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Interview de l'auteur

Publiée le Vendredi, 09 Août 2019

Dans le cadre de l'anisong, Japan Expo 2019 accueillait un duo bien connu des fans d'animes : Angela, qui a conçu de nombreux génériques d'animes, de Stellvia à Fafner en passant par Knights of Sidonia, K, Ajin... A l'occasion de leur venue au salon parisien, Manga-news a eu l'occasion de les rencontrer.


Pouvez-vous vous présenter en quelques mots et expliquer quel rôle chacun d'entre vous tient dans le duo ?

Angela : Nous sommes à nous deux les Angela. Atsuko est la chanteuse, et Katsu s'occupe de la guitare.

  

Comment vous êtes-vous rencontrés, et par la suite comment est né le duo ?

Nous nous connaissons depuis le lycée. On était dans deux lycées différents et on avait chacun notre groupe. Un jour on a collaboré ensemble et c'est à ce moment-là qu'on s'est rencontrés. Nous vivions alors à Okayama, et  avons décidé de déménager ensemble à Tôkyô dans le but de faire de notre duo quelque chose de durable.


D'où vient le nom Angela ?

Ca vient tout simplement d'un titre de musique. A l'époque, c'était un peu à la mode de mettre un nom ou un prénom étranger en nom de musique ou de groupe.


Vous avez fait vos débuts en major en 2003 avec le titre Ashita e no brilliant Road, le générique d’ouverture de l’anime Stellvia. Comment êtes-vous arrivé sur ce projet ? Quel souvenir en gardez-vous ?

De base, on était des musiciens de rue. Quand on était en train de faire notre performance, notre producteur nous a repérés. C'était il y a 16 ans, et il est toujours notre producteur.

  

A votre avis, qu'est-ce qui lui a plu dans votre musique ?

On pense qu'il a juste eu le bon instinct (rires).


Vous avez ensuite travaillé sur les génériques de nombreux anime comme FAFNER in the Azure, K, Coppelion, Ajin, Knights of Sidonia... A chaque fois, comment êtes-vous arrivés sur ces projets ?

Comme on ne peut pas vraiment choisir nous-mêmes ce que l'on veut faire, y compris pour les musiques d'anime, la plupart du temps on a d'abord des demandes de la part des sociétés d'animation pour participer à tel ou tel projet d'anime. Ensuite, on s'informe sur les différents projets à partir des données que l'on a.


Et quelle marge de liberté aviez-vous sur ces projets ?

En fait, il n'y a pas vraiment de limites, on est libres de faire ce qu'on veut, mais on veille toujours à ne pas trop exprimer notre ressenti personnelles dans les chansons, et à bien s'imprégner des œuvres avant tout. Pour ça, on peut aller dans tous les genres, tant que ça colle à l'anime.

  

On peut constater que la plupart du temps vous interprétez des génériques d'animes plutôt orientés SF/Fantastique... A votre avis, pourquoi ?

On pense que la raison vient du type de voix d'Atsuko, qui est plus mature que d'autres voix ayant tendance à être plus mignonnes et donc orientées vers des animes types scolaire, etc.


Quel générique a été le projet le plus difficile, et pourquoi ?

Celui de Soukyuu no Fafner, qui est d'ailleurs l'un des titres de notre groupe. Cette œuvre qui dure depuis traite de la vie et de la mort. Ce sont des thèmes lourds, et à chaque fois on a du mal à faire des nouvelles chansons dessus.

  

Justement, restons sur Fafner. Vous faites les génériques de cette saga depuis ses débuts. Et cette année encore vous venez de sortir le générique de Fafner the Beyond. Que représente pour vous ce travail sur la durée ? Et quels ont été les challenges pour le nouveau générique ?

Comme on s'occuper de Fafner depuis les débuts, on sent qu'il y a une évolution au niveau de l'anime mais aussi au niveau de nos goûts. Plus le temps passe, plus les fans de cet anime grandissent, alors on ressent un mélange de pression et de satisfaction. On sait qu'on est attendus à chaque fois par le public, et ça nous pousse à toujours chercher à évoluer.


Et parmi tous ces génériques d'anime, quel est celui dont vous gardez le meilleur souvenir ou, en tout cas, que vous avez préféré faire ?

Quand on est venus en France il y a 6 ans, on a pu constater que l'anime K avait un grand succès, plus qu'ailleurs. Plus récemment, on a remarqué la même chose pour Knights of Sidonia. On a ainsi vu que selon le lieu où l'on chante, il y a des différences de popularité.

  

Vous-mêmes, regardez-vous des animes ?

Oui !


Quels sont vos préférés ?

Katsu : Je suis intéressé par Evangelion, et j'ai hâte de voir à Japan Expo l'extrait du nouveau film qui va être diffusé.

Atsuko : J'ai commencé à regarder Dororo au Japon, j'aime beaucoup.

Katsu : Sinon, pendant les dédicaces sur le salon, on a eu Leiji Matsumoto juste à côté de nous, et ça c'est quelque chose qui n'est pas possible au Japon ! (rires) Pour nous il est un peu comme Napoléon en France, une figure incontournable. Comme on ne l'avait jamais rencontré on pensait que c'était un personnage mythique, légendaire, e ton a donc pu le rencontrer aujourd'hui. C'est un nom incontournable de l'animation, tout comme Gô Nagai d'ailleurs.

  

Vous avez remporté plusieurs récompenses pour vos génériques d’anime, dont le 19e Animation Kobe Award pour le générique d’ouverture de Knights of Sidonia. Que représente ce prix ?

Quand on était des musiciens de rue, on n'était, en soi, acceptés par personne. Grâce à ces prix, on a pu se rendre compte que notre place dans le milieu était désormais avérée.


Vous êtes aussi très connus et appréciés pour vos performances scéniques. Comment les concevez-vous et les travaillez-vous ?

En fait, c'est surtout du freestyle d'Atsuko, et les autres danseurs autour la suivent de façon assez libre. On ne peut rien prévoir, c'est sûrement ça qui plaît.


Parmi toute votre carrière, de quoi êtes-vous les plus fiers ? Quel est votre meilleur souvenir ?

Quand on écrits nos chansons et musiques, on est tous les deux un peu enfermés, avec personne autour hormis les musiciens. On ne voit pas nos fans. Et c'est parfois une souffrance quand on galère à écrire. Mais une fois que la musique est faite et qu'on peut la faire découvrir à nos fans et avoir leur ressenti, ça nous soulage de la souffrance qu'on a pu vivre pendant l'étape de création. Les fans qui nous attendent, c'est notre fierté.
  
  

Après un peu plus de 15 ans d'une carrière bien remplie, quel bilan pouvez-vous faire de votre parcours ? Qu'aimeriez-vous explorer à l'avenir ?

On se dit qu'on n'est pas là depuis si longtemps. On est devenus un peu avares : comme on a réussi à faire déjà tant de choses, on se dit qu'on peu faire encore plus ! Comme on aime ce qu'on fait, et grâce à la diffusion d'internet qui permet de répandre plus facilement la musique, on aimerait chercher à intégrer vraiment tous les types de musique existants, afin d'essayer de continuer à évoluer en permanence et de ne jamais nous ennuyer.


Interview réalisée par Koiwai. Remerciements à Angela, à leur interprète, et au staff de Japan Expo.