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Dvd Chronique animation - My Hero Academia - Saison 4 - Partie 1

Samedi, 21 Novembre 2020 à 18h00 - Source :Univers Animation

Une fin de saison de My Hero Academia ne laisse pas vraiment la place au suspense quant à une suite. La licence étant particulièrement populaire, on sait d'avance que la saison suivante est d'ores et déjà en chantier quand la présente se termine. La quatrième partie de l'anime tirée du manga de Kôhei Horikoshi était donc une évidence, quand bien même elle a mis plus de temps à montrer le bout de son nez : Sur les trois premières, notre rendez-vous annuel avait lieu au mois d'avril, lors de la saison printanière. La calendrier a un peu changé pour cette saison 4 qui n'a pas démarré en avril 2019, mais au mois d'octobre, pour l'automne, sa diffusion s'étant achevée au terme de 25 épisodes, amenant la série au nombre de 88 dans son ensemble (en excluant les OVA et ONA). Dans cette chronique, place alors aux 14 premiers épisodes de cette suite, diffusés entre le 12 octobre 2019 et le 18 janvier 2020, et se consacrant à un seul unique arc : l'arc Overhaul.

Mais avant d'aborder la saison en elle-même, parlons de son staff, car de celui-ci découle sans doute quelques points que nous évoquerons plus tard. Les trois premières saisons (ainsi que les films) furent chapeautés par Kenji Nagasaki qui géra l’œuvre comme un chef d'orchestre, aux côtés de nombreux directeurs d'animations et d'animateurs. Mais cette fois, il ne fait que superviser, puisque le poste de réalisateur est confié à Masahiro Mukai, qui n'avait officié qu'en tant que chef d'équipe sur le premier opening et deux épisodes de la saison 3 jusqu'à présent. Et s'il est difficile d'admettre les motifs qui peuvent impacter une production, cet élément est à noter pour mettre en évidence certains constats, par la suite. Néanmoins, signalons que le reste du staff clé est de retour : Yôsuke Kuroda reste à la composition scénaristique, Yoshihiko Umakoshi au character-design et Yûki Hayashi à la composition musicale. On ne change presque pas une équipe qui gagne donc, mais le "presque" est important.


Un stage mouvementé

La quatrième saison prend place alors que la quasi totalité des élèves de la 2nde A de Yûei a obtenu son permis provisoire... exception faite de Shôto et Bakugo, les deux brillants apprentis héros pourtant recalés. Pour la plupart, il est temps d'effectuer un nouveau stage héroïque. Grâce aux relations d'All Might, Izuku postule auprès de l'agence de Sir Night Aye, vieil ami de l'ancien Symbole de la Paix, mais aussi mentor de Mirio, l'un des trois membres du Big 3. Seulement, Night Eye est loin d'accueillir l'héritier du One For All chaleureusement : Il sous-estime Izuku, et voyait davantage son protégé en un parfait héritier du pouvoir générationnel. Une attitude qui se justifie sur un point : Le pouvoir de l'homme taciturne lui permet de voir l'avenir, et celui observé pour All Might est funeste... Néanmoins, une habile prestation d'Izuku lui permet de trouver sa place au sein de l'agence, en tant que stagiaire.

Une période qui tombe à point nommé avec un potentiel gros coup orchestré par plusieurs organisations de héros qui s’apprête à mettre le grappin sur de dangereux criminels : Les Huit Préceptes. Ces derniers risquent de gagner en notoriété car leur leader actuel, Kai Chisaki, est sur le point de conclure un accord avec l'Alliance menée par Tomura. L'information n'a pas échappée aux héros qui sont sur le point d'unir leurs forces pour piéger les deux organisations de criminels...


Un arc hautement dramatique

Avec du recul, assez rares sont finalement les arcs de My Hero Academia (à l'heure actuelle) à aborder une vision dramatique, et une ambiance parfois sombre. C'est surtout via la mission de sauvetage de Bakugo, dans la saison 3, et son dénouement aussi intense que lourd de sens que l’œuvre prenait purement aux tripes, ce qui n'enlevait absolument pas la qualité des précédentes péripéties super-héroïques d'Izuku et les siens. Un constat qui ne se fait que sur ce que l'anime a proposé jusqu'ici bien évidemment, la suite du manga ayant montré une ascension dans le drame et la gravité, notamment avec les événements des volumes 24 à 26.

