Welcome to Demon School! Iruma-kun - Saison 1 - Actualité anime
Welcome to Demon School! Iruma-kun - Saison 1 - Anime

Welcome to Demon School! Iruma-kun - Saison 1 : Critiques

Critique de l'anime : Welcome to Demon School! Iruma-kun - Saison 1

Publiée le Dimanche, 20 Septembre 2020

Diffusée d'octobre 2019 à mars 2020 au Japon mais également en France sur la plateforme Crunchyroll, la série animée en 23 épisodes Welcome to Demon School! Iruma-kun a connu un joli succès: en plus de faire décoller les ventes du manga d'origine dans son pays, elle a permis de faire gagner à l'oeuvre une certaine notoriété à l'international, y compris en France où le manga a été lancé il y a tout juste quelques jours aux éditions nobi nobi! sous le titre Iruma à l’école des démons, en étant même le Coup de coeur de notre rédaction pour son très emballant premier volume. Avec le lancement du manga en France, le moment semblait idéal pour revenir un peu sur l'adaptation animée !



De son nom original Mairimashita! Iruma-kun, l'oeuvre est donc, à la base, un manga papier, et l'un des beaux succès actuels au Japon du magazine Shônen Champion d'Akita Shoten (le magazine de Beastars, de Prisonnier Riku ou encore de Magical Girl of the End). En cours depuis 2017 dans son pays d'origine où elle compte déjà 18 volumes à l'heure actuelle, il s'agit de la première série vraiment longue d'Osamu Nishi, une mangaka qui a débuté sa carrière en 2014 et qui n'avait auparavant signé qu'une courte oeuvre en 3 tomes.



L'adaptation animée, quant à elle, nous vient du studio Bandai Namco Pictures (ou BN Pictures), studio qui fait donc partie du mastodonte Bandai Namco, et auquel on doit notamment les animes de Battle Spirits, de Dream Festival, ainsi que certaines saisons de Gintama. La réalisation a été confiée à Makoto Moriwaki (Ebichu, PriPara), la structure scénaristique à Kazuyuki Fudeyasu (Gochûmon wa Usagi Desu ka ?, Black Clover, Moi quand je me réincarne en slime, Interspecies Reviewers...), le design des personnages à Keiko Yamamoto (dont la carrière et prolifique mais dont les postes de chara designer se limitaient auparavant à Cobra The Animation) et Satohiko Sano (qui n'avait auparavant oeuvré en tant que chara designer que sur l'anime Heybot!, mais que l'on retrouvera bientôt sur Talentless et sur le nouvel anime de Shaman King), et les musiques à Akimitsu Honma (Rinne, Otaku Otaku).



La série nous plonge dans l'histoire pas banale d'Iruma Suzuki, adolescent de 14 ans qui est ce que l'on peut appeler une bonne poire. Toujours gentil et serviable, il ne dit jamais non... y compris quand ses ordures de parents, qui lui ont donné une éducation lamentable, décident de le vendre à un démon contre une somme d'argent élevée ! Voici le pauvre garçon entre les mains de Sullivan, un vieux démon qui fera probablement une seule bouchée de lui... ou pas. Car Sully, en plus d'être le proviseur de l'école pour démons Babyls, est surtout un papy-gâteau qui a toujours rêvé d'être grand-père ! Il est donc bien décidé à faire de son petit-fils adoptif la coqueluche de l'école, en en faisant le chouchou, un élève spécial... mais il y a comme un hic: les humains étant un mets de premier choix pour les démons, nul doute que le malheureux garçon se fera dévorer par ses nouveaux camarades si jamais sa véritable nature venait à être découverte ! Iruma souhaite donc surtout passer le plus possible inaperçu, mais c'est tout bonnement impossible quand on se retrouve d'emblée en tant qu'élève spécial, à devoir faire un discours étonnant, puis à devoir rencontrer nombre de démons... qui, tout compte fait, ne sont peut-être pas si méchants que ça.



Adaptant les 5 premiers volumes du manga tout a long de ses 23 épisodes, l'anime, à l'instar du support d'origine, a le mérite de démarrer vite et vient, en nous immisçant auprès d'un jeune héros humain dans un monde où il est censé être une proie de premier ordre, et qui va donc devoir se fondre dans la masse sans forcément y parvenir, tout en découvrant petit à petit le fonctionnement de cette école bien éloignée de ce qu'il a toujours connu. Au fil des découvertes et des premières rencontres et premiers cours d'Iruma, on a l'occasion de découvrir des premières bases claires: types de cours donnés (dont certains font forcément un peu froid dans le dos), répartition des classes (notre héros se retrouvant forcément dans une classe vraiment à part regroupant les "cas", apprentissage de l'invocation d'un familier (celui invoqué par le jeune garçon ne manquant pas de faire rire, mais on vous laisse bien sur la surprise), hiérarchie avec possibles montées en grades... sans oublier une donne ne se limitant pas à l'école avec la question de l'arrivée ou non d'un nouveau roi-démon après des siècles sans, une donnée lâchée dès les premiers épisodes laissant déjà présager un avenir vraiment hors du commun pour notre héros !



Mais avant d'en arriver là, Iruma ne pense certainement pas à de telles choses, et dans un premier temps il souhaite surtout essayer de survivre, et donc de passer inaperçu, chose qui rate à chaque fois. De là découle une bonne part de l'humour de la première partie de l'anime: dès que le jeune humain cherche à rester discret et à fuir les problèmes, les choses font qu'il se fait encore plus remarquer en réglant les couacs presque malgré lui, et bien souvent grâce à sa part infinie de gentillesse et de serviabilité. Les instants jouant sur un certain comique de situation sont donc légion, et c'est encore plus le cas au gré des premières rencontres importantes faites par Iruma.



