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Star Ocean - The Divine Force - Manga

Avis sur Star Ocean - The Divine Force

Voq

De Voq [683 Pts], le 06 Juin 2023 à 22h09

13/20

    Star Ocean est longtemps resté pour moi une de ces trop nombreuses sagas coincées au stade du « il faudra que je m'y mette, un de ces jours ». 'Till The End Of Time, The Last Hope ou même le très critiqué Integrity & Faithlessness : même sans compter les opus inédits en Europe ou pris dans l'engrenage infernal du marché retrogaming, j'aurais eu de quoi faire. Mais à défaut d'avoir le temps de jouer à tout, d'autres titres leur grillaient toujours la priorité. Il aura finalement fallu le retour de la licence avec The Divine Force, sa baisse de prix rapide et le fait de n'avoir aucun autre jeu particulièrement prioritaire en attendant la sortie de The Legend Of Heroes - Trails To Azure, et voilà une bonne occasion de m'y mettre.

 

 

*Les enfants, ne faites pas la même chose à la maison !

 

    Pour commencer, j'ai eu la mauvaise idée de ne pas placer ce Star Ocean aux côtés de God Of War Ragnarök ou Horizon Forbidden West dans la liste des jeux disponibles sur PS4 mais pour lesquels mieux vaut attendre d'avoir une PS5. C'était une mauvaise idée (oui, je me répète).

    Côté affichage, déjà. On a bien le choix entre privilégier la qualité graphique et le taux de rafraîchissement, mais si on opte pour la qualité graphique, en explorant les lieux, on se fait régulièrement attaquer par des monstres qui ne sont pas encore apparus à l'écran. Un choix qui n'en est pas un, donc, si on espère jouer dans de bonnes conditions. Là-dessus, rajoutons des textures qui s'affichent mal, ou plus rarement des personnages qui n'apparaissent pas (j'ai tout de même eu une cinématique où mon perso s'entretenait avec une voix désincarnée, pour un résultat assez bizarre), il en résulte un aspect visuel bancal, alors que la direction artistique est plutôt jolie et aurait mérité de meilleures conditions.

    Mais ça, encore, on s'en accommode. Le pire, ce sont les temps de chargement. Près d'une minute à chaque voyage rapide ou simple changement de zone. Au début, passe encore, ça n'arrive que ponctuellement, mais plus tard dans le jeu, pour peu qu'on ne se contente pas de suivre la quête principale, on a tendance à les enchaîner, et ça devient très vite très lourd.

    Cela étant évacué, il est temps de nous intéresser au jeu en lui-même.

 

 

*Un verre d'eau dans l'océan d'étoiles

 

    Une des caractéristiques de la saga, en principe, qui la distingue de la plupart des JRPG, c'est son côté science-fiction : en bon novice de Star Ocean, je m'attendais à ce que The Divine Force vienne avec son lot de voyages interstellaires, de planètes à visiter, de batailles spatiales... Bref, je ne m'attendais PAS à débarquer dans un monde typique de fantasy, et encore moins à y rester coincé pour le plus gros du jeu. Pas nécessairement une tare, mais pas non plus une surprise spécialement réjouissante. Parce que dans ces conditions, ce n'est pas tellement plus SF qu'un Tales Of, au final.

 

    En lançant la partie, on a le choix entre incarner Raymond Lawrence, jeune capitaine d'un vaisseau de commerce qui se fait attaquer sans raison apparente et dont la capsule de sauvetage s'échouera sur la planète technologiquement sous-développée d'Aster IV ; et Laeticia, princesse du royaume d'Aucerius, l'une des deux nations majeures de ce monde. Personnellement, j'ai choisi Ray pour ses origines plus axées SF, mais vu que les deux se rencontrent tout de suite et font équipe durant la quasi-totalité du jeu, ce choix n'a pas grande incidence, en dehors des interactions avec les autres persos.

    Et outre la recherche des membres de son équipage, le début de l'aventure se concentrera davantage sur la quête de la princesse, à coups de tensions entre nations qui virent au conflit armé, de recherche d'alliés, de trahisons... Bref, des ingrédients classiques, de quoi servir de base à l'histoire, mais rien de plus : son intérêt sera plutôt fonction des divers développements et des personnages. Par chance, l'intrigue deviendra plus accrocheuse quand il sera question de l'intervention de créatures étrangères à ce monde théoriquement isolé, des règles en vigueur vis-à-vis des planètes sous-développées, des raisons de l'attaque du vaisseau de Raymond... en somme, quand la SF vient enfin se mêler de la partie. Et de ce point de vue, le scénario a vraiment le potentiel pour en faire un très bon jeu...

 

    ...Le hic, c'est que le soft a un gros problème de rythme. Le début est long, très long. Il prend tout son temps, à tort : pendant les dix-quinze premières heures, l'ennui n'est jamais bien loin. Quand le début d'un jeu est long parce qu'il y a énormément de choses à découvrir sur son univers, je veux bien (coucou Trails Of Cold Steel), mais là même pas, le monde dans lequel on atterrit est basique au possible et ce n'est que bien plus tard que les choses se complexifieront un minimum. Et ça n'aide pas que les premiers personnages rencontrés soient les plus anecdotiques du lot (ce n'est pas que je n'aime pas Laeticia, Albaird ou Nina... c'est juste que je les trouve plutôt oubliables ; je me suis nettement plus attaché à ceux qui arrivent plus tard). Honnêtement, durant ces premières heures, je me lassais très vite de mes parties, et au moment d'y revenir, j'étais plus motivé par l'opening qui est très cool (Pandora par Hyde) que par le jeu lui-même.

