
Dvd Chronique animation - My Hero Academia - Saison 4 - Partie 2
Au terme d'une première partie de 14 épisodes, couvrant l'arc Overhaul du manga de Kôhei Horikoshi, la saison 4 de My Hero Academiaa suivi sur un second "cour" diffusé directement après le premier, comme ce fut le cas sur les saisons 2 et 3. C'est de cette partie donc il sera question dans cette chronique, autrement dit les épisodes 15 à 25 de la saison, couvrant les événements dépeints dans les tomes 18 (chapitre 161) à 21 (chapitre 190).
Et qui dit nouvelle partie de saison dit nouveau générique. Le thème d'ouverture, le septième de la série, a pour titre Star Market et est interprété par le groupe Kana-Boon, largement popularisé par l'anime Naruto Shippuden. Côté ending, le groupe Ryoku Ôshoku Shakai fredonne une piste plus mélancolique et nostalgique, shout Baby. Ce n'est pas le seul aspect musical important de cette fournée d'épisodes, mais nous y reviendrons.
Et puisqu'on parle de générique, autant dire que les notes proposées par le nouvel opening auront de quoi surprendre. Après le dramatique arc Overhaul, c'est une ouverture pétillante et édulcorée qui nous est offerte, ce qui est d'une grande symbolique vis à vis des événements dépeints.

Après les Huit Préceptes, la fête
La bataille contre les Huit Préceptes menés par Kai Chisaki a eut des conséquences lourdes. Night Eye a perdu la vie, tandis que Mirio se trouve dépourvu d'alter. Mais dans ce malheur, il reste un espoir : La petite Eri a été sauvée, et tous les soins lui sont apportés avec la prière du dangereux pouvoir de la petite-fille qui resterait restreint. Dans ce contexte, les élèves de Yûei reprennent leur scolarité. Recalés à l'examen des permis provisoires, Shoto et Katsuki doivent assister à des cours de rattrapages particuliers qui vont prendre une forme surprenante : Une garderie d'enfants turbulents, et qui ne vouent aucune confiance aux super-héros et aux adultes.
Mais un autre événement d'ampleur approche : La fête du lycée. Sachant que Yûei est la cible répétée de l'Alliance menée par Tomura, l'événement est rendu privé et accessible uniquement aux élèves. Dans ces conditions, chaque classe doit proposer son activité. Mais pour Izuku, au-delà d'un bon moment passé avec ses camarades, il souhaite amener Eri à la fête, et lui faire profiter d'un bon moment pour pallier aux horreurs qu'elle a vécue à cause d'Overhaul.
My Hero Academia est un manga qui a pour caractéristique de régulièrement proposer des arcs narratifs courts, qui ne trainent jamais en longueur, et dont le rythme permet de traiter efficacement des éléments précis, sans subir un effet de rallonge. Dans cette optique, la deuxième partie de saison 4 propose pas moins de trois arcs, deux relativement brefs, et un davantage long. Trois intrigues totalement différentes, chacune proposant sa petite histoire et son ambiance.

Les rattrapages : Quand la nouvelle génération doit palier aux erreurs de l'ancienne
Les épisodes 15 à 18 couvrent la session de rattrapage de Shoto et Katsuki, aux côtés des recalés du lycée Shiketsu. Un arc à part, centré sur les figures phares autres qu'Izuku, divertissant à première vue en plus d'amener de légers développements autour de ces personnages. En soit, cette partie scénaristique est très brève dans son intrigue, et s'attache à la dimension héroïco-scolaire si propre à l’œuvre de Kôhei Horikoshi. Reste que derrière cette trinité d'épisodes, souvent drôle mais pas totalement dénuée d'action, un message clair est développé : La manière dont nos héros en herbe pourront se saisir du cœur d'une jeunesse qui a perdu confiance en l'âge adulte. Une idée pas anodine puisqu'elle résonne avec le déclin d'All Might. A l'heure où le Symbole de la Paix s'est effacé et qu'il y a une sorte de déchéance du côté des héros, il incombe à la nouvelle génération de reprendre le flambeau qui ravivera l'espoir de la jeunesse.