Alors, l'arc Overhaul dépeint dans les 14 premiers épisodes de cette quatrième saison développe un ton particulier et totalement happant. Derrière une énième formule de stage pour certains de nos personnages, le récit traite surtout une grande bataille contre un nouvel ennemi, et une course contre la montre acharnée, de laquelle se jouera parfois le destin de certains héros... voire apprentis héros. L'idée n'est donc pas de simplement opposer Izuku et ses compagnons à un énième vilain, ici Kai Chisaki (alias Overhaul), mais de développer une aventure qui traitera, comme souvent, ses personnages, et parfois sous un angle sombre. Dans cette formule, c'est notamment le sort de la petite Eri qui retient notre attention. Il est inédit que la série mette tant en avant un enfant, symbole de l'innocence, aussi la placer au centre d'un sinistre complot aboutit forcément à des enjeux lourds. Car dans cet arc, les héros ne doivent pas tant vaincre un criminel, mais surtout sauver une petite fille, une nuance qui se fait particulièrement forte dans ces épisodes.


Cette mission sauvetage met un certain nombre d'épisodes à se mettre en place, mais à juste titre. Pléthore de nouveaux personnages apparaissent et joueront un très grand rôle dans la dimension dramatique du scénario, le contexte s'épaissit avec l'apparition des Huit Préceptes qui vont s'associer à l'Alliance menée par Tomura, tandis que l'histoire écrite par Kôhei Horikoshi installe en toile de fond un thème bien précis : La lutte contre le destin. Car Night Eye a vu, grâce à son pouvoir, la mort violente future d'All Might, un avenir qu'Izuku refuse de croire. Une prédiction qui, elle aussi, occasionnera certaines petites richesses dans l'écriture des personnages et une importance de certains événements, preuve de la bonne structure de cet arc.


Des soucis de rythme ?

Comme dit précédemment, le premier arc qui constitue la saison 4 de l'anime met un moment à s'installer. Si son point d'orgue est représenté par le combat entre nos héros et le clan des Huit Préceptes, cet assaut n'est finalement dépeint qu'à partir de l'épisode 7 de la saison. On pourrait donc penser que l'arc est plus lent dans son déroulement... Ce qui n'est pas tout à fait vrai.

Il faut en réalité 5 épisodes pour que cette partie de l'histoire soit installée, le premier de la saison n'étant qu'un rajout propre à l'anime, un filler dans lequel un journaliste se penche sur la 2nde A de Yûei, et plus particulièrement sur le cas d'Izuku. Pour les spectateurs qui attendaient d'emblée un lancement de l'intrigue sur Overhaul, ce fut une petite douche froide, bien que l'épisode reste en lui-même agréable par son ambiance et sa bienveillance... Un ton positif qui sera bien moins présent dans la suite.

Sur cinq autres épisodes, bien des éléments sont à développer pour justifier toute l'importance du contexte de l'arc. Car avant même le combat contre Overhaul, il y a ce nouveau stage héroïque qui s'appuie sur la présence du fameux Big 3, qui achevait la troisième saison en grandes pompes. Là où plusieurs des précédents cycles de l'histoire étaient fortement centrés sur la classe de nos héros, les points de vue sont multipliés ici, sans compter le focus entre l'Alliance et les Huit Préceptes qui se devait d'être insistant pour créer une tension avant le grand assaut décisif. Le rythme ne bat donc pas de l'aile, bien au contraire puisque chaque épisode y va de ses petites installations, des mises en bouche hautement appétissantes, avant une seconde partie d'arc particulièrement intense tant elle repose sur une succession d'affrontements, de plus en plus démesurés et divertissants grâce à ses rebondissements incessants.


Une technique revue à la baisse

Lors de sa diffusion, la quatrième saison de My Hero Academia a été décriée sur un point précis. Quand bien même son scénario resterait efficace, pour ses enjeux forts et sa capacité à toujours mettre des personnages attachants et complexes au premier plan, la réalisation, elle, a été pointée du doigt. Il faut dire que Bones, grâce au travail de direction de Kenji Nagasaki et des pattes marquées de certains animateurs, comme Yutaka Nakamura, a su produire trois premières parties d'anime qui régalaient grâce à leurs fulgurances en terme de mise en scène et de réalisation. Ça en devenait presque un rituel : Quand ceux qui lisaient le manga en parallèle savaient qu'un moment particulièrement intense allait être adapté, l'attente d'une scène savamment orchestrée était souvent honorée.