    Mais ça, ce n'est que le début, ça s'améliore dans la suite... et puis on finit par tomber dans l'excès inverse. Les événements s'accélèrent, l'exploration en-dehors d'Aster IV est très limitée, certaines questions intéressantes ne sont pas approfondies (ce qui tourne autour de la « symbologie », notamment)... En fait, ce qui aurait pu être le plus gros du jeu se résume finalement à sa dernière portion, avec l'impression de survoler un peu tout ça pour se consacrer essentiellement à ce qui se passe sur la planète, et donc de brider l'ampleur qu'aurait pu prendre l'intrigue, c'est dommage.

 

 

*Une épée face à la force divine

 

    Côté gameplay maintenant, on est sur un Action-RPG, avec la possibilité de contrôler le personnage de son choix (selon disponibilités au fil de l'histoire) lors des affrontements. Ce qui permet de varier les façons de combattre, en théorie. Dans la pratique, j'ai joué quasi exclusivement avec Ray et Helena (les plus bourrins, attaquants au corps à corps). Non seulement parce que ce sont les deux qui correspondent le mieux à ma façon de jouer, mais aussi parce que ce sont les deux seuls pour lesquels j'ai rapidement trouvé des combinaisons de coups qui me convenaient : sachant qu'il faut paramétrer manuellement les compétences en fonction des touches et de la position dans le combo, il faut parfois pas mal d'essais avant d'arriver à quelque chose de satisfaisant. Alors bon, gérer ça pour des persos dont le style de combat ne nous botte pas plus que ça... Disons que si j'y rejoue un jour, je mettrai à profit davantage de personnages.

    Mais sinon, en vrai, une fois qu'on commence à maîtriser le système de combat, la prise en main est vraiment satisfaisante, d'autant plus avec les possibilités offertes par D.U.M.A. (un module qui nous permet de lancer des attaques aériennes. Et de voler brièvement durant les déplacements. En gros.)

 

    Si cette satisfaction allait de pair avec l'aspect exploration du soft, ce serait le pied. Mais si j'utilise le conditionnel, c'est que ce n'est pas le cas. Les terrains à traverser paraissent inutilement vastes, et en fouiller les moindres recoins ne rapporte bien souvent que du butin superflu et pas vraiment de secrets à dénicher. En fait, explorer donne surtout lieu à un surplus de combats, au point de monter en niveau plus que nécessaire. Au final, il y a une paire de fois où j'ai regretté de ne pas avoir tout bêtement suivi le chemin vers la prochaine destination de l'histoire.

    Côté quêtes annexes, pas mieux, elles se résument généralement à jouer au coursier ou à l'exterminateur, rien de passionnant. Pour peu qu'elles soient faisables, parce que si le monstre de quête est introuvable, difficile d'en venir à bout. Allez, si, mentionnons tout de même les requêtes de la marchande Welch Vineyard, récompensées par un système de fabrication d'objets avec diverses catégories à débloquer. Sur le papier, ça peut être vachement utile. Dans la pratique, c'est juste laborieux. Que l'équipement fabricable ait systématiquement un train de retard sur ce qu'on trouve en boutique, ce n'est déjà pas engageant, mais en prime, la maîtrise de ce système repose sur son utilisation massive (et donc sa répétitivité)... alors qu'on est ultra limité sur les quantités d'ingrédients transportables. J'ai bien vite laissé tomber.

 

    En fait, le plus intéressant dans les activités annexes, ce sont encore les scènes optionnelles qui se déclenchent occasionnellement en parlant à nos coéquipiers dans les différentes villes. On a d'ailleurs un système d'affinité qui va déterminer le contenu de deux cinématiques vers la fin du jeu... sauf qu'on n'a aucun indicateur du niveau d'affinité avec les différents personnages, et que le résultat final paraît complètement aléatoire.

 

 

*Et donc, cette première incursion dans l'univers Star Ocean...

 

    ...Pas pleinement convaincante, mais encourageante, dirais-je. Mon intérêt pour cet univers est éveillé, mais je reste sur ma faim. Outre les phases de jeu qui nécessiteraient certaines améliorations, la progression de l'histoire est franchement déséquilibrée. Une première moitié abrégée (surtout le début !), une seconde moitié plus développée, et on aurait eu quelque chose d'autrement plus solide.

    Après, encore une fois, c'est mon premier Star Ocean, je l'aurais peut-être apprécié différemment en connaissant le reste de la saga. Au fond, je ne sais même pas si les différents épisodes s'inscrivent dans une même continuité ou s'ils sont indépendants ; quoi qu'il en soit, j'ai maintenant bien envie de les découvrir.

    Pour résumer, j'ai plutôt bien aimé The Divine Force, sans l'adorer ; il n'empêche que la licence a remonté de quelques points dans ma liste de priorités.

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