La fête de Yûei : Un arc simpliste... mais subtile ?
Le gros de la deuxième partie de saison 4 est sans nuls doutes l'intrigue autour de la fête de Yûhei. Couverte par les épisodes 19 à 23, cette étape aborde un grand classique de la comédie scolaire : La fête lycéenne. Mais My Hero Academia étant un shônen d'action, il lui fallait faire ça à sa sauce. L'idée n'est pas donc de proposer une simple comédie mais d'utiliser le prétexte de la fête pour développer trois optiques sous-jacentes.
L'enjeu, pour Izuku, est de susciter l'enthousiasme d'Eri, la petite fille qui n'aura rien connu de très positif dans toute son existence. Le concert de la 2nde A, pour le héros, c'est un cadeau destiné à l'enfant, un moyen pour lui faire profiter d'un sentiment de joie pour la première fois de sa vie. Une volonté à laquelle Mirio sera attaché, lui aussi. Ainsi, le court arc développe dans son ensemble toute une idée de donner l'espoir à la petite fille. D'une manière générale, la saison garde cette symbolique d'une génération qui deviendra héroïque uniquement en brillant auprès des plus jeunes, et en leur offrant le monde qu'ils méritent, ce qui renvoie aux idées de l'arc précédent. C'est un message de fond pertinent et joli, et qui conserve une certaine cohérence au fil des épisodes.

A côté de ça, un nouvel ennemi se profile : Gentle Criminal, fringuant vilain aux ambitions anarchiques, profitant de l'appui sans faille de son assistante qu'est Love Lover. Le dandy a sans doute été crée pour contrebalancer la noirceur de l'ennemi précédent, Overhaul. Chose réussie puisque le binôme adverse est assez drôle mais totalement détaché des ambiances sombres qu'on apprécie tant dans la série, une raison qui a sans doute poussé certains fans à ne pas tant apprécier l'arc. Mais dans chaque idée créer par l'auteur d'origine, il y a une résultante. Aussi, le présent antagoniste dévoile peu à peu son background, jusqu'à devenir une sorte de version alternative du héros, ce qu'il serait devenu sans l'appui d'All Might. Ainsi, la résolution de l'arc conserve une note satisfaisante, et donne la sensation que quelque chose a bel et bien été raconté avec ce criminel des réseaux sociaux.
Enfin, difficile de ne pas évoquer Jirô Kyôka, une apprenti héroïne de la 2nde A jusque là peu présente, mais néanmoins attachante et riche d'une certaine aura. La demoiselle profite ici du développement qu'elle mérite et fait office de leadeuse de sa classe, le temps de la fête. En ce sens, la scène du concert de fin d'arc constitue un superbe moment pour elle mais aussi pour Eri, confirmant la volonté de redonner du baume au cœur du spectateur, après le sombre arc précédent. On notera au passage que Kyôka bénéficie de passages chantés par une interprète recrutés pour l'occasion : Chrissy Costanza du groupe de rock Against The Current. Un choix d'autant plus pertinent que cela donne des pistes correctement chantées en anglais. Pour un spectateur occidental, voilà qui ne nous sort pas du visionnage, et donc de l'expérience hautement émotionnel.

Endeavor : Le nouveau numéro un
Les deux derniers épisodes de la saison font office de micro-arc, et abordent un point central de l'univers. All Might ayant pris sa retraite, le podium des héros du Japon se voit chamboulé, un prétexte pour confirmer Endeavor comme nouveau numéro un, et de présenter officiellement le nouveau second en la personne de Hawks, héros jeune et fringuant qui capte vite notre attention.
Derrière cette idée de top, symbolique de l'exposition aux médias des héros incessante dans le monde de My Hero Academia, l'intrigue insiste davantage sur un élément précis : La quête de rédemption d'Endeavor. Un aspect qui ne cessera d'être traité dans le récit, et sans doute l'un des plus complexes à aborder puisqu'il s'agit pour un père de famille, qui a brisé l'harmonie entre les siens, d'expier ses fautes mais aussi de se racheter une image auprès du grand public. Et alors, la subtilité du scénario s'associe à une qualité technique sans faille, sur laquelle nous reviendrons. Sans jamais tomber dans les clichés, l'arc mêle grand spectacle à un développement pertinent de personnage, permettant alors à la saison de s'achever en apothéose, qu'il s'agisse sur le plan de la réalisation ou dans ce que l'histoire raconte. Néanmoins, la saison suivante devrait encore renforcer tout l'aspect Endeavor, celles et ceux qui ont lu le tome 26 du manga le savent.