Car bien sûr, qui dit casting démoniaque dit nombreuses possibilités pour proposer une palette de personnages hauts en couleur, et là-dessus on a droit à un sans faute. Du proviseur "papy-gâteau" Sullivan à la présidente du conseil des élèves Amélie se voulant hyper intransigeante en public mais se découvrant une passion pour les manga shôjo typiquement humains "grâce à" Iruma (malgré lui, en fait), au "rival" costaud mais idiot Sabnock, en passant par le professeur intransigeant mais humilié Callego, l'élève n°1 Asmodeus dont notre héros fait son serviteur un peu malgré lui, bien sûr l'hyper énergique Clara qui est complètement dans son monde et ne pense qu'à jouer, la mignonne Kerori qui est bien moins discrète qu'on ne le pense, ou nombre de personnages de second plan farfelus (comme le démon-hibou dragueur ou l'excellente Dosanko jouant les beautés fatales avec son physique de cyclope), les différents visages sont tous bien campés, apportent facilement beaucoup d'animation, et certains deviendront même vite de précieux amis pour Iruma, quand bien même ils restent des démons. D'ailleurs, l'un des enjeux majeurs d'environ la première moitié de la série, en plus de la découverte du fonctionnement de l'école, est vraiment l'intégration de notre héros dans cette école et le besoin qu'il y trouve sa place, lui l'humain parmi les démons.



Mais une fois la première douzaine d'épisodes passée, la série est loin de se reposer sur ces lauriers et sait se renouveler, en proposant déjà deux arc suivants un peu plus important. Le dernier arc, occupant les épisodes 21 et 22, est plus succinct mais est intéressant, non seulement pour ce qu'il nous montre de la double vie d'une demoiselle en particulier, mais aussi pour le côté un peu parodique du monde des idols. Mais l'arc précédent, s'étalant sur plusieurs épisodes, se veut clairement plus ambitieux, avec la découverte d'un système de clubs proches de la réalité de la scolarité nippone (à ceci près que les clubs du monde démoniaque sont un peu plus... particuliers !), l'arrivée du festival de l'école, le rôle de premier plan d'un nouvel ami d'Iruma qui dévoilera bien d'autres choses un peu moins joyeuses (et avec une issue non-idéalisée, ce qui est appréciable pour du shônen de ce type), et surtout l'évocation d'un ennemi plus important dont on réentendra sûrement parler...



Dans tout ça, une chose est sûre: difficile pour Iruma de passer inaperçu comme il le souhaite ! Mais cela, d'ailleurs, le souhaite-t-il encore à l'issue de ces 23 épisodes ? C'est l'un des enjeux du tout dernier épisode: nous montrer qu'au bout de ces premiers temps passés à Babyls, le jeune garçon, tout en cachant sa vraie nature humaine, s'est intégré à sa façon, s'est fait de vrais amis comme Asmodeus et Clara, a su s'attirer la sympathie d'autres comme Amélie ou Kerori... et, en somme, a tout bonnement trouvé sa place, une place où il est sûrement beaucoup plus aimé que dans le monde humains où ses parents étaient indignes. De quoi achever efficacement cette première saison.



Sur le plan technique, la série s'appuie avec réussite sur le travail d'origine d'Osamu Nishi dans le manga, avec une école au design un peu burtonien, gothique, halloweenesque, et des personnages aux designs tous bien reconnaissables. Que ce soit pour les démons à visages humains, ceux qui le sont moins, ou certains monstres, chacun à ses petites particularités physiques, avec pour l'instant une mention spéciale au visage bien barré de Clara, toujours joyeuse avec sa grande bouche aux dents pointues et ses yeux ronds, ou encore à la dégaine unique de la très drôle Dosanko. Fidèle aux bases du manga, le staff peut alors déployer un rendu tout à fait honnête, avec une qualité correcte pour une série de ce type: ce n'est pas une claque en termes d'animation, mais ça fait le job, ça cherche à servir honnêtement les gags, et ça appuie comme il faut les personnages au travers de couleurs vives et d'une grande expressivité dans les doublages (avec, là aussi, une mention spéciale pour Clara, doublée avec beaucoup de vivacité et d'humour par Ayaka Asai, une seiyû notamment connue pour avoir interprété la vive Hazuki dans Sound! Euphonium.



Au bout du compte, Welcome to Demon School! Iruma-kun est le genre d'anime à côté duquel on pourrait facilement passer au vu de son pitch a priori classique, mais qui dévoile tout du long pas mal de qualités grâce à son univers plaisant, à sa galerie de personnages hauts en couleurs, à certains sujets intelligemment abordés, et à l'évolution de son jeune héros dans un univers démoniaque où il trouve de plus en plus sa place. Efficace et fidèle au manga, cet anime a tout pour plaire aux fans de bonnes petites comédies scolaires un peu atypiques, et elle peut notamment séduire facilement un jeune public, ce qui permet mieux de comprendre ce qui a pu attirer l'éditeur jeunesse nobi nobi! pour la publication française du manga. On a facilement envie de replonger dans ce monde amusant et attachant... ce qui tombe bien, puisque dès la fin de la saison 1, une deuxième saison a été confirmée pour le printemps 2021 !
   
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

15.5 20