Mais dans le premier arc de cette saison 4, c'est un sentiment de creux que nous pouvons avoir, et à juste titre. Les coups d'éclats propres à la série sont très minimalistes dans cette partie de l'adaptation animée, et se résument à deux épisodes précis : "Red Riot" et "100% à l'infini" (épisodes 9 et 13). Ce qui est logique puisque les épisodes concernés reprennent des passages très appréciés du manga, mais d'autres n'ont pas profité d'une production aussi optimale. On notera, par exemple, le onzième épisode, celui dédié à Mirio, qui fut une douche froide pour son avalanche de plans fixes qui n'ont pas honoré la nervosité de la situation, quand bien même le scénario parvenait à faire son effet. Bien dommage pour ce qui est l'épisode de l'un des nouveaux personnages les plus appréciés de ce segment de l'anime.


Tout est donc très fixe dans ce début de quatrième saison, chose que le spectateur remarquera forcément, quand bien même la direction artistique reste nette et précise (entendez par là qu'il n'est que très rarement question de plans ratés en terme de physionomies de personnages). Les raisons peuvent être multiples : Un planning de production trop serré, certains animateurs qui n'ont pas pu répondre présent pour le projet... Mais on peut soulever un point : Kenji Nagasaki n'a pas directement dirigé la saison, car il planchait sur le second film de la licence, Heroes Rising. Un rapport entre les deux production qui n'est sans doute pas anodin.

Enfin, un point toujours intéressant à soulever concernant la version télévisée, c'est l'abondance de filtres atténuant le caractère vif de l'image, à certains instants. Une mesure qui découlerait de cas d’épilepsies causés par un épisode de Pokémon dans les années 90, et particulièrement présente dans l'anime My Hero. Un autre aspect qui peut nous sortir des scènes d'action, aussi un visionnage de la version physique, retouchée, semble particulièrement propice dans le cadre de cette adaptation animée.


Un début de saison en demi teinte ?

A la lecture de ces lignes, on peut imaginer une première partie de quatrième saison faiblarde dans sa production et sa réalisation, ce qui est le cas si on la compare aux trois précédentes. Reste que la série reste visuellement de bonne facture, et que les couacs techniques n'empêchent pas l'intrigue de se révéler suffisamment captivante pour falicité un visionnage d'une traite (les fameux "binge-watching"). Quand bien même on grincerait des dents, aussi parce que certains choix artistiques n'honorent pas forcément tout le cachet des planches de Kohei Horikoshi (on pense forcément à la « transformation » de l'antagoniste de l'arc, assez lisse dans l'anime par rapport au manga) les 14 premiers épisodes de cette fournée d'épisodes font passer un bon moment. Mais avec My Hero Academia, on en attend toujours un petit peu plus.

Logiquement, la suite de la saison devrait rester dans cette veine, au moins sur le plan technique. Car côté scénario, il ne faut pas s'attendre à quelque chose d'aussi ambitieux, ce parce que les arcs adaptés par la suite font partie de ce que certains considèrent comme le ventre mou de l’œuvre. Mais cela ne les a pas empêcher de proposer leurs lots de bons moments, au moins dans le manga. Aussi, on pourra rester curieux vis à vis du résulté proposé, en connaissance de cause. On y reviendra dans notre chronique sur la deuxième partie de saison, celle couvrant les épisodes 15 à 25 (ou 78 à 88 pour la numérotation globale de l'adaptation animée).

L'avis du chroniqueur
Takato

Samedi, 21 Novembre 2020
15 20

commentaires

cm17

De cm17, le 23 Novembre 2020 à 17h55

Merci pour cette chronique assez fouillée et plutôt convaincante... sauf que pour moi, la dramaturgie de cette première partie l'emporte sur toute autre considération, c'est pourquoi cette 4ème saison est ma préférée ( y compris avec la seconde partie que vous allez sans doute également développée ).

Baihous

De Baihous [0 Pts], le 21 Novembre 2020 à 22h24

Excellente chronique

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