La technique, qu'en est-il ?
L'un des constats mitigés de notre analyse de première partie de saison, c'était cette réalisation en demi-teinte, et une absence de grands moments de mise en scène et d'animation, à quelques exceptions prètes. L'anime produit par Bones ayant toujours su magnifier ses grands moments par des festivals de mise en scène et de talents d'animateur, certaines séquences de l'arc Overhaul ont logiquement déçu.
Et parce que ces épisodes 15 à 25 appartiennent à la même saison, on reste dans une même logique : La technique est de nouveau simpliste à de nombreux moments. Elle peut parfois s'excuser du fait que les arcs dépeints ne sont pas les plus riches en action, aussi des plans efficaces suffisent éventuellement pour retranscrire l'énergie du manga, comme c'est le cas avec la jolie scène du concert de la 2nde A. Néanmoins, quelques moments d'action comme l'affrontement contre Gentle Criminal ne peuvent être honorés avec une succession de plans fixes, bien qu'ils soient dynamisés avec les effets spéciaux intégrés (harmonie qui reste tout à fait réussie dans cette saison 4).
Vient alors une exception : L'épisode 25, le dernier de la saison. Mettant Endeavor à l'honneur, il renoue avec les meilleures réalisations de la série animée, offrant un affrontement nerveux, une ambiance symphonique quasi dramatique, et une immersion dans la surenchère de la bataille grâce à des mouvements de « caméras » comme des effets visuels en mouvement permanent. Un résultat certainement dû à un planning plus confortable pour l'équipe, mais aussi à une réalisation optimale de Setsumu Dôkawa (qui a déjà officié sur certains des meilleurs épisodes de la série), ainsi qu'au travail conjoint de pas moins de 5 directeurs de l'animation. Comme un aveu des faiblesses de la saison, une équipe renforcée s'est vue attribuée cet épisode final qui nous permet, au moins, d'achever cette partie 4 de l'anime sur une notre plus qu'enthousiasmante.

Conclusion de saison... Et attentes
Le deuxième moitié de la saison 4 de My Hero Academia a beau aborder ce qu'on peut considérer comme ventre mou de l'oeuvre de Kôhei Horikoshi, elle ne manque pourtant pas de divertir grâce à des arcs courts mais qui ont toujours quelque chose à raconter, à son ambiance plus légère et rafraichissante, ainsi que son épisode final à couper le souffle. Dans sa globalité, sur le plan purement scénaristique, cette quatrième fournée d'épisodes aura établit un juste équilibre entre des moments sombres et intenses, et d'autres plus colorés et légers.
La saison aurait donc pu être particulièrement bonne sans des lacunes techniques, l'ensemble s'étant montré beaucoup trop fixe, malgré quelques fulgurences lors de deux épisodes clés. Sans doute la production parallèle du deuxième film, Heroes Rising, a grandement impacté le résultat. On espère alors une future cinquième saison beaucoup plus maîtrisée sur cet aspect, notamment parce qu'elle adaptera de nouveaux moments forts qui feront basculer l'intrigue de la saga. Mais on en dit pas plus...

De cm17, le 01 Décembre 2020 à 18h45
Bravo Takato pour votre chronique complète, bien structurée. Je reste néanmoins, comme le petit mot écrit lors de votre chronique précédente, un inconditionnel de cette saison 4 qui reste pour moi la meilleure de par sa dramaturgie, les nouveaux personnages ( Eri bien sur, mais aussi le combo Love Lover/ gentle criminal, le dévelloppement de Mirio ...) , la scène du concert, le combat final de Endeavor...
Mais comme j'adore aussi les saisons 1,2 et 3 , comme vous j'attends avec une grande impatience la 5ème saison !!!