée du troisième acte) « Free Eryn » où, pendant que Rean infiltre le village en compagnie d'alliés hors classe VII, les autres combattent près des pierres de téléportation. Rien de bien méchant, mais je trouve un peu dommage de n'avoir le contrôle que de l'équipe de Rean.
Et ça paraît d'autant plus dommage qu'à côté de ça, on a certains combats qui n'étaient pas forcément tous indispensables, quand on prend le contrôle d'une autre équipe notamment. Bon, le prologue marche plutôt pas mal, mais plus pour le fait d'y affronter Claire et Alberich que de contrôler Lloyd et Estelle (encore une fois, j'aurais certainement été plus content de les retrouver si j'avais pu jouer à leurs jeux). Quand les équipes se mélangent, c'est sympa aussi (sur le Pantagruel, ou dans les deux quêtes « cachées » mais indispensables de l'acte final... d'ailleurs je me pose une question : est-ce qu'on parle encore de quêtes cachées quand elles ne sont pas dans la liste mais apparaissent quand même sur la map ? non parce que dans ToCS I et II, les quêtes cachées étaient vraiment cachées, et ce n'en était que plus gratifiant de les trouver). Mais quand on doit infiltrer les cinq Salt Pales afin de libérer l'accès au donjon final pour la classe VII, j'ai beau aimer certains des personnages, c'est un peu répétitif. Du coup, les cinq à la suite, ça paraît un peu long, mais en même temps c'est trop court pour apprendre à bien maîtriser les équipes (et le fait de parcourir cinq fois un trajet similaire, puis d'avoir les cinq boss à la file, n'aide pas). D'autant que ceux qui accompagnaient la classe VII jusque-là se retrouvent avec un équipement différent et qu'on ne peut plus modifier (généralement plus faible, que ce soit pour les accessoires ou les quartz). D'un autre côté, je ne pense pas qu'il serait satisfaisant de ne pas mener ces combats, donc je ne vais pas râler sur ce point, mais là où je voulais en venir, c'est qu'il n'est pas plus satisfaisant de ne pas mener les combats évoqués plus haut et qui nous concernent plus directement. Enfin bref.
Malgré tout mon blabla, ça ne fait que quatre reproches (dont deux vraiment mineurs) : l'épilogue qui m'a laissé sur ma faim ; la gestion de la romance assez lourde ; les références à des événements qu'on ne connait pas ; et les deux-trois combats qu'on voit sans pouvoir y participer. Et avec ça, mission accomplie, j'ai évacué l'intégralité de la frustration que je pouvais ressentir à l'encontre de ToCS IV. Maintenant, si je voulais parler du jeu de façon moins biaisée, il en faudrait beaucoup plus pour évoquer ses moult qualités, mais... d'une, j'ai déjà l'impression de m'éterniser, et de deux, tout ce positif, je n'ai pas besoin de l'évacuer, je peux le garder pour moi !
Alors je vais juste évoquer un tout dernier point qui peut être considéré comme un défaut, mais qui ne génère aucune frustration et que j'aurais plutôt tendance à considérer comme un détail amusant : l'architecture est parfois délirante. C'était peut-être déjà le cas dans les précédents sans que je m'en rende compte, mais là c'était assez flagrant. En l'occurrence, c'est surtout aux passages dans les conduites d'aération que je pense, et si l'on en rencontre aussi souvent, c'est bien évidemment pour les petits commentaires de l'équipe. Mais avant, on y passait pour une raison ou une autre (une porte verrouillée, des gravats qui bloquent le couloir). Là, on ne s'embête même plus avec des prétextes : on explore une forteresse, on passe dans une conduite pour accéder à une pièce contenant un mécanisme ou un coffre... et on se rend compte que la pièce en question n'a même pas de porte, la grille d'aération est son unique accès, à se demander comment les machines ou les caisses sont arrivées là.
Ayant remarqué ça, je me suis pris à observer quelques autres endroits, et pas manqué, on a aussi droit à quelques bâtiments dont l'intérieur ne colle pas avec l'extérieur (exemple : de l'extérieur, la porte d'une boutique est sur le côté gauche du mur, avec une fenêtre à sa droite ; de l'intérieur, la porte est au milieu du mur avec une fenêtre de chaque côté !). Enfin voilà, plus anecdotique que problématique.